Si pratiquer le covoiturage avec sa voiture électrique a beaucoup de sens, il va de soi qu’il est important de communiquer en amont les contraintes que pourraient subir les passagers. Une habitude qui ne semble pas toujours prise, comme en témoignent régulièrement quelques personnes qui ressortent déçues de cette expérience.
Un exemple à ne pas suivre
Nathalie habite dans les environs de Vannes (56) et se rend régulièrement à Nantes (44) pour des besoins professionnels, à environ 110 kilomètres de là.
Elle complète son activité principale en louant des chambres d’hôtes et n’hésite pas à mettre à disposition des voyageurs son carport qui abrite habituellement son véhicule. Notamment quand il s’agit de brancher une voiture électrique qui devra disposer du plein d’énergie pour la visite des environs ou poursuivre la route.
Nathalie est donc ouverte à l’électromobilité sans avoir franchi le pas pour elle-même. Elle craint le manque d’autonomie. Sa récente aventure à bord d’une ancienne Nissan Leaf ne risque pas de la rassurer. Le modèle en lui-même n’est pas en cause. C’est le comportement de son propriétaire qui apparaît critiquable.
Covoiturage
Notre interlocutrice recourt régulièrement au covoiturage pour ses déplacements. Il y a quelques jours, elle accepte sur un site Internet dédié une offre qui semble correspondre à ses besoins.
C’est ce qu’elle pensait après s’être assurée de l’heure de passage du conducteur, anticipant une heure d’arrivée pour programmer un rendez-vous professionnel. D’ordinaire, avec 93 kilomètres de voies rapides, il lui faut environ une heure et quinze minutes pour effectuer le trajet.
Elle ne sait pas que la personne qui va la prendre en charge est équipée d’une voiture électrique. Aucune indication claire sur le site, et pas d’informations communiquées à ce sujet lors de la prise de contact.
Plus de 3 heures
Au final, le voyage durera plus de 3 heures. Nathalie arrivera trop tard pour rencontrer ses interlocuteurs. Un déplacement pour rien, dans des conditions qu’elle peut comprendre, mais qu’elle n’aurait pas dû avoir à subir.
Ni elle, ni Stéphane, un autre passager qui a également pris place à bord de cette voiture électrique sans avoir été davantage prévenu au préalable des quelques contraintes auxquelles ils devraient faire face. Lui non plus n’a pas apprécié un tel temps de mobilisation, ayant lui-même des impératifs horaires à respecter.
S’ils avaient connu à l’avance les conditions de transport, Nathalie et Stéphane n’auraient pas accepté l’offre de l’électromobilien. Ils en sont ressortis avec de tenaces préjugés sur les voitures électriques.
Pas de chauffage
La toute première raison du mécontentement de Nathalie et de Stéphane, qui ne se connaissaient pas avant cette prise en charge commune à bord d’une voiture électrique, c’est la température qui régnait dans l’habitacle.
De plus en plus de modèles branchés sont équipés de pompe à chaleur ou de systèmes relativement peu énergivores qui récupèrent les calories issues de l’échauffement des ou du moteur(s) et des batteries. En 2011, 2012 ou 2013, une telle architecture était rare. Rouler en hiver avec du chauffage pouvait donc se traduire par une perte d’autonomie de 25-35% et même plus selon la température exigée et le temps passé dans les ralentissements.
Il y a quelques semaines, sur le parcours effectué par Nathalie et Stéphane, le thermomètre devait afficher en extérieur entre 6 et 10°C. Dans ces conditions, sans chauffage à bord, il n’est pas étonnant que les passagers aient ressenti du froid.
Avant de s’entendre sur une prise en charge de type covoiturage, le conducteur d’une voiture électrique de ces années a le devoir d’informer les potentielles personnes intéressées qu’elles auront peut-être à supporter une ambiance plutôt fraîche. Il serait également bien d’expliquer que les nouveaux modèles sont le plus souvent désormais équipés de systèmes plus performants qui ne jouent pas trop négativement sur l’autonomie.
80 km/h sur les voies rapides
Toujours dans l’idée de disposer d’un rayon d’action relativement maximal, le conducteur de la déjà ancienne voiture électrique a choisi de rouler à 80 km/h sur une bonne partie des 93 kilomètres de voies rapides.
A l’origine, il était habituel de compter sur 140-175 kilomètres entre 2 recharges avec une Nissan Leaf 24 kWh. Ce qui était déjà pas mal à l’époque ! Au bout de 7 ou 8 ans, ces valeurs se sont réduites avec le vieillissement des batteries, et ne sont plus d’actualité pour une compacte.
Des températures relativement basses, un parcours sur des routes à 4 voies, et peut-être du vent, rendaient quasiment impossible de réaliser sans pause les 110 km à 110 km/h avec ce véhicule. Une recharge intermédiaire apparaissait donc nécessaire. A moins de faire le choix de rouler de façon particulièrement économe.
