Mini Cooper SE Cabriolet

La Mini Cooper SE Cabriolet est la seule qui permet de profiter de la mobilité électrique au grand air. Mais il n’y en aura pas pour tout le monde.

Dans le giron du groupe BMW, la marque Mini négocie son virage énergétique. Ainsi est apparue en 2019 la Mini Cooper SE, la version 100 % électrique de la craquante citadine. Malgré son prix déjà haut perché et son autonomie limitée, la starlette électrique rencontre un certain succès : avec 5 809 unités immatriculées en 2022, elle se place en 11ᵉ place au général en France, entre le Hyundai Kona Electric et la Volkswagen ID.3. C’est dire !

Mais la version cabriolet manque cruellement au catalogue de la Cooper SE. Une version encore plus séduisante qui, même en Allemagne, représente une vente sur cinq de la Mini. Voilà qui a motivé la marque anglaise à développer une Mini Cooper SE Cabriolet. Mais alors que les premières rumeurs annonçaient l’arrivée de ce modèle en 2025, avec la nouvelle génération qui vient d’être dévoilée, Mini raccourcit la période de gestation : huit mois se sont écoulés entre l’idée et la concrétisation de ce cabriolet, pour lequel nous faisons partie des premiers à en prendre le volant.

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La même, sans le haut

Sans surprise, la Mini Cooper SE Cabriolet reprend tous les codes stylistiques de la Mini qui lui sert de base, et les quelques gimmicks qui tentent de différencier la version électrique des thermiques. Difficile de faire la différence sans plisser les yeux. Si elle ne courra pas les rues (elle est limitée à 999 exemplaires en Europe seulement), il sera aussi peu aisé de la différencier de celle du voisin : seules deux configurations sont proposées au catalogue avec les teintes Enigmatic Black et White Silver. Dans les deux cas, le cabriolet s’agrémente d’inserts Resolute Black, d’une capote noire affichant l’Union Jack, et de belles jantes Tentacle de 17 pouces, réalisées en aluminium recyclé.

Pas de révolution non plus à bord, où l’atmosphère est identique à celle de la Mini Cooper SE restylée. Coup de crayon néo-rétro, instrumentation numérique, drôle d’écran central, touches de jaune fluo pour évoquer la techno’ électrique, … Tout y est. Avec un empattement inchangé de 2 495 mm, elle propose toujours autant de place à bord, avec des volumes suffisants à l’avant et un espace bien plus étriqué à l’arrière. Mais les passagers au second rang pourront bien mieux respirer une fois le toit replié.

Reste qu’il vaut mieux considérer la Mini Cooper SE Cabriolet comme une deux places, au plus comme une 2+2, où les places arrière viendront en complément du coffre. Car même si l’électrification ne sacrifie pas le volume disponible, les 160 l peuvent se montrer juste, tout comme la découpe de la malle qui empêche d’y ranger des affaires volumineuses.

Go-Kart Feeling ? Pas si vite !

C’est sous le plancher qu’est installée la batterie d’une capacité totale de 32,6 kWh, pour 28,9 kWh utiles. Fournie par CATL et formée par 12 modules répartis en “T”, elle participe à l’abaissement du centre de gravité, mais aussi à l’amélioration de la rigidité structurelle du cabriolet. Selon le constructeur, elle serait meilleure qu’à bord des versions thermiques. Nous voulons bien les croire. Il faudrait cependant être un ingénieur châssis pointu ou emmener la Mini Cooper SE Cabriolet sur circuit pour cibler les différences et repérer les potentielles faiblesses de la structure sous la contrainte. Ce que, comme nous, ne sont pas et ne feront pas les utilisateurs.

En attendant, sur route ouverte aux rythmes imposés par la législation et la culture même de cette auto, difficile d’y voir la différence. Toujours campée sur une suspension ferme, sinon cassante, la Mini ne bouge pas sur ses amortisseurs lorsqu’on la provoque. Un bon point si la chaussée est impeccable. Un peu moins lorsqu’elle se dégrade, ce qui aura tôt fait de tasser les disques du dos.

