Plus d’un demi-siècle que ça dure : toujours plus de voitures en circulation, toujours plus d’infrastructures routières, toujours plus de kilomètres parcourus. Une tendance qui n’est évidemment pas durable. Ca tombe bien, les prochaines décennies s’annoncent très différentes…
I. La fin du tout pétrole dans le transport
Après les 30 glorieuses et 3 décennies d’endettement public pour soutenir un système basé sur la consommation de masse, le moment est venu de passer à autre chose. Avec une difficulté : convaincre que mieux c’est moins.
Dans le secteur des transports, les adeptes du covoiturage, de l’autopartage et de la consommation collaborative en général n’ont pas attendu que l’impulsion viennent d’en haut pour appréhender la mobilité sous un nouveau jour. Mais malgré la progression spectaculaire de ces nouvelles mobilités, force est de constater que l’auto-solo continue de se tailler la part du lion dans les déplacements motorisés du quotidien. Il faut dire que depuis plus de 50 ans, la voiture individuelle a accompagné l’évolution des modes de vie. Elle a rendu possible un très grands nombres de situations qui n’auraient probablement jamais eu lieu sans elle. Elle a véritablement façonné les territoires, redessiné les villes et les villages.
Mais les temps changent. Depuis 2008 et l’envolée du prix du baril de pétrole notamment, beaucoup d’automobilistes ont pris conscience de la vulnérabilité des modes de vie pétro-dépendants. Les comportements ont évolué, l’offre en mobilité aussi, même si beaucoup reste à faire…
II. Des mutations d’une ampleur inédite à venir
Outre la question de l’énergie, ce qui va radicalement changer au cours des 10 prochaines années, c’est la place du numérique dans le secteur des transports. Une révolution qui a déjà commencé, notamment chez les jeunes et les habitants des grandes villes qui ne consomment plus du tout l’automobile comme la génération qui les a précédé. Amélioration des offres de transport collectif, montée en puissance du vélo, de la marche à pieds, de l’autopartage (électrique), etc… : autant d’alternatives qui ne rendent plus aussi indispensables la possession d’une voiture pour couvrir les besoins en mobilité du quotidien.
Autre évolution majeure : conduire une voiture – surtout à pétrole (!) – est de plus en plus assimilé à une contrainte avant d’être synonyme de plaisir. D’où l’inévitable succès à venir des véhicules autonomes. Une nouvelle offre de transport pour répondre aux besoins en mobilité des citadins à l’intérieur des grandes agglomérations notamment.
III. Les véhicules autonomes : un potentiel gigantesque
Comme souvent lorsqu’il s’agit d’imaginer un nouveau service d’apparence très futuriste, le plus difficile n’est pas d’expliquer en quoi les véhicules autonomes apporteront demain des réponses aux problématiques nombreuses de transport que connaissent les grandes villes aujourd’hui. Non, le plus difficile est de réussir à convaincre les décideurs, les usagers potentiels et surtout les acteurs déjà en place (AOT, exploitants de réseaux de transports urbains, etc…) du potentiel et de la pertinence de ces futurs véhicules.
Contrairement à ce que l’on peut lire ici et là sur le sujet, les véhicules autonomes n’ont absolument pas vocation à concurrencer l’offre classique de transport en commun en place à l’intérieur des grandes villes. Ni à concurrencer les trains express régionaux pour relier les villes entre elle. En tant que mode de transport individuel (partagé) les véhicules autonomes ont surtout vocation à remplacer la voiture individuelle, avec ou sans chauffeur.
Un rapide coup d’oeil en arrière devrait pourtant suffire à convaincre les plus sceptiques des évolutions prévisibles à venir dans ce domaine : malgré d’inévitables effets induits (…), les deux prochaines décennies vont continuer à subir la très forte influence des systèmes numériques complexes. Des solutions potentiellement à même de faire beaucoup mieux avec beaucoup moins, notamment dans le secteur des transports.
Objectif : optimiser l’existant plutôt que réactiver sans cesse les vieux remèdes du passé aussi coûteux que dévoreurs de ressources naturelles.