Là encore, les futurs passagers éventuels auraient dû être mis au courant. Se traîner dans une voiture froide à 80 km/h sur des routes où la plupart des automobilistes roulent à plus de 100 km/h n’a rien de très réjouissant. Surtout en étant mis devant le fait accompli.
Recharge intermédiaire
Rouler à 80 km/h n’a pas suffi à rejoindre Nantes d’une traite. L’automobiliste avait peut-être déjà parcouru plusieurs dizaines de kilomètres avant d’embarquer Nathalie et Stéphane. Mais avait-il cependant vraiment besoin de réaliser une recharge à 100% à partir d’une borne rapide entre les 2 villes de la Bretagne historique ?
Au-dessus de 90%, la puissance du flux diminue rapidement pour tendre vers celle d’une prise domestique. Les 12-20 derniers km d’autonomie retrouvée vont bloquer le véhicule quasiment autant de temps que pour la première phase de recharge (15-90% sans doute).
Peut-être l’électromobilien aurait-il pu penser en priorité à ses passagers et interrompre l’opération avant terme. Quitte à effectuer un autre ravitaillement en électricité ensuite, une fois seul à bord.
Quoi qu’il en soit, cette troisième contrainte aurait, elle aussi, dû être signalée avant d’accepter de prendre des passagers à bord.
Toujours d’actualité
Des 3 motifs de mécontentement de Nathalie et Stéphane, l’arrêt recharge est le seul qui peut demeurer vraiment d’actualité avec les nouvelles voitures électriques commercialisées depuis 2019.
Même si leur autonomie est meilleure, pour des trajets de plusieurs centaines de kilomètres, le passage par le ravitaillement en énergie s’imposera peut-être alors que des personnes pratiquant le covoiturage seront à bord.
Souvent simple pause café avec une Tesla rejoignant un superchargeur sur le trajet, l’opération peut prendre encore pas mal de temps avec d’autres modèles qui devront recharger avec plus d’aléas (attente qu’un autre véhicule finisse sa recharge, plan B face à une borne en panne dans une station où elle est seule, vitesse de recharge ralentie à cause de la chaleur, etc.).
Tout cela, les personnes qui seront potentiellement embarquées à bord ont le droit de le savoir avant de s’engager, et les électromobiliens le devoir de le signaler.
Et vous ? Avez-vous déjà réalisé un covoiturage en voiture électrique en tant que chauffeur ou passager ? Quelle a été votre expérience ? N’hésitez pas à donner vos impressions dans les commentaires !
Déjà 5 voyages en proposant du BlaBlaCar, déjà passé ‘expert’ … notation parfaite, et encore, certains oublient de noter… la e-Soul (nouvelle) est confortable, certes, il faut parfois s’arrêter, les gens sont prévenus dans l’annonce des délais, et je fais de la pédagogie en même temps en offrant le café… prochains voyages demain et lundi :)
Franchement, avec un véhicule qui dépasse les 300km (pas de bcp à vitesse autoroute ~115km/h en hiver), confortablement et en silence (et en sécurité), même si ça mets 1h20 de plus sur les 570km, les gens en sortent reposés (et souvent ils s’endorment d’ailleurs)
Rouler cool, prévenir, éduquer… Nous ne sommes plus exclus du covoiturage :-)
Je propose régulièrement des trajets Toulouse – Paris et le timing proposé par balblacar est toujours respecté.
Il suffit de prévenir les passagers et de tenir les délais annoncés.
Voici ce que j’annonce :
Nous voyageons en voiture électrique Tesla, cela nous impose de faire des haltes de 15 à 25 min environ toutes les 2 heures dans des endroits assez sympas où nous pouvons prendre un café, etc… pendant que la voiture se recharge. Ceci nous permet aussi d’arriver moins fatigués tout en respectant les délais annoncés par BBcar.
Cela me conforte dans l’idée que la voiture électrique à batterie n’est pas la bonne solution. Seule, une hybride bien conçue peut remplir tous les critères nécessaires à rendre une voiture utilisable dans de bonnes conditions. Exemple qui se rapproche enfin d’une solution acceptable, le moteur e-tech de Renault.
on va se demander à force si tesla ne finance pas ce site car entre les très nombreux articles du site sur tesla et là cet exemple d’article ultra caricatural, sans aucun intérêt si ce n’est pour placer à la fin qu’avec une tesla ça n’aurait été qu’une simple pose café.
Pour moi ici ce n’est pas le VE le problème mais bien le mec et ça voiture qui n’avait pas les moyens d’emmener ces gens
Je fais du covoiturage en tant que conducteur quand je voyage seul. Les passagers sont avertis que je m’arrête environ un quart d’heure toutes les 2 heures prendre un café et recharger ma voiture. Depuis 2017 avec ma modèle X je n’ai jamais eu de remarques désobligeantes et j’ai souvent fait un détour pour déposer un passager. Il est vrai que je suis davantage dans une démarche de service que de profit.
