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La Commission européenne s’apprête à faire des propositions pour rendre les petits véhicules électriques plus abordables. En France, les patrons du secteur automobile commencent sérieusement à hausser le ton vis-à-vis des objectifs fixés par Bruxelles. Ils n’en peuvent plus de toute cette « conformité réglementaire » et doutent carrément d’un avenir 100 % électrique à horizon 2035.
L’ambiance était électrique, au sens propre comme au figuré, à l’occasion de la 4e Journée de la filière automobile. Réunis devant un millier de professionnels, les dirigeants de Renault, Stellantis et Valeo ont ouvertement remis en cause la trajectoire fixée par Bruxelles.
« Le 100 % électrique en 2035, on n’y arrivera pas, c’est la réalité des chiffres », a lancé Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, qui représente la filière en France. Un constat vraisemblablement partagé par une grande partie des patrons français selon Le Figaro. Ils dénoncent une accumulation de normes et d’obligations qui freine la compétitivité.
François Provost, directeur général de Renault, regrette par exemple que les ingénieurs passent « un quart de leur temps à faire de la conformité réglementaire » plutôt qu’à innover. Chez Stellantis, Antonio Filosa va encore plus loin. Il estime que « la régulation n’est pas imparfaite, elle est mauvaise ». Tous pointent un même risque, celui de rendre les voitures électriques inaccessibles pour une grande partie des ménages.
Fin des voitures thermiques en 2035 : la cacophonie continue en Europe… et en FranceDerrière ces critiques, il y a la volonté de conserver, au-delà de 2035, des motorisations hybrides ou à prolongateur d’autonomie. « Si je n’ai pas de flexibilité, je devrai couper des centaines de milliers de voitures », a prévenu François Provost. Bref, ils réclament une évolution des règles, sans quoi l’Europe risque « d’asphyxier son propre marché ».
Face à cette grogne grandissante, Bruxelles prépare une réponse. La Commission européenne s’apprête à dévoiler une série de mesures pour rendre les petits véhicules électriques plus abordables. Stéphane Séjourné, le commissaire en charge de l’Industrie, évoque notamment la création d’une nouvelle catégorie de voitures, à mi-chemin entre les quadricycles et les voitures particulières avec une longueur maximum de 4,2 m. Objectif : permettre aux marques de proposer des modèles entre 15 000 et 20 000 euros.
Des annonces officielles seront vraisemblablement faites le 10 décembre. Politiquement, la manœuvre vise aussi à répondre à la poussée des marques chinoises sur le segment d’entrée de gamme. Si l’Union européenne a déjà engagé une riposte commerciale face aux subventions dont bénéficient les wattures chinoises, la création d’une classe spécifique de « petites voitures électriques » pourrait renforcer cette logique. Bruxelles espère un effet direct sur les coûts de production, sans compromettre la sécurité des usagers.
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Pourquoi le fossé se creuse entre les conducteurs de voitures électriques et les autres ?Le pari est risqué mais nécessaire. Il faut calmer la colère des industriels, redonner du souffle au marché et convaincre les Européens que la transition électrique peut encore rimer avec accessibilité. Il n’est pas simplement question de l’industrie automobile. L’Europe souhaite prouver qu’elle peut conjuguer écologie et réalisme économique.
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