La Spring cartonne mais le vent pourrait tourner en 2024. La roumaine pourrait perdre le bonus et des rivales dangereuses pointent le bout de leur capot.

Le succès de la Spring n’est plus à démontrer. En deux ans de carrière à peine, la citadine dépassait le cap des 100.000 ventes en Europe. Au cours du 1er semestre 2023, plus de 27.000 exemplaires ont encore trouvé preneurs sur le Vieux Continent. Si le lancement de la Spring a été favorisé par la réglementation CO2 en Europe, ses scores montrent que Dacia a eu raison de vite s’aventurer sur le marché du 100 % électrique, répondant encore à une demande claire, celle d’un modèle pas cher qui offre l’essentiel

La Spring, c’est ainsi quatre portes, quatre places, les équipements incontournables (clim, radio), une autonomie suffisante pour les trajets du quotidien et moins de 3 € d’électricité pour faire 100 km. La clientèle est prête à fermer les yeux sur des prestations en retrait (performances, présentation…) si elle profite des atouts de l’électrique, à commencer par ce faible coût à l’usage.

Mais ce carton commercial pourrait bien vaciller dans les prochains mois. La Spring est face à plusieurs menaces, à commencer par la perte de son bonus écologique.

Le gouvernement va mettre en place au 1er janvier 2024 de nouvelles règles, en ajoutant un critère environnemental. Il vient d’ailleurs de dévoiler la formule pour calculer ce que l’on peut appeler l’éco-score du véhicule, qui prend en compte l’origine des principaux matériaux pour sa structure, la batterie, l’énergie des sites de fabrication ou encore le transport. Une sacrée usine à gaz mais qui peut être résumée très simplement : le gouvernement a dans le viseur les véhicules électriques made in China. 

Ce qu’est la Dacia Spring. S’il faudra attendre quelques semaines encore pour connaitre le score de la Spring, elle fait quand même partie des quelques modèles avec une alerte rouge. Et pourrait ainsi perdre son bonus, de 5.000 à 6.021 € selon les versions et conditions de revenus.

Fiat vise clairement la Spring

A cela s’ajoute la crainte de nouvelles rivales ambitieuses, notamment du côté de Stellantis. Citroën veut à son tour frapper un grand coup sur le marché des électriques avec sa première C3 branchée, qui sera dévoilée en octobre et lancée début 2024. Il y a quelques semaines, le nouveau patron de la marque aux chevrons a fait une belle promesse, un prix de départ sous 25.000 €.

De son côté, Fiat va aussi lancer une citadine électrique qu’il décrit comme populaire et abordable. Olivier François, à la tête de la firme italienne, a également évoqué un prix sous les 25.000 €. Il a lui été même très clair, en citant en rivale la Dacia Spring, ce que Citroën ne veut pas vraiment faire pour éviter qu’on lui pose une étiquette low-cost.

Reste que chez Citroën, on reconnaît que la ë-C3 va davantage aller vers l’essentiel, ce qu’attend au minimum le client européen. Une formule calquée donc sur Dacia ! Toutefois, le patron a indiqué que la C3 électrique aura un confort « à la Citroën », et s’annonce ainsi moins rustique que la Spring, et que la version de base aura au moins 300 km d’autonomie, quand la Spring annonce 230 km maxi.

Si en matière de prix comptant, la Spring ne souffre actuellement d’aucune comparaison avec des Fiat 500e, Peugeot e-208 ou même Renault Twingo, l’écart va grandement se resserrer avec ces nouvelles rivales. Encore plus si ces dernières, qui seront produites en Europe, ont un bonus, et que la Spring perd le sien.

Dacia va tout de même réagir. Le roumain prépare pour 2024 une version profondément restylée de la Spring, pour moderniser le design, la présentation et l’équipement. De plus, alors qu’il a beaucoup augmenté les prix de la voiture, dont le ticket d’entrée est passé de 16.990 à 20.800 €, il pourrait les diminuer, grâce à une baisse des coûts de l’énergie et des matières premières. Même sans bonus, la Spring reprendrait ainsi ses distances. 

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