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Vol de câbles aux bornes de recharge en France : les opérateurs en ont marre !

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Les vols de câbles aux bornes de recharge se multiplient en France. Le cuivre qu’ils contiennent intéresse les voleurs. Un nouvel incident a eu lieu à Melun il y a quelques jours. Les opérateurs font part de leur découragement.

Ce n’est pas la première fois que nous parlons de ce phénomène sur Automobile Propre, mais il semble qu’il tend à s’amplifier. Les voleurs de câbles de recharge ont encore frappé. Il y a quelques jours, le réseau Ecocharge77 a été ciblé par des voyous à Melun (Seine-et-Marne). Une borne de 100 kW a été visée malgré les caméras de surveillance présentes sur le site. Un seul câble a a priori été dérobé, mais cela suffit pour mettre en colère Marc Boitel, directeur de projets mobilités décarbonnées du SDESM (Syndicat Départemental des Energies de Seine-et-Marne). Et on le comprend !

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Pour les opérateurs, ces vols représentent un véritable casse-tête. Le coût d’un câble de recharge (avec la main-d’œuvre) peut dépasser plusieurs milliers d’euros, ce qui pèse lourd sur des réseaux souvent déjà fragilisés financièrement. Dans le cas du vol qui a eu lieu à Melun, le coût de remplacement est estimé à 5 000 euros. Mais le problème, c’est que dans certains cas les assureurs sont réticents à couvrir ce type de sinistre, ou proposent des couvertures à des tarifs prohibitifs. Les réparations deviennent donc à la fois coûteuses et chronophages, au risque de ralentir la disponibilité des bornes pour les usagers.

Quelles pistes pour sécuriser les bornes ?

À terme, si cela persiste, certains opérateurs pourraient être contraints de revoir leur infrastructure en installant des bornes moins puissantes et donc vulnérables. Mais aussi moins attractives pour les utilisateurs. C’est le risque brandi par Marc Boitel dans son post sur LinkedIn : « soit le phénomène fini par être endigué par les différents moyens possibles (police, renforcement de câbles…), soit le coût de réparation trop élevé finira par nous faire abandonner la réparation de ces bornes et, faute de mieux, revenir à des 22 kW AC ». Ce serait une mauvaise nouvelle, en particulier pour les électromobilistes qui vivent en zone rurale.

Les acteurs publics et privés cherchent des solutions, mais aucune n’est idéale. Le renforcement des câbles (avec des gaines métalliques ou des tressages anti-coupure) augmente les coûts et ne garantit pas une inviolabilité totale. La surveillance intelligente ou les capteurs de traction pourraient détecter un sabotage en temps réel, mais leur déploiement demeure marginal. D’autres évoquent la possibilité de revoir les architectures de bornes en privilégiant des câbles plus courts ou des têtes interchangeables afin de limiter le coût des réparations. Voilà donc le monde dans lequel nous vivons.

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