Au total, c’est une enveloppe de l’ordre de 200 millions d’euros qui va être exploitée pour mener à bien 16 nouvelles expérimentations concernant le développement des véhicules autonomes, dont la plupart seront électriques.
1 million de kilomètres
Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports, a indiqué que ces 16 expérimentions permettront de cumuler à l’horizon 2022 plus du million de kilomètres parcourus avec des véhicules autonomes. Ceci afin d’assurer la « libre circulation dans notre pays, tout en assurant toutes les conditions de sécurité ».
Plus concrètement, il s’agit de fluidifier la mobilité dans des goulets d’étranglement et de faciliter celle de personnes qui s’en trouvent écartées, notamment par isolement.
Paris
A Paris même, 3 programmes sont concernés. Valeo va mettre en œuvre un système de valet électrique dans un parking souterrain de l’opérateur Indigo. Les conducteurs de 12 à 15 voitures les déposeront et les récupéreront à un endroit précis, celles-ci étant acheminées automatiquement vers ou depuis des places de stationnement.
La RATP testera rive gauche, sur 14 kilomètres de voirie, un service de transport régulier ou à la demande, au moyen de 2 navettes électriques et 4 voitures particulières.
Sur le territoire du Bois de Vincennes, c’est l’interopérabilité entre 3 navettes EasyMile et 2 Navya qui va être étudiée dans un milieu de complexité croissante en préfiguration d’une future ligne régulière de bus autonomes.
IDF
Plus largement en Ile-de-France, PSA et Renault vont piloter 2 types d’expérimentations, mobilisant respectivement 2+3 et 7+4 véhicules sur des routes à chaussées séparées. Il s’agira d’une part d’effectuer des roulages massifs (50.000 km) de validation de la sécurité, et d’étudier la circulation d’engins autonomes avec un opérateur de supervision.
A Saint-Rémy-lès-Chevreuse, la RATP va tester 3 navettes autonomes EasyMile dans un service régulier entre la gare RER et un parking distant de plus de 4 km.
Renault et Transdev sont embarqués dans un programme à 3 tiroirs : navette principalement en desserte nocturne au plateau de Saclay depuis la gare RER de Massy ; rabattement à la demande d’un véhicule autonome en complémentarité avec le réseau de bus ; service de mobilité électrique et partagée de type VTC.
Ouest
Interopérabilité expérimentée également entre navettes autonomes pour un transport depuis et vers le campus de l’université Rennes 1 en périodes de fortes fréquentations sur certaines portions.
A Nantes, 2 programmes différents. Sur le secteur de Carquefou, PSA et la SNCF vont permettre la circulation de 2 véhicules autonomes de transport collectif sur une ancienne portion ferroviaire de 7,2 km réaménagée pour la circulation routière, avec pour contrainte de pouvoir prendre en charge jusqu’à 300 voyageurs par heure en période de pointe. Dans la métropole, 3 ou 4 navettes devront effectuer la jonction entre l’aéroport et le terminus de la ligne T3 du tramway.
En complément du projet déjà mené à Rouen, Renault et Transdev vont tester 3 nouveaux services : complément par 6 navettes à une ligne de bus existante ; ces mêmes véhicules électriques autonomes en substitution d’une autre ligne ; desserte à la demande du centre-ville par 4 voitures.
Centre élargi
A Vichy, dans l’Allier, Transdev exploitera une navette EasyMile le long d’une voie fermée à la circulation des véhicules motorisés, en mixité avec des piétons et d’autres modes doux de déplacement, avec interconnexion sur le réseau de bus.
Trois engins du même type seront suivis par Keolis dans l’hypercentre de Clermont-Ferrand sur une ligne intégrée au réseau de transport public et en correspondance avec des lignes de tramways et de bus.
Dans l’Indre, sur son territoire, la communauté de communes Cœur de Brenne va utiliser 2 navettes sur des boucles régulières d’un peu plus de 20 km destinées à fournir une réponse aux besoins de mobilité à des personnes isolées en zone rurale, le plus souvent âgées.
Plus au Sud
La communauté d’agglomération de Sophia-Antipolis va mettre en circulation 2 navettes, depuis une station de bus à haut niveau de service, vers plusieurs entreprises privées, pour le transport potentiel de 180 passagers (salariés et visiteurs) par heure.
A Montpellier, Twinswheel, constructeur de droïdes, va mettre en service 2 exemplaires de ces engins pour la livraison de produits locaux vers les commerces et restaurants du centre-ville, ou de colis, respectivement avec les entreprises Stef et La Poste.
Enfin, à Toulouse, ce sont 350 passagers quotidiens qui devront être pris en charge par une navette autonome électrique EasyMile, entre un établissement médical et son parking déporté, en replacement d’un service effectué avec chauffeur au volant de véhicules thermiques.
200 millions d’euros
Les 16 expérimentations se répartissent au sein de 2 projets : SAM (Sécurité et acceptabilité de la conduite et de la mobilité autonome) mené par la plateforme automobile (PFA), et ENA (Expérimentations de navettes autonomes) suivi par l’IFSTTAR (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux).