Dans les très grandes villes – Paris fait hélas exception à la règle – l’offre abondante de taxis permet déjà de couvrir un part importante des déplacements individuels motorisés avec beaucoup moins de véhicules que si ces déplacements étaient effectués par des voitures individuelles. Seul problème : pour un déplacement seul, le coût moyen des services offerts par les taxis traditionnels demeure élevé. Surtout comparé au coût des services de transport collectif ou de vélo en libre service. Une faiblesse qui n’en sera bientôt plus une le jour où les exploitants de réseau de transport ou les compagnies de taxis offriront à leurs clients de nouvelles offres de transport ayant recours aux véhicules autonomes.
IV. Imaginer la ville de demain
À l’heure où beaucoup de grandes agglomérations sont en train d’imaginer la ville de demain et réfléchissent à l’aménagement de futurs morceaux de villes et/ou quartiers qui feront l’objet de vastes restructurations, est-il bien raisonnable de continuer à construire d’importantes surfaces de parking quand les véhicules autonomes, l’autopartage et toutes les autres formes de mobilité individuelle partagée seront demain à même de répondre aux besoins des habitants tout en réduisant significativement l’emprise au sol occupée par les voitures individuelles ? La question mérite au moins d’être posée.
Ce qui est certain, c’est qu’avec l’explosion en cours du nombre de consommateurs à l’échelle planétaire, les décennies à venir s’annoncent très différentes de celles que nous avons connu jusqu’à présent…
Il est temps de changer d’époque !
Une voiture autonome n’est pas un problème Technique mais PSY.
Au début de mon travail sur la ligne EOLE ( 14) je suis allé à Lyon qui avait déjà une Ligne de Métro Automatique MAIS il y avait un conducteur qui ne faisait rien ! il observait ! et quand on demandait aux passagers s’ils prendraient un Métro SANS conducteur, les passagères reculaient avec EFFROI.
PS : Avec une difficulté : convaincre que mieux c’est moins.
Je crois plutôt à MOINS c’est MIEUX
La prochaine révolution ? Ce sera l’imprimante 3D avant les voitures autonomes :)
Eh oui, selon son usage, ses parcours et son envie, telle ou telle technologie sera la plus appropriée. Donc oui, pour la multi-mobilités, deux, trois ou quatre-roues, autonomes ou pas, mais au choix SVP !
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Vous voulez voir à quoi ressemble un moyen de transport vraiment révolutionnaire?
Faites un tour ICI: http://www.velomobile-france.com/
Calomel
Effectivement, les contraintes des TC ne sont pas près de disparaître. Le vieux slogan « mon auto, c’est ma liberté » est toujours valable, sauf qu’avec la circulation actuelle, cette liberté est tout de même fortement amoindrie. C’est pourquoi je roule beaucoup à moto, mais avec par contre une sécurité très aléatoire.
La révolution des transports passera par la voiture électrique grâce au supercondensateur.
Cette sorte de super batterie à recharge ultra-rapide est en amélioration constante dans les laboratoires.
Voici encore un exemple tout récent avec cette équipe de scientifiques sud-coréens du Gwangju Institute of Science and Technology qui a développé un nouveau supercondensateur en graphène capable de stocker jusqu’à 83 Wh/Kg (contre 100 à 200 Wh/kg pour les batteries Lithium-Ion) et qui peut être rechargé en seulement 16 secondes :
http://www.supercondensateur.com/supercondensateur-graphene-haute-densite-rechargeable-en-16-secondes
Dommage que la France se laisse distancer sur cette techno au potentiel révolutionnaire…
J’en ai mare des transports communiste. Mc Carthy où est tu ?
Il est temps d’arrêter les transports en commun qui sont un gouffre à subside sans fond et qui ne font que réduire l’homme à des chargement de bestiaux dans des espaces de plus en plus exigus.
J’aime la chanson des sardines de Patrick Sébastien mais pas dans les transports.
Imaginer un instant le monde merveilleux sans site propre sans nuage diesel de bus, sans cycleux chiant en plein milieu de la seule bande restante.
