Nécessaire au bon fonctionnement des systèmes antipollution des diesel, l'urée met à genoux le fret asiatique et fait craindre une pénurie.

Le secteur automobile est en crise. Alors que la situation autour des semi-conducteurs ne devrait pas revenir à la normale avant 2023, une autre pénurie se profile à l’horizon : l’urée, composant principal de l’AdBlue et obtenue avec une réaction entre l’ammoniac et le gaz naturel, devient une denrée rare en Asie.

Et ce en raison d’une augmentation du prix du gaz naturel, qui a ralenti la fabrication en Chine, premier producteur mondial du composé chimique. De plus, les usines de fabrication font face à un rationnement de l’électricité dans l’Empire du Milieu, comme le précise Jalopnik. Mais l’urée est aussi utilisée comme ingrédient dans les engrais. Afin de ne pas enrayer le secteur agroalimentaire, la Chine a donc décidé de mettre un terme (temporaire mais à durée indéterminée) à ses exportations d’urée.

Vers une généralisation mondiale de la crise ?

La Corée du Sud, qui dépend de la Chine avec ce composé, fait déjà face à des complications dans le secteur du transport, où les camions diesel ont besoin de ce produit pour fonctionner. Et si elle a pu signer un accord avec la Chine, la Corée a eu recours à des importations d’urée par avion depuis l’Australie, qui s’approvisionne elle-même en Chine.

Encore loin de l’Europe, cette situation pourrait toutefois se propager rapidement. Une pénurie d’urée pourrait ainsi faire mettre un genou à terre au fret routier, avant de s’attaquer aux voitures diesel.

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