Alors que l’affaire Volkswagen est en train de faire un véritable scandale international, les réactions se multiplient à travers le globe. En Europe, une enquête pourrait être officialisée au cours des prochaines semaines.

Alors que les Etats-Unis viennent d’annoncer l’extension des tests à d’autres constructeurs et que le titre de l’action Volkswagen plonge à la Bourse de Francfort, les premières réactions des gouvernements européens se font entendre…

Des tests étendus aux Etats-Unis

D’autres constructeurs ont-ils tenté de contourner les normes anti-pollution américaines ? Alors, que Volkswagen subit une pression internationale croissante, l’agence de l’environnement américaine (EPA) et le CARB, son homologue californien, ont annoncé hier qu’ils avaient commencé à tester les véhicules produits par d’autres constructeurs sans toutefois préciser les noms des marques et modèles concernés. Fiat, General Motors et Mazda font partie des constructeurs les plus engagés dans la technologie diesel outre-Atlantique.

Volkswagen dans la tourmente

« Nous avons reconnu les faits devant les autorités. Les accusations sont justifiées. Nous collaborons activement » a reconnu le groupe allemand qui risque une amende allant jusqu’à 18 milliards de dollars aux Etats-Unis.

Au-delà de l’enquête EPA, les Etats-Unis ont également ordonné une enquête pénale à l’encontre de Volkswagen dont les dirigeants seront auditionnés par le congrès américain au cours des prochaines semaines. En attendant, le groupe Volkswagen a annoncé l’interruption de la commercialisation de ses modèles diesel aux Etats-Unis « jusqu’à nouvel ordre ».

Pour le constructeur allemand, l’affaire est fort embarrassante et survient en plein cœur du salon de l’automobile de Francfort. « Je regrette personnellement, et profondément, que nous ayons déçu la confiance de nos clients et du public », a déclaré Martin Winterkorn, le patron du groupe. Si pour l’heure, aucune démission n’a été annoncée au sein du groupe, des têtes risquent de tomber au cours des prochains jours.

En attendant, les premiers effets du scandale se sont vus hier en bourse où le titre de Volkswagen s’est écroulé de 17 % hier à la Bourse de Francfort.

Quelles réactions en Europe ?

En Europe, les autorités allemandes ont été les premières à réagir et ont commencé leur enquête auprès des constructeurs pour définir s’il y avait eu pareille tricherie dans le pays. Le gouvernement allemand a également ordonné de nouveaux tests, plus approfondis, qui seront réalisés par des cabinets indépendants.

En France, le ministre des Finances s’est exprimé ce matin sur Europe 1 en réclamant une “enquête européenne” ouverte à tous les constructeurs. “Puisqu’on le fait pour Volkswagen, il me paraît nécessaire de le faire aussi pour les constructeurs français, ne serait-ce que pour rassurer les uns et les autres. Mais je n’ai pas de raison particulière de penser que les constructeurs français se seraient conduits comme Volkswagen” a indiqué le Ministre.

De son côté, l’association européenne Transport & Environnement, qui a publié récemment un rapport sur le diesel, reste persuadé que de telles pratiques ont bien lieu en Europe. « Il y a des preuves sérieuses que des dispositifs illégaux similaires sont utilisés en Europe par Volkswagen et d’autres constructeurs » explique Greg Archer, le responsable du programme véhicules propres de Transport & Environment.

L’obsolescence du cycle NEDC, qui date des années 90, est une nouvelle fois dans le collimateur des associations qui dénoncent un écart de plus en plus important entre les données relevées lors de l’homologation et celles constatées sur le terrain.

Selon l’étude de Transport & Environment, seul un véhicule sur dix serait conforme à la nouvelle norme Euro 6 entrée en vigueur depuis le 1er septembre et l’écart entre test et réalité est passé de 8 % en 2001 à 31 % en 2013.

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