Better Place au Danemark

Better Place a présenté sa première station d’échange de batteries européenne, à Gladsaxe en banlieue de Copenhague. Elle permet la recharge complète d’un véhicule électrique en un peu plus de 3 minutes.

Après un premier projet pilote de station d’échange mis en place au Japon, prolongé pour une durée de 7 mois, dédié à 4 taxis, la société Better Place (la plus importante levée de fond aux USA en 2010 après GM) a inauguré la première station d’échange de batterie européenne en présence de la Ministre Danoise de l’environnement.

Le Danemark est le pays pionnier de Better Place en Europe. L’entreprise s’est associé à DONG Energie, son fournisseur d’électricité. Rappelons que DONG Energie est la société qui a construit le plus grand nombre de parcs éolien en mer au monde, et avec qui EDF s’est récemment associé pour les appels d’offres des projets d’éoliens offshore en France. Better Place a également développé des partenariats avec 45 municipalités danoises pour déployer d’ici 9 mois un réseau de 20 stations au Danemark.

les installations de Better Place au Danemark

Le déploiement de station d’échange de batterie par Better Place fait également partie d’un projet européen « d’infrastructure décarbonée » pour véhicule électrique, financé par la commission européenne (plus d’infos ici). En France, un projet de station d’échange (SAVE) devait voir le jour, mais il a été abandonné. Better Place serait-il en train de travailler sur un plus ambitieux projet de taxis électriques, comme pour San Franscisco ?

N’ayant pas encore eu l’occasion de tester le système « quick-drop » de la Renault Fluence, il m’est difficile de le décrire précisément, mais pour avoir assisté à l’échange de batterie d’un Nissan Qashqai, le procédé peut se résumer tout simplement à un lavage automatique, où le conducteur ne sort pas de sa voiture.

L’avantage certain réside dans le business-model de Better Place, où le consommateur n’a pas à acheter la batterie et donc cela engendre une diminution du coût du véhicule. Néanmoins, ce concept fait face à un certain nombre de critiques :

  • Offre : Actuellement, seule la Renault Fluence en Europe est « batterie swap » compatible, en attendant la Zoe, la Tesla Model-S, mais surtout la Chine et son partenariat avec la China Southern Grid et les constructeurs locaux de Guangzhou (3ème ville de Chine).
  • Standardisation : Certains constructeurs craignent l’homogénéisation des voitures (la batterie définissant l’architecture du véhicule). Les stations d’échange devront aussi avoir en stock permanent et disponible une quantité importante de batteries différentes.
  • Psychologie : Le consommateur (allemand ou américain) acceptera t-il de ne pas être propriétaire de l’ensemble du véhicule ?

Selon un récent sondage d’Accenture, 62% des consommateurs préfèrent la recharge à l’échange de batterie (la proportion s’inverse pour les moins de 35 ans). De nombreux défis se profilent donc pour Better Place, qui prépare déjà la nouvelle génération de stations d’échanges de batterie « 2.0 ».