Quel-est le point commun entre un concessionnaire de motos électriques qui parcourt près de 1500 kilomètres en 4 jours sur un de ses modèles, un constructeur qui présente la nouvelle version de sa voiture électrique la plus vendue au monde et un simple propriétaire de véhicule électrique ? Ce sont tous des pionniers, réunis pour soutenir l’électromobilité lors de la troisième édition du France Electrique Tour.
Dans le peloton de tête : des Tesla, la nouvelle Nissan Leaf, une Zoé 40 kWh et une moto Zéro SR. Un peu plus loin derrière, des Leaf 30, puis 24 kWh, des Kia Soul et le E-NV 200 siglé « police municipale ». Les écarts entre participants ont été plus marqués cette année lors du France Electrique Tour.
La troisième édition du rallye touristique a mené une vingtaine de véhicules sur plus de 1500 kilomètres entre Aix-en-Provence et La-Roche-Sur-Yon. Des écarts expliqués par la présence d’une nouvelle génération de véhicules électriques à capacité de batteries doublée, outre les Tesla. A bord de ces dernières, des pilotes bien moins anxieux quand à leur autonomie. Les yeux sont davantage rivés sur la route plutôt que sur la jauge du tableau de bord et le pourcentage descend si lentement qu’on roulerai presque comme si l’on avait un réservoir d’essence à la place des batteries.
Les syndicats d’énergie privilégient la recharge AC 22 kW
Pour recharger, des arrêts sont programmés chez un syndicat d’énergie local. L’occasion de prendre le pouls du déploiement des réseaux de bornes, mais aussi d’évoquer la question du choix du standard de recharge. En effet, certains syndicats d’énergie ne sont peut-être pas toujours bien conseillés dans leur projet. Influencés par la position de leader du marché de la Renault Zoé et de son chargeur AC 22/43 kW, beaucoup optent pour des bornes accélérées en courant alternatif. Or, la plupart des véhicules électriques ne peuvent charger au-delà de 7 kW en courant continu.
Pour Jean-François Villeret, l’organisateur du France Electrique Tour, les bornes 22 kW sont trop rapides pour recharger le temps d’un repas au restaurant et trop lentes pour un arrêt-recharge dans le cadre d’un grand trajet. Le réseau idéal selon lui ? Un maillage dense de bornes AC 7 kW et plusieurs stations rapides tri-standard 50 kW aux endroits stratégiques.
Des bornes 22 kW conçues pour la Zoé, mais qui disjonctent à son passage. Ainsi, certains participants n’ont pas pu charger à plus de 3 kW sur une borne accélérée Cahors City mise en défaut par une Zoé peu avant.
De très coûteuses bornes de recharge
Ces équipements coûtent pourtant très cher à ceux qui les installent. Des bornes financées en très large majorité par des fonds publics (collectivités et principalement mairies, subventions de l’ADEME), dont l’achat et l’installation est facturée environ 14 000 euros pièce d’après un des techniciens d’un syndicat d’énergie. Le montant s’élève même autour de 40.000 euros pour une borne rapide bi-standard type DBT Quick Charger, et 57 000 euros pour un « superchargeur » public capable de charger jusqu’à 120 kW. Un coût qui varie également en fonction du contexte du réseau électrique local (proximité d’un transformateur, d’un fourreau…).
Un chargeur nomade pour alimenter jusqu’à six voitures
Sur plusieurs étapes, un ovni de la recharge est déployé par l’organisation du France Electrique Tour. Un cube, alimenté par un long câble relié à une prise P17 « rouge » 32A triphasée, équipé de trois ports type 2 et trois ports domestiques. Il s’agit du « Nomad EV », un chargeur portable capable d’alimenter six véhicules en même temps et pilotable à distance. Plutôt économique, la première version non-communicante de l’appareil coûte environ 2000 euros. Sans ce dispositif, l’attente aux bornes aurait été bien plus longue.
Certains arrêts sont également l’occasion de rencontres, parfois au hasard, comme cet apiculteur intrigué par un E-NV200 en charge sur une borne Corri-Door près de Saint-Étienne. Propriétaire d’un Peugeot Partner Électrique acheté 12.000 euros d’occasion, il se dit très satisfait de son véhicule et affirme pouvoir faire 120 km avec 600 kg de matériel à bord.
Une demi-journée de congé pour voir la nouvelle Leaf
D’autres ont fait le déplacement pour venir observer la nouvelle Nissan Leaf. Souvent lecteurs d’automobile-propre, ils ont fait plus de 50 kilomètres ou renoncé à une demi-journée de travail pour voir le véhicule-star du tour. Une voiture exhibée sous contrôle permanent de l’équipe marketing de Nissan, seule à avoir pu la conduire.
