Suite à notre article intitulé « Altima-Maif : une assurance collaborative dédiée aux voitures électriques » et aux commentaires qui l’ont suivi, Florent Villain, directeur général d’Altima, a souhaité répondre à nos lecteurs.

Précisions

Il ne s’agit pas à proprement parler d’un droit de réponse tel que l’impose dans certains cas la législation française, mais d’une double volonté de la part du directeur général d’Altima : préciser les contours de la proposition collaborative d’assurance et inviter au dialogue. Déjà parce que la plupart des commentaires déposés par nos lecteurs à la suite de l’article publié le 6 mai dernier semblent ne pas refléter les relations établies en amont de la formulation de l’offre, ni les retours des électromobiliens qui ont contacté la plateforme afin d’obtenir un devis.

« Alors que nous n’avons pas encore effectué d’opération commerciale, juste par le relais de la presse suite à notre conférence, nous avons reçu en 3 jours ouvrés une vingtaine de demandes de devis », témoigne Florent Villain, qui ajoute que « quelques-uns de leurs auteurs n’ont bien sûr pas trouvé intéressante la proposition au niveau strictement tarifaire ». Parmi les autres, déjà les premiers souscripteurs !

Moindre sinistralité ?

En proposant sa formule d’assurance collaborative et en cherchant à l’étrenner avec la communauté des utilisateurs de véhicules électriques, Altima estime s’être engagé « dans une démarche sincère, à ce jour sans objectif particulier de profit ».

Il s’agissait simplement de « répondre à une demande multiple d’assurés qui souhaitaient que soit pris en compte la moindre sinistralité des utilisateurs de véhicules électriques par rapport aux autres automobilistes », explique Florent Villain. Conduite plus souple et plus calme aurait une influence à la baisse sur les accidents. « Nous n’avons pas constaté cela : la sinistralité des électromobiliens est quasi identique », affirme-t-il. Cependant, Altima a bien voulu répondre à la demande par une proposition collaborative qui pourrait véritablement faire la différence. En sensibilisant les assurés à une conduite véritablement plus responsable, avec comme carotte la possibilité de retrouver jusqu’à 30% des primes versées pendant l’année, un cercle vertueux pourrait être formé.

Pas de low cost

« Nous nous attendions bien à ce que des utilisateurs de véhicules électriques trouvent notre formule collaborative peu intéressante au strict niveau des tarifs, car nous ne faisons pas d’assurance low cost », admet Florent Villain. « Mais certains commentaires nous laissent dubitatifs, notamment lorsqu’il est question d’une police annuelle à 300 euros pas an, sans franchise, pour une voiture électrique neuve ou récente », souligne-t-il.

Dans un tel cas, son souhait serait que la personne concernée contacte directement la plateforme commerciale pour que soit établi un devis à conditions égales. « Souvent, dans les polices d’assurance automobile, l’indemnisation corporelle des conducteurs et passagers fait l’objet d’un contrat complémentaire, alors qu’il est compris dans notre formule », plaide notre interlocuteur.

Il certifie en outre que « le montant de la prime n’a pas été surévaluée dans l’optique d’en restituer une partie à la fin de l’année ; pas de baisse à l’entrée, mais un dispositif de récupération à chaque fin d’exercice ». Une communication sera d’ailleurs mise en place pour un suivi régulier de l’évolution du portefeuille. C’est le seul poids financier des sinistres face aux cotisations reçues qui influera sur les sommes rétrocédées en fin d’année. Bien entendu, même si ce poids devait être supérieur à celui estimé par Altima au moment de réaliser sa grille tarifaire pour la rentabilité de la formule, les assurés resteraient couverts.

Les +

L’offre collaborative d’assurance d’Altima compte quelques plus susceptibles de faire au bout du compte la différence. Outre l’inclusion de la garantie corporelle déjà évoquée, plus haut, on trouve : l’absence de franchise parfois facturée plusieurs centaines d’euros ailleurs en cas de sinistre ; la couverture de la batterie et des câbles pas toujours comprise chez les confrères ; la prise en charge d’un an d’abonnement avec un crédit d’unités de 10 euros sur les badges Sodetrel, Kiwhi Pass et ChargeMap ; la possibilité de disposer ponctuellement (week-end, vacances) à un tarif préférentiel d’un ludospace thermique livré à domicile ; la mise en liaison avec un mandataire qui réduira ses marges pour permettre à l’assuré ou futur assuré d’acquérir dans de meilleures conditions sa voiture électrique ; et, spécifique à la location longue durée, la possibilité d’obtenir l’avis d’un expert avant restitution du véhicule.

Ce dernier service est loin d’être négligeable et répond aux craintes de ceux qui disposent d’un VE via LLD : les dégâts constatés par l’organisme prêteur sont facturés au tarif fort. Il est souvent préférable de faire effectuer les réparations soi-même. Quand la voiture est ramenée à la concession pour sa reprise : c’est trop tard ! Ce n’est pas encore le cas, mais Altima réfléchit à apporter un nouveau plus : mettre à disposition son réseau de garages partenaires agrées pour procéder aux réparations à un tarif négocié.

Pas pour les Tesla dans un premier temps

Si les Tesla ne sont pas incluses dans la proposition d’assurance collaborative d’Altima, c’est pour qu’un sinistre avec l’une de ces voitures ne pèse pas trop lourdement sur les autres assurés.

« Peut-être que nous proposerons un groupe spécifique à ces modèles », réfléchit Florent Villain, qui souhaiterait que les intéressés se manifestent et laissent leurs suggestions auprès de la plateforme commerciale matérialisée, entre autres, par le simulateur.

Quant au Twizy, c’est le fait qu’il soit homologué en quadricycle lourd ou léger, et non en voiture particulière, qui l’exclut de la formule.

Des électromobiliens enthousiastes

Cette proposition d’assurance collaborative pour les véhicules électriques a été mise au point avec des électromobiliens très intéressés par le concept. C’est que la communauté des utilisateurs de VE, depuis les petits engins à 1, 2 ou 3 roues, jusqu’aux sportives, est susceptible de se sentir concernée par les concepts qui gravitent autour des nouvelles formes d’offres et structures que sont le financement participatif, les groupements collaboratifs et autres coopératives autour des énergies renouvelables.

« Notre proposition est perfectible, nous en sommes conscients, et elle est susceptible d’évoluer avec les retours constructifs que nous recevrons », plaide Florent Villain. D’autres communautés, parmi lesquelles les collectionneurs d’anciennes, les petits rouleurs, les camping-caristes, attendent que le principe soit adapté à leurs besoins. « La formule pourrait également être déclinée pour les assurances d’habitation », conclut notre interlocuteur qui espère, par sa volonté de communiquer directement avec nos lecteurs, avoir pu dessiner plus précisément les contours de l’offre soumise par Altima aux utilisateurs de véhicules électriques.