Perso avec ma Leaf 24kwh, c’est plutôt moi qui prend des co-voiturage pour les longs trajets ! :P
je fait du covoiturage Lyon Béziers et Béziers Lyon pardieu ( 368 km ) avec une ionic je fait, une à deux pose de 25 minutes et bien moins en été, à condition que les super chargeurs de 50 KWh ne son pas en panne ou en défauts sur les autoroutes (vitesse 110/120,(130 )GPS) en fonction de la qualité de la route, je peut dire c’est une voiture étonnante surtout en été sinon en période de froid je gère très bien la clim, jamais personne c’est plein du froid ! – dommage cette voiture n’a pas une batterie de 100 KWh ( lol )
C’est pas de chance d’être tombé sur cet éléctromobiliste indélicat, parce qu’avec les VE moderne Vannes/Nantes ça se fait en aller/retour sans recharger, avec le chauffage, la musique et à la vitesse maximum légale.
Alors que je roule en VE depuis 2015, ce n’est que depuis la réception de ma Tesla Model 3 (juin 2019), que je suis passé au covoiturage régulier via Blablacar. Car auparavant avec ma Ioniq EV, pourtant excellente voiture, je m’y refusai à cause d’une part de la fréquence des recharges requises en longs parcours, et d’autre part de l’aléa final quant à la disponibilité de chacune des bornes présélectionnées. Ces contraintes, certes supportables en famille ou avec des amis préalablement informés, m’ont toujours semblées nuisibles à l’image perçue de l’électromobilité en longs trajets par des passagers tiers.
A présent, sur ma fiche présentation j’ai clairement mentionné que ma voiture est une TM3, 100% électrique. Je constate à chaque fois la grande satisfaction de mes passagers qui me le disent et en portent témoignage dans leurs avis élogieux déposés sur le site Blablacar. Je trouve à l’usage que les trajets partagés ça fait une « belle vitrine » de l’électromobilité, et que ça intéresse beaucoup les passagers (sujet de bon nombre des discussions et toutes sortes de questions pendant les trajets !), car ils voient bien qu’on peut vraiment faire de la route en VE…
Lorsque l’ampleur du trajet impliquera une (et parfois plusieurs) pauses recharges aux superchargeurs (de 10 à 30 mn selon les cas, environ toutes les 2h 30 ), je les en informe lors de la réservation. Et, en route, les passagers réalisent que ces recharges sans aucun aléa ( merci Tesla) s’effectuent en réalité en temps masqué, puisque ces courtes coupures répondent en même temps à des besoins physiologiques (faire quelques pas, pauses toilette, pic-nic ou repas…). Il m’est même arrivé qu’un passager me demande une pause toilette supplémentaire !
perso quand je propose des places covoiturage dans mon VE c’est :
– chauffage
– 120 sur autoroute (compromis que je trouve acceptable, si je suis tout seul je suis plutôt à 110)
– je sectionnes mes annonces de trajet et je mets uniquement des tronçons entre 2 sessions de recharge
– je précise dans l’annonce que l’heure de départ est approximative et qu’elle est en fonction du temps que j’aurais mis pour charger avant et que je préviendrais xxmn avant l’heure exact (et in fine je suis toujours arrivé a l’heure que j’avais annoncé dans l’annonce)
Comme quoi, il y a des cons partout !
C’est un rappel à chacun, rouler en électrique ne vous dédouane pas de la connerie…
PS: je roule en électrique.
En 2015 j avais proposé un trajet lyon valence en covoiturage par blablacar , j avais bien précisé dans l annonce que la voiture était électrique et qu il y avait des contraintes, qu un arret serait prevu a mi chemin et que je ne ferait pas de détour.
j ai eu plus de demande que de places :) et bcp de discutions sur l electromobilité lors du trajet , perso ce trajet etait plus que positif.
Pour un recient voyage de 250 km avec 2 passagers, j’ai préféré laisser ma ZOÉ R90 à la maison et faire le trajet en sandero GPL. Je pense que j’aurais tenté le coup avec une ZOÉ nouvelle génération, non pas pour sa plus grande autonomie mais pour sa plus grande puissance de recharge. Encore eut-il fallut trouver sur le parcours une borne CCS libre, en état de fonctionnement et pas à un tarif prohibitif (Cf. Votre article sur la hausse des prix Ionity). Finalement le covoiturage électrique sans problème c »est sûrement encore… Tesla, non ?
Non mais là, c’est carrément un mépris de ses passagers. Déjà oser proposer du covoiturage avec une Leaf première génération par distance, voie rapide, et temps défavorable … c’est de l’égoïsme pur…Quel mépris pour ses passagers.