Impossible de révéler trop de détails comme la consommation moyenne, les sensations à bord, le fonctionnement détaillé des systèmes de navigation. Comme l’explique Thomas Chrétien, directeur véhicules électriques de Nissan France, le véhicule étant aux spécifications Japonaises, de très nombreux paramètres allant du réglage des suspensions à ceux du Pro-Pilot peuvent changer.
Un E-NV200 « police municipale »
L’équipe Nissan était aussi à bord d’un E-NV200 aux couleurs de la police municipale. Le véhicule, spécialement autorisé à circuler à des fins commerciaux, a séduit les nombreux agents des villes et villages traversés. Deux localités l’ont déjà acheté d’après le constructeurs : Narbonne et Malaunay.
Doté de batteries de 24 kWh, le véhicule a rencontré plusieurs embûches. Une première fois contraint de charger en 3 kW à partir d’une batterie vide dans un hameau de rase-campagne en raison de la panne d’une borne rapide. Puis, une nouvelle fois face à la panne d’une borne, a terminé sur une dépanneuse lors d’une étape. Des ennuis qui ont éprouvé les membres de l’équipe Nissan et qui devraient disparaître lors de la sortie prochaine de la version 40 kWh du E-NV200.
1500 kilomètres au guidon de la moto Zéro SR
Un autre E-NV200 était également engagé sur le rallye. Il a servi de véhicule d’assistance à la moto Zéro SR pilotée par Thierry Meurice, tout premier deux-roues à parcourir le France Electrique Tour. Le concessionnaire Lyonnais spécialisé dans les motos et scooters électriques a effectué la quasi-totalité des 1500 kilomètres à l’exception d’une étape où les conditions météo ne permettaient pas une conduite sécuritaire.
Son modèle, équipé d’un pack de batteries de 13kWh à ajouter aux 3,6kWh de l’option powertank, lui a permis d’effectuer des trajets directs d’environ 200 kilomètres. Lors du défi d’éco-conduite sur une des étapes, il est même parvenu à atteindre une consommation moyenne de 3,7 kWh/100 offrant une autonomie théorique de 380 kilomètres. Afin de recharger dans un délai raisonnable, il a utilisé deux chargeurs externes de 1 kW chacun à ajouter au chargeur interne de l’engin. Transporté dans une boite pesant une dizaine de kilos, l’ensemble a été convoyé à bord du E-NV mais peut tenir dans un top-case.
Un projet de Bluesummer 4×4 autonome en énergie
La caravane du France Electrique Tour comportait aussi des Tesla. Au volant d’une d’entre elle : Fabien Lagier. Spécialisé dans la revente de véhicules électriques d’occasion, il s’affaire également à la préparation d’une Bluesummer pour le prochain rallye des Gazelles. Son objectif ? Transformer le véhicule en 4×4 avec deux moteurs-roues à l’arrière, augmenter l’autonomie et l’alimenter de façon autonome en électricité renouvelable. Un défi de taille.
Et puis, il y avait également des particuliers sur le tour. Des propriétaires de véhicules électriques qui ont payé pour participer, mais n’avaient rien d’autre à promouvoir que leur passion. Des ambassadeurs discrets mais efficaces, n’hésitant pas à s’improviser VRP au service de l’automobile électrique auprès des passants curieux.
Le prochain France Electrique Tour sera certainement très différent. Le cortège comprendra probablement un grande partie de véhicules électriques de nouvelle génération à autonomie doublée et notamment le nouveau E-NV200 40kWh. Ils pourront aussi se recharger sur un réseau de plus en plus dense et rapide.
Il faut savoir que 90% des batteries des voitures électriques seront fabriquées et Chine. Il faut aussi savoir qu’un véhicule électrique n’émet pas de CO2 à l’usage, mais mobilise plus d’énergie primaire. Ce véhicule produit toujours des particules fines à cause de l’abrasion des pneus et des plaquettes de frein. Consommation d’électricité. Si nous prenons comme hypothèse, un parcourt moyen de, 15 000 km (9 300 miles) par an, pour une consommation d’électricité de 0,2 kWh par kilomètre parcouru, chaque année, cette voiture électrique consommera donc 3 000 kW. À comparer à un climatiseur de 2500 W qui fonctionne 8 h par jour pendant 6 mois, il consommera lui, entre 1000 et 1 600 kW par an, cela sera 1 000 kW pour un four cuisinière, et 1 500 kW pour un chauffe-eau , il va donc falloir produire cette électricité, lire l’article de @Bernard DEBOYSER jomard assez bien documenté:
http://bernard-jomard.com/2017/10/29/voitures-electriques-electrochocs-a-venir/
Plus le temps passe plus les bornes rapides semblent les plus appropriés. Les autres bornes n’on d’intérêt que pour des arrêts très prolonger parkings publiques où entreprises. Apres reste les recharges en ville pour la recharge la nuit. Aujourd’hui point de salut pour pour une voiture inférieur à 40 kWh et demain en 2018 2019 le minimum sera entre 60 et 100kW.
