Le premier Volkswagen Transporter, ou Combi, a été construit le 8 mars 1950 à l’usine de Wolfsburg. Soixante-dix ans après, le constructeur s’est associé au spécialiste allemand du retrofit électrique eClassics afin de convertir un T1 minibus de 1966 au préalable parfaitement restauré et retouché au niveau de sa structure.

Record de durée

Aujourd’hui au catalogue dans sa génération T6.1, le Combi Volkswagen détient le record mondial de durée de production pour un utilitaire léger de type fourgon. Pour le constructeur, l’engin est sur la deuxième marche des meilleures ventes de son histoire, après la Coccinelle.

A sa sortie, il aurait dû s’appeler « Bully ». Mais cette appellation était déjà réservée par une autre entreprise. En interne, VW utilisera toutefois le nom légèrement retouché de Bulli, qui explique que le modèle tout récemment converti à l’électrique soit présenté sous la désignation « e-Bulli ».

Samba Bus…

Lorsqu’il est dévoilé en 1950, le Combi abrite sous sa carrosserie de fourgon, supportée par un nouveau châssis renforcé, la boîte de vitesses et le moteur de la Coccinelle, ce dernier étant également implanté à l’arrière.

Le T1 a était décliné en différentes versions, dont un pickup, un utilitaire vitré de différentes façon, et un minibus 8 places. En 1951, ce « Microbus De Luxe » se distinguait par ses fenêtres aux angles arrondis, ses lucarnes au-dessus, et un toit découvrable.

A l’exception de ce dernier élément, la recette de Volkswagen sera reprise quelques années plus tard par Mercedes sur son minibus L319 plus volumineux et capable d’embarquer 6 personnes supplémentaires.

…de 1966

La première génération de Combi, déjà introduite au Brésil en 1957, a été produite de 1950 à 1967 à près de 1,9 million d’exemplaires.

Celui convertit à l’électrique par eClassics (tarif public : 64.900 euros) est sorti des chaînes Volkswagen à Hanovre en 1966 et exporté aux Etats-Unis, à Los Angeles, avant de revenir en Europe pour sa transformation.

Il se situe donc à la fin des modèles de sa génération et est doté d’un des signes qui la distinguent des suivantes : le pare-brise divisé en deux panneaux (Splitscreen) qu’il pouvait être possible d’entrebâiller par le bas pour ventiler l’habitacle.

Groupe motopropulseur

Le groupe motopropulseur embarqué dans le e-Bulli comprend un moteur électrique d’une puissance de 61 kW (contre 32 kW pour le 4 cylindres d’origine) pour un couple de 212 Nm (102 sur le flat four refroidi par air). Les 105 km/h du modèle de 1966 sont oubliés avec une nouvelle vitesse de pointe bridée volontairement à 130 km/h.

L’intégration du sélecteur de marche entre les 2 sièges avant en cuir de 2 couleurs est astucieuse, même si sa modernité tranche avec les équipements d’origine ou de style rétro comme le volant, la montre, le poste radio et le compteur de vitesse. A noter que ce dernier a été modernisé avec un éclairage led qui affiche la position (P, R, N, D, B) du sélecteur de marche et le niveau de charge de la batterie

Quelle batterie ?

L’entreprise qui s’est occupée du rétrofit convertit déjà à l’électrique des Coccinelle en employant les éléments de la chaîne de traction de la nouvelle Volkswagen e-Up!. Concernant le moteur toujours monté à l’arrière, c’est en tout cas bien le cas a priori.

La batterie lithium-ion n’est cependant pas celle d’une capacité énergétique totale de 36,8 kWh (pour 32,3 kWh utiles) qui équipe la citadine branchée. C’est un pack de 45 kWh exploitables, logé au centre du plancher et très vraisemblablement emprunté à l’ID.3, qui soutien le moteur électrique.

Le tout est recouvert par un plancher en bois que les stylistes emploient habituellement pour les concepts évoquant une utilisation de loisir en bord de mer. Le toit ouvrant panoramique déjà présent à l’origine accentue cette impression.

220-250 km d’autonomie

Avec 45 kWh de capacité énergétique, l’autonomie devrait friser les 220-250 kilomètres (330 en cycle mixte pour l’ID.3 d’entrée de gamme). Des chiffres qui ridiculisent quelque peu le transporteur T1 de 1962 converti avec une batterie 10 kWh par le centre d’innovation et d’ingénierie de Californie (IECC) ouvert par Volkswagen.

Le connecteur Combo CCS acceptant la recharge rapide 50 kW DC est dissimulé sous la plaque d’immatriculation arrière. Le chargeur AC embarqué accepte des puissances comprises entre 2,3 et 22 kW.

L’utilisateur peut obtenir sur son smartphone, via l’application We Connect, les habituelles informations utiles pour bien vivre la mobilité électrique, parmi lesquelles l’état de la recharge, le temps estimé pour en arriver au bout, l’espérance d’autonomie associée, les kilomètres parcourus, la consommation d’énergie, etc.

Présentation reportée de mars à juin

Le constructeur allemand avait prévu de présenter l’e-Bulli à Essen, en Allemagne, dans le cadre du salon Techno Classica programmé initialement du 25 au 29 mars. L’événement est reporté du 24 au 28 juin 2020 en raison du Covid-19.

L’engin converti par eClassics devait être aligné avec un des 7 Elecktro-Transporter (génération T2) préparés à la fin des années 1970 pour les services municipaux de la ville de Berlin.

Le constructeur s’était penché encore plus tôt sur un Combi électrique, présentant au salon de Hanovre de 1972 un pickup ainsi animé. Un timide top départ à la suite de cet événement a tout de même permis de produire quelques fourgons affichant une charge utile de 800 kilos, avec une batterie 21,6 kW accusant le même poids sur la balance. De quoi parcourir 85 kilomètres seulement au mieux.

On devrait aussi parler de l’ID Buzz à l’édition 2020 de Techno Classica.