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Voiture électrique : ces métiers qui recrutent dans le secteur de la recharge en France

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Métiers IRVE ANFA
Métiers IRVE – Image : ANFA

Face à la montée en puissance des véhicules électriques, la filière des Infrastructures de Recharge pour Véhicules Électriques (IRVE) devient un terrain fertile pour l’emploi.

À force d’arpenter les salons et de discuter avec des professionnels du secteur, une chose saute aux yeux : la recharge électrique ne manque pas d’investissements ni de bornes, mais bien de bras. C’est le constat que fait l’ANFA (Association Nationale pour la Formation Automobile) dans son dernier rapport sur la filière IRVE en France (PDF).

Avec plus de 2,3 millions de points de charge recensés en France fin 2024 – dont près de 170 000 ouverts au public fin juin 2025 –, les infrastructures de recharge se déploient à un rythme soutenu. Une dynamique qui entraîne dans son sillage un besoin massif de compétences. Derrière chaque borne installée, réparée ou pilotée à distance, il y a un métier. Et aujourd’hui, ce sont des milliers de postes qui sont à pourvoir dans une filière en pleine structuration.

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Métiers IRVE
Métiers IRVE

Une filière industrielle en quête de talents techniques

Les fabricants de bornes, souvent des PME ou des start-up françaises, emploient environ 1 000 personnes dans l’Hexagone. Ces entreprises conçoivent les équipements compatibles avec les standards techniques du secteur (comme l’OCPP ou l’ISO 15118) et cherchent en priorité des profils pointus : ingénieurs en électronique, développeurs embarqués, techniciens SAV capables d’intervenir à distance ou sur site.

À l’heure où la concurrence asiatique se développe à bas coût, ces industriels misent sur la qualité, le service client et l’innovation pour se démarquer. Le besoin en R&D reste donc élevé, notamment autour de la recharge bidirectionnelle (V2G) ou de l’intégration des énergies renouvelables.

Installateurs et mainteneurs, le goulet d’étranglement des RH dans le secteur IRVE

C’est probablement ici que le besoin est le plus fort. On recense environ 4 900 entreprises spécialisées dans l’installation ou la réparation de bornes, employant près de 20 000 personnes. Mais le marché souffre d’une pénurie de profils qualifiés. Les techniciens d’installation doivent posséder une qualification IRVE et être capables d’installer des bornes AC ou DC, parfois complexes à raccorder. Quant aux techniciens de maintenance, ils doivent cumuler des compétences électriques, logicielles et de diagnostic. Et comme les équipements haute puissance se multiplient, ces compétences deviennent encore plus critiques.

Pour certains acteurs, il faut aller jusqu’à former des profils issus d’autres métiers techniques (fibre optique, compteurs intelligents) afin de répondre à la demande. C’est aussi un terrain d’opportunité pour la reconversion professionnelle.

Superviseurs, développeurs et métiers du Cloud

Autre pilier discret mais stratégique : les superviseurs techniques. Ils assurent la gestion à distance des bornes, la remontée des données et le pilotage des fonctionnalités (réservation, tarification, smart charging…). Les entreprises du secteur, souvent des start-up technologiques ou des filiales de grands groupes, recherchent des développeurs full stack, des spécialistes cloud et des experts en cybersécurité. Même si ces structures n’emploient que quelques centaines de personnes, la demande reste soutenue, notamment pour intégrer les nouveaux protocoles de communication ou développer des logiciels en SaaS.

Les opérateurs de recharge en pleine structuration

Les opérateurs de recharge (CPO) – au nombre d’environ 90 en France – gèrent et exploitent les réseaux de bornes. Les plus connus sont des entreprises comme Electra, Allego, Izivia, Power Dot, Stations-E ou encore Engie-Vianeo. Cela inclut l’installation, l’exploitation, le service client, la supervision et la maintenance. Environ 2 800 salariés y travaillent, avec une croissance continue depuis 2022. Ces acteurs recrutent des chefs de projets, des ingénieurs, des techniciens de supervision, mais aussi des commerciaux pour prospecter les entreprises ou collectivités. Les profils mixtes, à l’aise avec les enjeux techniques comme avec le pilotage de projets, sont particulièrement recherchés.

Les collectivités aussi ont leur mot à dire

Moins connues, les collectivités locales et syndicats d’énergie jouent un rôle moteur dans le maillage territorial. En tant qu’autorités organisatrices de la mobilité, elles planifient les déploiements et lancent des appels à manifestation d’intérêt (AMI) pour attirer les opérateurs. Même si peu de postes sont 100 % dédiés aux IRVE dans ces structures (environ 130 équivalents temps plein), elles ont besoin de profils capables de suivre les projets, coordonner les prestataires et comprendre les aspects techniques et règlementaires. Le tout, souvent avec des moyens humains limités et une forte pression sur les délais.

Les groupes de distribution automobile montent en puissance

Autre évolution marquante, l’entrée en scène des groupes de distribution automobile (Chopard, Emil Frey, Mary…). Beaucoup ont créé leur propre entité IRVE pour vendre, installer et parfois entretenir des bornes chez les clients particuliers ou professionnels. Ces structures emploient des technico-commerciaux capables d’accompagner le client de A à Z : conseil, dimensionnement, vente, coordination de l’installation. La vente de véhicules électriques s’accompagne donc, de plus en plus, d’une prestation IRVE complète. Un argument qui pèse lourd dans la relation client.

Installateurs, techniciens de maintenance, développeurs logiciels, ingénieurs IRVE, commerciaux spécialisés : tous ces profils sont en tension. Le manque de formation initiale, la technicité croissante des équipements, et le développement rapide du réseau rendent le recrutement difficile pour de nombreuses entreprises. Les formations qualifiantes comme le certificat IRVE ou le certificat de compétences « Conseil en électromobilité » deviennent des sésames pour accéder au secteur. Mais les besoins vont bien au-delà : il faut des vocations, des reconversions et un vrai accompagnement des talents.

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