Les bornes 150 kWh capable de recharger trois véhicules en même temps seront le standard de la recharge publique de demain.
Il n’y en a qu’une seule actuellement en France à Sainte Maure de Touraine;
Il y a éventuellement un avenir pour de petites bornes DC 22 kW comme Nissan semble vouloir le développer pour les parkinsg de commerçants. l’AC semble condamné meme par Renault.
La recharge par induction est aussi une autre piste mais comme jamais personne ne se tiendra à un standard c’est pas dans la poche.
Alors la bonne piste c’est quand même la recharge rapide dés maintenant.
« Le réseau idéal selon lui ? Un maillage dense de bornes AC 7 kW et plusieurs stations rapides tri-standard 50 kW aux endroits stratégiques. »
En 2017 oui, mais demain il faudra mini 7kW AC partout, voir 11 ou 22kW sur voie publique ou a destination et du DC 150kW++ en nombres aux endroits stratégiques.
? : combien de badges différents a t-il fallu utiliser pour accéder aux différents services de recharge sur le parcours ? Si 1 seul lequel ? Et à quel prix moyen? Sinon l’interopérabilité et l’itinérance ont-elles bien fonctionné ?
j’ai bien rigolé. merci
« Or, la plupart des véhicules électriques ne peuvent charger au-delà de 7 kW en courant continu »
Bon déjà, pas de courant continu en dessous de 22/40 kW; je suppose que l’auteur parlait plutôt de courant alternatif.
Etonnant cette affirmation quand on sait que 60 à 70% des VE immatriculés en France sont des ZOE toutes compatibles 22kW.
Le 7 kW AC est une hérésie en dehors des habitations non raccordées en triphasé.
On tire 32A sur une seule phase et rien sur les 2 autres; rien de tel pour déséquilibrer le réseau.
Au contraire le 22kW tire aussi 32A, mais sur les 3 phases.
N’ayez aucune crainte Monsieur Hugo LARA, les SDE sont avant tout des électriciens et savent ce qu’ils font et n’ont pas de mauvais conseil.
Si une Borne Tri 22kW (réseau e-born) coute 14000€, déjà avec 2 points de charge contrairement aux DBT tri standard, c’est que le génie civil coute 10000€ et la borne 4000€.
Ensuite, il ne faut pas critiquer les SDE sur la facturation; c’est l’état qui leur interdit de détailler la vente d’électricité au kWh.
En Isère, 300 bornes sont en cours d’installation en milieu rural (tous les 10 km), et je ne peux qu’applaudir ce choix qui demande quand même 2h30 de temps de charge en 22kW pour une batterie de 40kWh. Sans le cout réduit de ce type d’installation, aucune commune rurale n’aurait accepter de s’en payer une!
bonjour Hugo,
pourriez vous corrigez votre article? les prix que vous annoncer pour le prix d’un borne de recharge rapide Tri Standard 50KW est erroné: 40000€ ce n’est pas juste la borne. 40000€ c’est la borne + le genie civil , les travaux electrique et son installation
Des bornes 22kW un peu partout et surtout une tarification identique qu’on charge en 3,5 kW ou en 22, ça fait juste un tarif 6x plus élevé !
En clair ces bornes largement financées par les contribuables et qui coutent un prix prohibitif (15k€ pour une prise électrique, 3 relais et une interface de contrôle, c’est de l’abus) sont juste faites pour les Zoe !
pionnier ? les pionniers c’est ceux qui roulaient en VE entre 1990 et 2005 …
Orientation forte sur les AC 3 – 22 depuis 3 4 ans.
Peu d’écart de prix maintenant de fait entre une borne AC 7 kW et une AC 22. Donc l’AC22 est encore trop privilégiée.
Suis d’accord sur le fonds, un panel de puissances diverses est nécessaire mais coûte cher !
« beaucoup optent pour des bornes accélérées en courant continu. » Alternatif plutôt si on parle des bornes majoritaires AC 3- 22 kWh non ?