Ford continue de préciser sa stratégie pour les prochains mois et les prochaines années. Celle-ci se base sur la voiture électrique, ce qui ne sera pas sans conséquences.
Des rumeurs font état depuis quelques jours de licenciements massifs au sein de Ford. Ces bruits viennent corroborer les possibilités évoquées en milieu d’année dernière à ce sujet.
Pour lancer sa stratégie électrique à long terme, la marque va ainsi devoir réduire la voilure dans ses usines actuelles. Il semblerait que ce soit majoritairement du côté de l’Allemagne et du Royaume-Uni que cela se profile.
La division Ford of Europe va réduire ses effectifs dans les départements du développement des véhicules. Car avec une électrification massive, la marque va centraliser ses diverses divisions.
Ford avait annoncé l’an dernier un plan massif d’électrification, aux coûts phénoménaux. Malgré la volonté avouée à ce moment-là de ne pas engendrer de modifications dans la politique d’emploi de la marque, il paraît que les conséquences soient sur le point de se faire sentir pour les employés de plusieurs usines.
Les syndicats s’inquiètent en Allemagne et en Angleterre
La marque à l’ovale bleu avait déjà annoncé le licenciement de 8000 employés aux États-Unis. Elle se prépare désormais à une deuxième vague sur le Vieux Continent. Selon diverses sources, cela pourrait concerner entre 2500 et 4000 emplois… pour commencer.
Le syndicat allemand IG Metall a déclaré que la majorité des licenciements toucheront l’Allemagne. Ils pourraient comprendre de nombreux postes administratifs au siège européen, dont près de 2000 licenciements à Cologne.
D’autres sites de Ford en Europe pourraient également subir d’importantes suppressions de postes. L’usine de Merkenich, où sont actuellement fabriqués des modèles comme la Fiesta et la Focus, pourrait voir son effectif réduit de 3800 employés entre maintenant et 2035.
En effet, plusieurs vagues de licenciements devraient avoir lieu au fil de l’augmentation de la part de voitures électriques dans le volume de vente de la firme. C’est normalement le mois prochain que Ford communiquera de manière officielle le nombre d’emplois qui vont disparaître.
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Ca semble logique (et inévitable). La plupart des constructeurs se mettent en mode « giga factory ». Ils créent de nouvelles entités de grandes tailles pour faire des économies d’échelles, donc ils embauchent à fond dans ces nouvelles entités. Sauf que théoriquement ils vendront à peu près les même quantités de véhicules. Donc ça embauche au départ le temps de créer / développer puis industrialiser les VE, mais une fois lancés, il faut réduire la voilure sur les VT qui se vendent moins. Donc il y a soit transfert des emplois, soit plans sociaux dans les « anciennes » branches.
Après les Ford, y’aura pas de réconfort.
C’est Philippe Poutou qu’il faudrait interviewer, lui qui a perdu avec des millers de ses collègues ouvriers, son emploi à l’usine de Ford de Blanquefort il ya quelques années.
L’usine a été rasée entièrement.
Ford Europe est dans un mauvaise posture manufacturière. Mais le calcul va etre vite fait : développer l’outil de production de leur propre plateforme aux USA et Mexique, et faire venir les VEs par bateaux en Europe. La minorité restante des VEs au logo Ford sera construite par VW sur la plateforme MEB.
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué mais plusieurs constructeurs ont créé des entités juridique séparées pour leurs activités dans les véhicules électriques.
Ce qui permettra à terme de valider des plans sociaux dans l’entité historique (thermique) car celle-ci montrera des pertes et aucun avenir. Surtout aux USA où le régime de retraites des grands constructeurs de Detroit est déséquilibré, Ford va pouvoir se délester de toutes ces futures retraites en faisant couler son entité thermique et en faisant passer les retraités de Ford sur le régime général américain.
Exactement ce qu’a fait General Motor lorsqu’ils ont annoncé la banqueroute en 2009: passage de toutes les provisions pour le régime des retraites maison à l’État américain. Il y a pas mal de littérature là-dessus (dont l’excellent Asset Management – A systematic approach to factoring investment de Andrew Ang) qui explique pourquoi le management de GM a compris l’opportunité de la crise de 2008.
Ford et d’autres vont faire pareil: nouvelle entité juridique pour l’électrique avec nouveaux contrats de travail moins avantageux (on pourrait dire plus réaliste, le système de retraites de General Motors était voué à l’effondrement), et les salariés qui restent dans l’entité historique avec des contrats d’époque auront droit au plan social
Ford et les autres constructeurs vendent moins de voiture et utilisent l’argument de l’investissement des voitures electrique pour effectuer et prévoir des plans de licenciement.
Le titre est certe un peu long mais bien plus juste!
Est-ce vraiment le discours officiel de Ford? « pour financer le VE »? Car quand on perd des parts de marché, que la prod tourne au ralenti, on fait des plans sociaux, c’est inévitable. Dans toutes les industries. Sans lien direct avec le VE.
Et ce n’est que le début de la descente aux enfers. D’une part l’industrie automobile européenne (et américaine) était devenue un dinosaure géant, croyant que les gens continueraient à l’infini à acheter et jeter vite les voitures, mais maintenant on les garde plus longtemps donc moins de ventes, d’autre part les chinois débarquent, directement ou cachés derrière des marques européennes (MG, Dacia, Volvo…), et eux grossissent clairement aux dépens des européens.
Allez, la pleureuse va bientôt réclamer des sous à l’UE….
De toutes manières, cela va toucher tous les consructeurs, et en premier les moins rentables… C’est inéluctable !
Ce constructeur perd de l’argent depuis 20 ans en Europe,ses parts de marché s’effondrent à part sur les Utilitaires, je ne vois pas pourquoi il s’obstine chez nous.