Lancée dans sa seconde génération, la citadine Renault débarque dans le championnat de courses sur glaces avec Jean-Baptiste Dubourg et Nicolas Prost aux commandes.

La course automobile électrique ne se résume pas à la Formule E. Bien avant elle, le Trophée Andros avait lui aussi fait le pari de l’électrique.  “On était à la pointe en 2009, avec la toute première compétition de voitures électriques » rappelle Max Mamers, organisateur de la compétition. Dix ans après, la célèbre discipline sur glace se convertit totalement à l’électrique. Le nom change au passage pour e-Trophée Andros, et accueille désormais de nouveaux véhicules.

Une ZOE rageuse

Hormis la carrosserie, ce bolide n’a rien en commun avec la Renault ZOE de route. Rabaissée, aux voies élargies, l’électrique au Losange est reconnaissable, mais l’intérieur et la propulsion sont tout autres.

Au fond, la Renault ZOE ” d’origine”, au premier plan, la ZOE Andros.

La structure est tubulaire, limitant le poids à 1.130 kg. L’habitacle se résume à un sièges baquet, un volant, pédale, ainsi qu’un écran de contrôle. Côté passager, la batterie 33 kWh opère, avec ses 14 modules, où la tension atteint jusqu’à 705 V. Les deux moteurs électriques cumulent 340 chevaux et 1.600 Nm, associé à deux inverters. Enfin, les 4 roues motrices et directrices, très fines, sont dotées de 250 clous pour accrocher à la glace.

Nicolas Prost, ambassadeur électrique

Le pilote fut l’un des premiers à être sur l’électrique en 2009-2010 au Trophée Andros. En 2018-2019, le Français a pris les devants en pilotant une des trois électriques du plateau. De quoi être l’un des favoris ?

« Oui ça me donne un avantage » assure Nicolas Prost, « mais l’expérience du hors-piste, de la glace, c’est plus important que la connaissance de l’électrique. Malgré tout je me sens plus préparé cette année. En 2010 c’était en deux roues motrices, donc ça se conduisait plus comme une voiture de circuit, ici on est sur une voiture 4 roues motrices et directrices qui demande un pilotage très différent, donc l’année dernière il a fallu tout réapprendre ».

Nicolas Prost (centre), accompagné de Jean-Bapiste Dubourg (droite) et Emmanuel Moinel (gauche)

En plus du Trophée Andros, le fils du célèbre pilote de F1 Alain Prost s’est fait un nom, dont en Formule E en 2014, au sein de l’équipe Renault. Ce nouvel engagement est-il ainsi par conviction ? « J’ai grandi à la campagne, je suis quelqu’un d’écolo, je tiens à la préservation de la planète et l’environnement » confie le pilote, « je pense que le sport automobile doit aller dans la direction de l’écologie, pas seulement dans la voiture électrique. Globalement les évènements doivent aussi être de plus en plus verts. On doit penser à l’impact carbone global, pas seulement à la technologie. »

« C’était une belle époque les moteurs atmosphériques et le V12 » ajoute Nicolas Prost, « il ne faut pas regretter, je pense que l’on doit passer à autre chose. » De l’électrique donc en course, mais dans la vie de tous les jours aussi ? « J’ai un Twizy que j’aime beaucoup pour rouler en électrique », livre-t-il avec sourire, « pour la voiture de tous les jours, c’est mieux car on ne va plus à la station-service (…) on rentre chez soi, on se branche… l’électrique a beaucoup d’avenir ».

Coup d’envoi le 7 décembre

Nicolas Prost aura donc un petit avantage sur son nouveau coéquipier de l’équipe DA Racing. Jean-Baptiste Dubourg sera non seulement à ses côtés mais aussi son principal rival. Quadruple champion de la discipline, il est l’homme à battre. Or celui qui connaît les circuits sur le bout des doigts devra tout réapprendre, car il laisse le volant d’une Renault essence. Un troisième pilote, Emmanuel Moinel, se joint à l’équipe.

Avec les deux Renault ZOE engagées, le championnat adopte 12 véhicules 100% électriques, et 24 pilotes. Parmi les rivales, on trouve la Peugeot e-208 de l’équipe Sylvain Pussier Compétition. La guerre des citadines électriques va donc se poursuivre en course, et sur la glace !

L’e-Trophée Andros débutera le 7 décembre 2019 à Val Thorens. Six épreuves seront disputées jusqu’au 1er février 2020, date de la finale à Super Besse. Et la couverture médiatique sera amplifiée. Remplaçant l’Equipe 21, Canal+ diffusera une émission le dimanche soir des épreuves, en clair.