Avec son tarif de lancement à moins de 30 000 € (hors bonus), la MG4 casse les prix sur le marché des véhicules électriques. Que vaut le modèle haut de gamme Luxury à moins de 36 000 € ? Réponse après une semaine au volant.

Lors de notre premier essai de la MG4 Standard de 51 kWh en octobre 2022, nous avions été très agréablement surpris par l’excellent rapport prix/prestation de cette compacte 100% électrique. Notre premier test avec mesures de la version Luxury de 64 kWh démontrait également qu’elle était largement à la hauteur de ses concurrentes européennes. Il nous tardait donc de la reprendre en main sur un essai longue durée d’une semaine avec un aller-retour Paris Strasbourg dans des conditions météo plus exigeantes. 

Une MG4 originale et bien motorisée. 

Si les premières voitures chinoises importées en Europe manquaient d’originalité et s’inspiraient maladroitement des productions européennes, la MG4 change totalement la donne. La compacte chinoise de chez SAIC battant pavillon anglais affiche un style aux lignes tranchantes avec une face avant pointue et une partie arrière massive qui ne fait certes pas l’unanimité mais lui confère une vraie personnalité. Dans sa déclinaison Luxury, la MG4 repose sur des jantes de 17 pouces (couvertes par des enjoliveurs) et reçoit des clignotants à LED déportés dans le bouclier avant ainsi qu’une grille de calandre à volets actifs pour favoriser l’aérodynamique ou le refroidissement. A l’arrière, le bloc optique proéminent faisant office de becquet ajoute des LED de décoration tandis que le toit comprend deux ailerons supplémentaires. La version Luxury intègre également des rétroviseurs rabattables électriquement. Côté mécanique, ce modèle exploite une toute nouvelle plateforme de type « skateboard » avec le pack de batterie au centre du plancher et un moteur intégré dans l’essieu arrière. Le moteur synchrone à aimants permanents identique à celui de la version standard propose la même valeur de couple de 250 Nm mais sa puissance passe de 170 à 204 ch. Le pack de batterie est lui aussi différent puisqu’il repose sur des cellules de type NMC (Nickel Manganèse Cobalt) d’une capacité de 64 kWh brut soit 61,7 kWh utiles alors que la version standard se contente de 51 kWh brut avec des cellules de type LFP (Lithium Fer Phosphate). 

Une MG4 richement dotée et bien fabriquée

Outre son design original, la MG4 peut compter sur une qualité de fabrication rigoureuse avec des joints épais et des ajustements de carrosserie et de mobilier réguliers et précis. La peinture est parfaitement appliquée même dans les soubassements et le son des portes à la fermeture reste très qualitatif. À bord, les plastiques rigides sur le haut des contre-portes nuisent à la qualité perçue mais la planche de bord se pare de matériaux rembourrés et les nombreux rangements intègrent un revêtement antidérapant (sauf la petite boîte à gants malheureusement). Les placages noir brillant laissent des traces de doigts comme les écrans qui se reflètent. Côté multimédia, le petit écran tactile n’offre pas une réactivité exemplaire, l’ergonomie de certaines commandes n’est pas toujours évidente et il faut absolument connecter son smartphone avec un fil pour bénéficier d’Apple Car Play ou Androïd Auto. Mais seuls les Tesla ou les véhicules dotés de Google Automotive (comme la Renault Megane ou les Volvo) font mieux. L’autoradio à 6 HP diffuse une tonalité claire avec des basses assez fortes qui ne saturent pas mais ne dispose pas de « fader » pour répartir le son. Côté sellerie, cette version Luxury se pare d’un recouvrement en tissu et simili-cuir plutôt basique qui n’est pas franchement plus valorisante que le recouvrement tissu de la version standard. Quant aux réglages électriques, ils sont réservés au conducteur qui ne peut même pas ajuster le soutien lombaire. Le principal manquement demeure cependant l’absence de réglage en hauteur côté passager.  

Une MG4 très accueillante

Grâce à son gabarit généreux pour un compacte (4,29 m de long pour 1,84 m de large), la MG4 confère une belle habitabilité avec une largeur aux coude largement supérieure à celle d’une Renault Mégane électrique. L’espace aux jambes à l’arrière se montre aussi très généreux et la place centrale bien rembourrée autorise le transport de trois adultes à l’arrière. Les portes arrière très larges avec de grandes vitres teintées facilitent l’accès à bord. Dommage qu’il n’y ait pas de poignée de maintien, de buses de ventilation ni même d’éclairage. Le coffre annoncé pour 363 litres sur la version Standard passe à 350 litres sur la Luxury qui intègre un Subwoofer sous son plancher. Un volume moyen comparé à celui d’une Renault Megane qui annonce 440 litres. Mais dans les faits, si le coffre de la MG4 est moins creusé, il se montre plus profond et surtout plus pratique grâce à son seuil plus bas et son plancher amovible. Il est aussi plus large derrière les passages de roue et permet de former une surface plane une fois des dossiers de banquette rabattus. Le double fond n’est pas immense mais suffisant pour loger son câble de type 2. En revanche, pas de coffre à l’avant où la pompe à chaleur de série occupe une grande partie de l’espace sous le capot. 