Ces 2 consortiums lauréats vont financer leurs programmes à hauteur de 120 millions d’euros, que l’Etat abonde de 42 millions (35%). Reste un solde de 38 millions d’euros pour parvenir à une enveloppe totale de 200 millions, apporté par les collectivités locales des territoires bénéficiaires.
Que d’argent gaspillé pour du « pas besoin » !
Que l’on prévoit une petite flotte de navettes dans des couloirs sécurisés (à 30km/h entre deux points névralgiques) pour améliorer le transport citadin & périurbain, je veux bien, mais faire croire que demain ça-y-est, la voiture autonome (sans l’attention du conducteur) pourra circuler librement parmi toutes les autres, reste encore une utopie accidentogène ! Capturer des millions de km non pertinents ne sert pas à grand-chose, ce qu’il faut ce sont les quelques km juste avant les situations d’accident pour en comprendre la genèse. Tant que ces technologies ne seront pas fiabilisées, je ne mettrais jamais de l’argent dans un véhicule pouvant à tout instant partir sur le bas-côté de son propre chef, parce-que des informaticiens ont voulu faire des prouesses algorithmiques. Je préfère plutôt le mettre dans une motorisation « propre », avec un carburant dont la source serait la moins nocive pour la planète. Et pour l’instant, je ne vois que l’hybridation « intelligente » en flex-fuel, alliant les avantages inhérents aux thermiques, la souplesse du ravitaillement, sa faible masse et son prix.
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Ce que je trouve énorme avec ces voitures autonomes c’est que vu qu’elles pourront potentiellement circuler a vide on risque de diminuer encore le taux d’occupation d’un véhicule qui est déjà à un pauvre 1.1 (en Europe pour les trajets pendulaires domicile-travail).
C’est beau le progrès on va bientôt réussir a descendre sous les 1
« Plus concrètement, il s’agit de fluidifier la mobilité dans des goulets d’étranglement et de faciliter celle de personnes qui s’en trouvent écartées, notamment par isolement. »
Et quand ces personnes pourront-elles bénéficier de ces développements???
https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/antibes/etat-lance-experimentation-navettes-autonomes-sophia-antipolis-1659884.html
Des vehicules autonomes, avec une personne a bord pour les cas d’urgence, qui roulent a 13 km/h dans une technopole saturee matin et soir. C’est un debut, ca promet, ca colle bien a l’image et a la vocation avant-gardistes de Sophia, mais en attendant, je dois avouer etre tres content d’etre de l’autre cote de la technopole par rapport a eux….
Qu’on aime Tesla ou pas, faut etre honnete: avec leur strategie de recuperer les donnees recueillies par leurs voitures, et du deep learning derriere, ils ont une avance fabuleuse. Ils se sont mis en situation d’etre prets pour les ouvertures, voire de les provoquer! Avec cette entreprise, le meilleur (la performance, l’integration de l’experience) cotoie le pire (finition, organisation, communication). C’est helas souvent le propre des start-ups pas forcement bien organisees autour d’un boss ou d’une idee geniale.
Et pendant ce temps là, Tesla annonce des robotaxis pour 2020. Décidément, ce n’est vraiment pas le même monde !
Il ferait mieux de mettre en place une solution et un entretien de bornes recharge efficace qu’on puisse voyager avec nos voitures électriques françaises
Véhicules autonomes… navettes sans chauffeurs… tout cela va nous coûter des impôts en plus… il faudra travailler plus longtemps pour avoir une retraite correcte… mais il n’y aura plus de boulot si les robots nous remplacent… ce n’est pas parce que l’on peut le faire (si tant est que la technologie soit au point ou en passe de l’être) qu’il faut le faire… personne ne se pose la question de savoir si c’est bien utile ? on croit que cela va éviter tous les accidents ? que l’on va pouvoir passer notre temps à des choses bien plus utiles ? Est-ce réellement ce qu’il se passe quand on voit les zombies sur leur smartphone qui ne lèvent pas la tête pour regarder le monde réel autour d’eux ! Quel monde est-on en train de préparer pour l’avenir ? il y a besoin de progrès (et accessoirement d’argent) dans des domaines bien plus importants pour notre avenir, mais ça doit être moins sexy… alors on s’en fout et on fonce dans le mur (mais avec une voiture autonome en regardant notre smartphone)… et si la voiture oublie de freiner… l’humanité disparaîtra et les voitures continueront de rouler toutes seules…
Elisabeth Borne, elle ne devrait pas plutôt s’occuper de la recharge des VE? :-)
Pour ces con…ries, on trouve de l’argent public, mais pour installer, ou aider à l’installation de grappes de superchargeur, y’a plus personne !
C’est pourtant l’urgence pour permettre le développement des VE, pas de réseaux de superchargeurs, pas d’utilisateurs qui acceptent de prendre le risque d’acheter, plus cher, un véhicule incapable de répondre correctement aux usages actuels des thermiques !