Ne croyez pas trop vite que l’on pourra se passer des transports individuels d’ici quelques temps. Ils vont certes diminuer, mais je doute que les transports en commun soient si performants partout d’ici 2030 ou même plus tard. A moins que l’on habite tous en ville, à côté d’une gare ou d’un arrêt de bus/tram, ce qui n’est ni possible ni même souhaitable…
Quant au plaisir de conduite, il n’est limité que par le trafic trop dense. A part cela, ceux pour qui conduire est une corvée sont minoritaires parmi les automobilistes.
Mais d’accord pour développer autant que faire se peut les TC, l’autopartage, covoiturage, etc…
Pour moi il faut d’abord réduire le besoin de transport individuel motorisé.
J’entends par là raccourcir tous les canaux de distribution, rapprocher les habitations des lieux de travail, développer les pistes cyclables (Un bon vélo électrique permet facilement d’atteindre 15km) et développer un max les transports en commun.
Diviser par 2 ou 3 les besoins de transport individuels motorisés serait jouable dans un tel contexte.
Sur ce coup, on sent bien la volonté politique et industrielle sur le fait de faire sortir les véhicules des centres urbains ! En ce qui concerne les infrastructures, si c’est pour remplacer le bitume par des voies de transport en commun je ne sais pas si on y gagne au change … Peut être un camouflage plus facile de cette pollution visuelle !
Il existe une incompatibilité entre disparition des voitures à cause du manque de pétrole (ou d’une énergie X) et survie des megalopoles alors même que celle-ci sont ultra dépendantes du pétroles (ou de cette même énergie X) pour leurs approvisionnements alimentaires depuis l’extérieur sur des distances souvent très importantes.
En quelque sorte si l’une disparait l’autre disparait encore plus.
Ben oui, … fatalement !
La question est, quand va-t-elle apparaitre ? A mon avis, pas avant 2030 ! D’ici-là, il y aura certes, de nouveaux moyens de transport en commun, de nouvelles technologies hybrides et électriques, mais restera une bonne part de moteurs thermiques très performants. Déjà une VW-GOLF a fait du 1602km avec moins de 47 litres de gazole. Alors, même si le baril atteignait les 230€ avec un carburant à 2 €/L, le coût au km ne sera pas franchement dissuasif. Puis il y a aussi la montée du gaz. A moins d’une « révolution planétaire » à cette date, il n’y aura sûrement que 3M de pur VE et 9M d’hybrides, sur un parc total de 45M en France. Ça en fait encore du thermique à remplacer ! Quant-à l’énergie, on en sera à 1/3 d’EnR et 2/3 Nuke-charbon-gaz.
Faut pas rêver, le compte n’y sera pas !
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La fin du pétrole n’est pas pour si tôt..
Les véhicules autonomes… Mhouais…
En site propre cela existe depuis des décennies (VAL). En site « sale » autrement dit dans la jungle routière, c’est peu envisageable, franchement. Des caméras et des algos d’analyse d’image en pagaille, OK, mais comment évaluer la « gravité de la situation »?
Comment être sûr de s’arrêter avant d’avoir écrasé un piéton ou chien qui traverse n’importe où, sans pour autant faire un freinage d’urgence chaque fois qu’un oiseau passe dans le champ visuel?
Et les trous et bosses de la route, les flaques d’eau? Passer en plein dedans? S’arrêter devant? faire des écarts?
Comment dépasser en sécurité un cycliste, ce qui suppose « sortir un peu du couloir » mais pas trop… Plein de situation nécessitant du pif, et qui ne se résument pas à une logique binaire « je passe/je m’arrête ».
Et le pire du pire: au volant, il est bon d’avoir un peu de psychologie pour anticiper les « bêtises » que d’autres usagers s’apprêteraient à commettre. Autrement dit, c’est pas parce que j’ai priorité que je passe l’intersection sans réfléchir. Parfois on évite un accident en cédant le passage alors qu’on a priorité, quitte à envoyer des gros mots à l’adresse de celui qui a refusé la priorité.
Tout une nébuleuse d’intelligence « non-rationnelle » qu’il sera difficile d’algoritmiser.