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En revanche, si la Mini n’est pas un poids lourd au royaume des véhicules électriques, elle franchit allègrement la barre des 1 500 kg : les renforts nécessaires pour ce type de carrosserie ajoutent près de 100 kg sur la balance. Volant en main, l’embonpoint est sensible par rapport à la citadine dont elle découle. Et c’est surtout le cas lorsque le conducteur veut profiter plus que de raison du pic de puissance de 184 ch pour 270 Nm de la machine électrique, toujours héritée de la BMW i3s et installée à l’avant. Il faudra savoir raison garder pour bénéficier au maximum du célèbre Go-Kart feeling prôné par la marque. Surtout que, dans notre cas de figure, les limites des Goodyear Eagle F1 Asymmetric 6, qui ne semblaient pas vraiment participer à l’amélioration du bilan dynamique, sont rapidement atteintes. D’autres gommes devraient vraisemblablement offrir de quoi tirer le meilleur de ce châssis bien étudié, toujours vif et précis.

Le plaisir auditif du grand air

Cela devrait aussi permettre de mieux canaliser les désastreuses pertes de motricité à la remise des watts. En raison d’une très vigoureuse distribution du couple, les roues avant sont rapidement submergées et cela se traduit par des crissements de pneus sur plusieurs dizaines de mètres. S’il est admis que la voiture électrique ne fait pas de bruit, vous ne passerez pas inaperçus au moment de doubler des convois entiers de vélos en côte.

Comme avec tout cabriolet, qui permet d’entendre plus nettement les sons environnants, ces lacunes caoutchouteuses sont régulièrement présentes à bord lorsque que la capote est ouverte. En revanche, la toile épaisse sait soustraire les passagers de l’extérieur une fois fermée. Reste qu’affirmer qu’un cabriolet électrique permet de mieux entendre l’environnement serait mentir : on ne note pas de différence sensible avec un moteur essence moderne quasi muet à basse vitesse, alors que les remous prennent quoi qu’il en soit le dessus à plus haute vitesse.

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Seule différence : le doux sifflement de la machine électrique qui se fait entendre en ville, notamment lors des relances raisonnables. Évoquant le son d’une Formula E ou d’une soucoupe volante, chacun ses références, voilà un aspect qui participe à l’expérience de conduite inédite à bord de ce cabriolet, et fait décrocher un petit sourire. Certes, les possibilités d’affiner la partition ne sont pas aussi simples qu’avec le 4 cylindres B48 d’une John Cooper Works qui fait pschit entre chaque rapport de boîte, mais voilà un volet sur lequel pourraient plancher les ingénieurs si le cabriolet électrique se démocratise.

Moins d’autonomie pour la Mini Cooper SE Cabriolet

Avec un peu plus de poids sur la balance, la Mini Cooper SE Cabriolet perd une seconde sur l’exercice du 0-100 km/h, et tombe à 8,2 s (contre 7,3 s avec la Hatch). La vitesse de pointe limitée à 150 km/h demeure. Mais le cabriolet présente aussi une consommation nettement supérieure. Selon la norme WLTP, elle annonce une surconsommation de près de 2,0 kWh/100 km. En matière d’autonomie, le cabriolet se stabilise à 201 km, soit une trentaine de kilomètres de moins.

Lors de notre essai réalisé sur les lentes routes de Majorque avec une température ambiante de 24 °C, nous avons relevé une moyenne de 15,9 kW/100 km. Ce qui se traduit dans ce cas-là par une autonomie totale théorique dans ce cas de 180 km. Voilà à quoi il faudra sans doute s’attendre avec cette voiture avant tout appelée à adopter un rythme paisible lors des beaux jours. En matière de recharge, la dotation ne change pas. Le cabriolet peut être ravitaillé via son chargeur AC de 11 kW en 2 h 30, ou via une borne de recharge rapide DC en 36 minutes.

Ce qui est rare est cher

La Mini Cooper SE Cabriolet pose les premières pierres de la voiture plaisir électrique, et devrait ravir les passionnés du genre : tout en profitant du grand air, les occupants peuvent aussi se délecter des avantages de la chaîne de traction électrique de la Cooper SE. Agile et volontaire, elle sait donner le sourire dans la plupart des situations, à condition ne pas chatouiller ses limites physiques toutefois sur des routes exigeantes.

Bref, c’est un joli petit cadeau « offert » par la marque anglaise. Mais il convient d’insister plus que jamais sur les guillemets, car elle fait rapidement tomber le sourire dessiné sur le visage après une virée à son bord : au-delà d’un tirage limité à seulement 155 exemplaires pour la France, chaque unité s’affiche à partir de 60 490 €. Soit une coquette rallonge de 18 890 € par rapport à une Mini Cooper SE Resolute Plus, jusque là la plus chère de la gamme ! Rouler cheveux au vent en Mini n’aura jamais coûté aussi cher.

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