La cousine allemande de la Peugeot e-208 revoit son look et améliore ses performances. Bien fabriquée et plaisante à conduire, cette Corsa ose afficher des tarifs de Tesla. Même avec un bonus, ça ne suffit pas !    

Avec 4,06 m de long, l’Opel Corsa figure modèles parfaitement adaptés aux routes étroites et au pouvoir d’achat des classes moyennes du marché européen. C’est donc avec cette catégorie de voitures que le marché européen pourrait s’électrifier massivement. Une stratégie qu’avait déjà anticipée Renault en 2012 avec le lancement de la Zoé. Seulement les tarifs de ces deux modèles ont toujours été beaucoup trop élevés. Un positionnement visant à ne pas cannibaliser les modèles thermiques moins couteux à fabriquer et donc beaucoup plus rentables. Mais cette stratégie a fait perdre beaucoup de temps aux constructeurs européens qui se voient aujourd’hui dépassés techniquement par les nouveaux constructeurs chinois et la marque américaine Tesla.

Un peu plus de pêche

La nouvelle Opel Corsa electric tente comme elle le peut de porter haut sa nouvelle calandre noire. Le restylage du bouclier avant, les nouveaux coloris et les modifications de logo tentent d’égayer l’ambiance. L’arrivée du moteur synchrone de 156 ch associé à une nouvelle batterie (type NMC) de 51 kWh (soit 48 kWh utiles) n’éclipse pas la version 136 ch qui reste au catalogue. Les 260 Nm de couple sont délivrés aux roues avant chaussées de bons pneus Michelin Primacy4 sur notre version d’essai. Les suspensions et l’assistance de direction bénéficient de différents réglages de ceux de la Peugeot e-208.

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Plus intuitive que la Peugeot e-208

Plutôt bien fabriquée, la Corsa electric s’illustre par l’ergonomie de ses commandes plus intuitives que dans la Peugeot e-208 et la présence d’un volant de taille standard qui ne masque pas le compteur de vitesse. La Corsa electric peut aussi compter sur des nombreux rangements à l’avant et une immense boîte à gants. Seulement l’habitabilité s’avère très limitée. L’espace aux jambes aux places arrière est peu juste et le tunnel central pénalise la place du milieu. Dommage, car le dossier du milieu, dépourvu d’accoudoir rabattable, se montre plutôt confortable. Le coffre de 267 litres suffit au quotidien, mais se révèle un peu court pour envisager des voyages en vacances avec deux enfants.

Un rendement énergétique très moyen

La Corsa electric offre une bonne tenue de cap et un agrément de conduite certain. Malgré une sellerie et des suspensions plus fermes que sur la Peugeot, le confort reste honorable. Même si le freinage régénératif ne permet pas d’aller jusqu’à l’arrêt (même en mode B), la douceur de conduite en ville est de rigueur. Les performances n’ont rien d’étincelant (0-100 km/h en 8,1 s pour 150 km/h de vitesse de pointe) mais suffisent amplement. L’insonorisation des bruits d’air comme des bruits de roulement nous a semblé très honorable malgré l’absence de vitrage feuilleté. L’avantage d’avoir des petites roues et une voiture étroite et basse.

Sur autoroute à 130 km/h, la consommation peut atteindre 24 kWh/100 km et réduire l’autonomie à moins de 200 km. La recharge à 100 kW permet toutefois de récupérer 80% d’énergie en 30 min sur des bornes rapides en courant continu (DC). Acceptable pour ceux qui ne font que quelques longs trajets lors les vacances. Pour la majorité des trajets quotidiens, il sera possible de descendre à 15 kWh/100 km en mode Eco et dépasser les 300 km. Cela reste tout de même loin des 402 km promis selon les normes WLTP.

Suicide tarifaire

Comment justifier un tarif de 36 700 € pour une Corsa ? Ne parlons pas des nombreuses options comme les antibrouillards à 250 €, le toit panoramique à 500 €, les phares à LED avec le régulateur actif à 900 €, les jantes de 17 pouces à 400 €, le chargeur AC de 11 kW à 400 € ou encore le pack Infotainement à 1 300 €. Bref, notre modèle d’essai correctement équipé dépassait les 41 000 € avec les options. Pour ce prix, vous pouvez vous offrir une MG4 Luxury avec la grande batterie de 77 kWh (39 490 €) ou la version XPower de 435 ch (40 490 €). La compacte chinoise se montre à la fois plus spacieuse, plus performante et mieux équipée que la petite Allemande. Même privée de bonus en 2024, elle restera plus intéressante qu’une Corsa à 36 000 €. Certains diront que les constructeurs de l’empire du milieu font de la vente à perte en profitant des grâces financières du Parti.

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Qu’en est-il du constructeur américain Tesla dont la Model 3 de 280 ch avec deux immenses coffres, 513 km d’autonomie WLTP, une chaine Hi-Fi haut de gamme et un ordinateur embarqué ultra-puissant soit accessible à moins 42 990 € ? Il serait vraiment temps que le groupe Stellantis proposent ses véhicules électriques à des tarifs en rapport avec le pouvoir d’achat des Français sans compter uniquement sur des mesures de protectionnisme économique.

On aime :

  • L’ergonomie des commandes
  • L’insonorisation soignée
  • La qualité de fabrication correcte

On aime moins :

  • Le tarif suicidaire
  • Le confort de sellerie et de suspensions trop ferme
  • Le rendement énergétique très moyen

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