Soit il ne faut faire que des trajets qu’on est sur de pouvoir assurer en une traite, soit il faut prévenir (et de façon assez large) sur les temps de pause obligatoire. Mais globalement faire du covoit avec un véhicule de moins de 400km d’autonomie wltp sur de longues distances, on évite.
Pas capable de faire 110km avec une 24kWh !?
Même à 30% de perte de capacité il y a largement de quoi faire 110km, surtout en roulant à 80 !
Là on a eu affaire à un zozo qui n’est pas habitué au covoiturage ou bien qui est un malotru complet juste intéressé par l’argent de ses passagers.
Je n’ai pas encore osé poster de covoit en VE, parce qu’effectivement je roule moins vite, je fais des recharges et selon ma destination, je refais le plein pour avoir de la réserve à l’arrivée (par exemple à Marseille, le désert du VE), et même quand on explique tout ça sur l’offre de covoiturage, la plupart des passagers ne lisent JAMAIS ce qu’on écrit dans l’offre. En 10 ans de covoiturages thermiques, j’ai eu pas mal de soucis avec des demandes totalement opposées à ce que j’annonçais (gros détour alors que j’étais limité en temps, demande de fumer, chien, chat…)
Tesla ou rien…
Si vous êtes écologistes avec une voiture électrique et que vous souhaitez que tout le monde le devienne, vous devez être un modèle enviable ! Le gars là est indirectement destructeur et ne se mets pas à la place de la majorité des gens qui réalisent à peine l’empreinte des humains sur le climat…
J’ai proposé un covoit en VE et si je n’ai pas prévenu la personne c’est parce que j’avais calculé que mon trajet serait fait d’une traite et avec tout le confort. Il a donc été agréablement surpris.
Bientôt je projette un trajet plus long en covoit et avant de lire cet article, je m’étais déjà promis que je signalerai des arrêts recharges. C’est cela qu’il faut faire pour promouvoir les VE. Bien communiquer sur les avantages et les contraintes y compris pour les passagers qui subissent…
Cet article était nécessaire pour le rappeler, même si au premier abord c’est surtout du civisme de base!
En effet, le covoiturage pour convaincre et rassurer certains, mais là c’est vraiment une compilation des erreurs de conduite. Pas suffisamment chargé en amont, charge excessive en route, pas d’engagement des horaires, voiture et batterie inadaptée au trajet (chauffage et autonomie).
Si on s’engage, on doit pouvoir être assuré de tenir les délais dans de bonnes conditions (vitesse minimum 105 à 110, température correcte) et surtout, vu l’état de réseau, ne pas compter sur une recharge en chemin dont on ne peut pas garantir la fiabilité et la disponibilité (sauf si signalée clairement et accord des passagers).
Témoignage : je transporte souvent des blablacar sur Paris Tours A/R – 0 plainte. Chauffage ou clim sans aucun pb, certes je roule à 115 kmh au lieu de 130 mais je préviens sur l’annonce du trajet et comme je ne brule pas de pétrole, si tout le monde est OK je n’hésite pas à être souple sur le dépôt / prise de passager en terme de lieux – en model 3 bie sur. Leaf 24kWh : j’ai eu pendant 5 ans et quelques : un des pires VE du marché grâce à la batterie refroidie par air.
je l’ai fait en tant que chauffeur. En tesla c’est finger in the nose, malgré un point de départ sur une borne départementale 22 kW. Mais à l’heure du départ je n’étais pas chargé autant que j’aurais souhaité, donc roulage à 115km/h
Pour me remercier blablacar m’a proposé un chèque carburant de 15€ MDR ou une carte lavage de 40€
Devinez ce que j’ai choisi
Oui, je l’ai fait une fois, récemment. Pour cause de grève SNCF… Pas de TER, j’ai du aller chercher mon fils à la gare TGV située à 50km du domicile. Et j’ai proposé une place pour le retour qui a trouvé preneur auprès d’une personne qui était dans le même train et tout content de ne pas rester en rade un soir de Noël…
Cependant, j’avais pris soin de recharger la i-MiEV sur une borne rapide avant d’aller à la gare (et donc quitté le domicile assez tôt pour tenir compte de ce temps), du coup le trajet covoituré a été presque normal. En raison d’un petit détour imprévu, il m’a quand même fallu « faire attention ». Pas de chauffage mais on était tous les trois bien habillés, et vitesse environ 100km/h sur l’autoroute, ce qui n’est quand même pas si escargotique que ça. Je ne pense pas avoir déçu le « client », surtout que je l’ai déposé pile à sa destination et non pas à la destination générique « gare » proposée sur le site de covoiturage. Ce voyage m’a rapporté 3€….
Pas de covoiturage pour un rdv pro