La MG4 Luxury plaisante et performante

Grâce à son centre de gravité bas et une répartition des masses optimale, la MG4 procure un excellent agrément de conduite. En digne propulsion, elle assure une excellente motricité en sortie de virage et peut même se montrer joueuse. La direction bien calibrée se double d’une pédale de frein progressive et assez mordante qui confère un ressenti naturel et une bonne progressivité. Le freinage régénératif offre quatre types de réglages dont un mode automatique mais reste assez faible et ne permet pas d’aller jusqu’à l’arrêt complet du véhicule. En outre, un léger temps de latence se fait ressentir entre le lever de pied de l’accélérateur et le ralentissement du véhicule. Moins agréable que dans une Kia, une Hyundai ou une Renault Megane. Les suspensions procurent en revanche un bon compromis entre maintien de caisse et filtration des aspérités. Les amateurs de conduite sportive les trouveront sans doute flottantes mais la prise de roulis et le tangage restent limités. Et si les adeptes de vieilles Citroën la jugeront un peu sèche à faible allure, les amortisseurs ne cognent pas sur leurs butées même en prenant un méchant dos d’âne avec cinq personnes à bord. Les passagers arrière d’une Tesla Model 3 ou d’une Mégane seront davantage secoués. Sur long parcours, le niveau de confort nous a semblé très satisfaisant même si nous aurions aimé avoir davantage de soutien lombaire. En matière d’insonorisation, les bruits de roulements se font davantage entendre que les bruits aérodynamiques plutôt bien contenus même au-delà de 130 km/h. Bridée officiellement à 160 km/h, la MG4 atteint aisément 170 km/h au compteur (168 km/h au GPS) et procure des reprises franches. L’accélération donnée pour 7,9 s sur le 0-100 km/h est suffisante pour démarrer promptement et reste constante même déchargée comme l’a noté Soufyane lors de son premier essai. 

Une MG4 gourmande mais rapide à charger. 

Durant son essai à Aix en Provence en octobre, Soufyane avait relevé une consommation très correcte de 23,7 kWh/100 km à 130 km/h. Mais lors de notre parcours réalisé entre Paris et Strasbourg en janvier de nuit sous la pluie, notre MG4 s’est avérée bien plus vorace avec une moyenne de 27,5 kWh/100 km. Même en ville, nous avons eu du mal à descendre sous les 19 kWh au 100 km alors que Soufyane avait pu afficher 15 kWh/100 km. Précisons toutefois que nous avions laissé la climatisation en route durant toute la semaine et surtout le système de préchauffage des batteries qui s’avère gourmand en énergie et dont le bouton de déconnexion est caché dans un sous menu. Finalement, notre autonomie sur autoroute était limitée à 210 km ce qui nous a imposé trois arrêts de 20 min entre Paris et Strasbourg pour recharger sur des bornes d’autoroute en courant continu très dispendieuses (0,70 centimes du kWh). Cela dit la MG4 Luxury charge vite. Bien que le constructeur annonce une puissance de charge maxi de 135 kW, nous avons atteint 142 kW à plusieurs reprises et la puissance reste élevée jusqu’à ce que la batterie atteigne 50%. Ensuite la baisse de puissance reste progressive ce qui permet de faire un plein de 10 à 80% en 30 mn. 

Des bugs à corriger sur les premières MG4 

Durant notre essai d’une semaine, nous avons noté quelques défauts de jeunesse dont le constructeur est conscient et qu’il entend bien corriger avec des mises à jour à distances ou des retours en atelier. Le premier bémol concerne les aides à la conduite qui manque de fluidité et de précision. L’aide au maintien de ligne tend à tirer trop à droite et nécessite de forcer sur la direction pour corriger la trajectoire ce qui le rend très inconfortable. Le chauffage manque également de précision et nécessite de choisir une température plus élevée (28° pour 21°) et de mettre en route la climatisation pour fonctionner. Autre souci d’affichage, le capteur de pression qui refuse de se réinitialiser après un changement de pneumatiques et l’ordinateur de bord dont la consommation ne peut dépasser les 28,9 kWh. Enfin, nous avons noté que la charge en courant alternatif (AC) s’interrompait à chaque déverrouillage des portes. Très pénible surtout sur des bornes publiques ! D’où l’importance d’être bien connecté à la voiture grâce à l’application pour smartphone afin de pouvoir surveiller la charge à distance. 

La MG4 Luxury bradée et garantie 7 ans

Facturée 35 990 € dans sa finition Luxury, la MG4 réclame 10 810 € de moins qu’une Renault Megane EV60 à niveau d’équipement équivalent. Une différence astronomique que la française ne peut aucunement justifier même si son système multimédia, son freinage régénératif et ses aides à la conduite sont plus évolués. La MG4 se montre en effet tout aussi confortable, offre une autonomie assez proche, un agrément de conduite comparable et une meilleure habitabilité. A cela s’ajoute une garantie de 7 ans ou 150 000 km et un réseau de plus de 130 concessions en France. Notons que la version Standard avec la petite batterie de 51 kWh est accessible dès 29 990 € avec un bon niveau d’équipements tandis que la version Comfort de 63 kWH démarre à 33 990 €. Des prétentions bien plus en phase avec le pouvoir d’achat des ménages que ceux proposés par les constructeurs européens qui majorent leur prix pour ne pas faire trop d’ombre à leur offre thermique.

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