La suite de votre contenu après cette annonce

Un nouveau rapport classe les constructeurs en fonction des alliances tissées pour atteindre les objectifs CO2 fixés par l’Union européenne. Grâce au partenariat établi avec BYD, Nissan s’en sort particulièrement bien. À l’autre bout du classement, ceux qui ont choisi de s’allier à Tesla n’ont peut-être pas misé sur le bon cheval.
Pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la réglementation CAFE, les constructeurs automobiles sont autorisés à créer des alliances. En général, les marques qui sont loin du compte se rapprochent de celles qui excellent dans le domaine de l’électrique. Stellantis, Ford, Toyota, Honda, Mazda, Subaru et Suzuki ont par exemple fait le choix de s’associer à Tesla. Mercedes, Volvo, Polestar et Smart avancent ensemble et plus récemment nous avons vu Nissan tisser des liens avec le géant chinois BYD.
L’accord noué entre Nissan et BYD illustre à merveille la logique des « pools ». Et le pari semble déjà payant. Entre janvier et septembre 2025, le pool Nissan-BYD prend la tête du marché européen des véhicules électriques avec une part de 26 %. Les deux partenaires se positionnent juste devant le pool Mercedes-Volvo-Polestar-Smart (25 %) et BMW (24 %). Une performance inattendue pour le Japonais qui, il y a encore peu, semblait distancé dans la course à l’électrification. Merci BYD !
Vous vous en doutez, ce succès ne doit rien à la Leaf, pionnière un temps de la mobilité zéro émission. C’est bien la puissance de feu industrielle de BYD, géant chinois des véhicules électriques, qui tire Nissan vers le haut. En combinant les volumes de BYD, dont les modèles électrifiés dominent en Chine et progressent rapidement sur le Vieux Continent, aux ventes plus modestes de Nissan, le duo parvient à devancer la concurrence sur un marché devenu hautement stratégique.
On rappelle qu’en cas de dépassement des objectifs, il y a des amendes. Les accords ne sont assurément pas des cadeaux « gratuits » pour les marques à la traîne, mais c’est assurément moins onéreux que les amendes prévues par l’Europe.
| Marques | Part des voitures électriques dans le mix – Période Janvier-Septembre 2025 | Émissions en g CO2/km – Période Janvier-Septembre 2025 | Objectif en g CO2/km – Période 2025-2027 | |
| Nissan-BYD pool | 26 % | 82 | 95 | |
| BMW pool | 25 % | 88 | 93 | |
| Mercedes-Volvo-Polestar-Smart pool | 24 % | 92 | 90 | |
| Kia pool | 20 % | 97 | 93 | |
| Hyundai pool | 18 % | 99 | 94 | |
| Volkswagen pool | 18 % | 104 | 92 | |
| Moyenne | 17 % | 100 | 92 | |
| Tesla-Stellantis pool | 14 % | 101 | 95 | |
| SAIC pool | 13 % | 102 | 95 | |
| Renault pool | 12 % | 102 | 96 |
La part moyenne des voitures électriques a atteint 17 % au cours des trois premiers trimestres de 2025. Pourtant, cette progression masque d’importantes disparités. Si Kia, Hyundai ou Volkswagen ont fortement accéléré leurs ventes d’électriques, d’autres comme SAIC (le groupe de MG) reculent brutalement. Les alliances ne suffisent donc pas à garantir un succès durable, elles servent avant tout à équilibrer les bilans CO2 conformément aux attentes de Bruxelles.
À lire aussi
Voici les voitures électriques dont la batterie s’use le moins viteSur ce front, la situation reste contrastée. En moyenne, les constructeurs européens émettent encore 100 g de CO₂/km, soit 8 g au-dessus de l’objectif fixé pour 2025-2027. Seuls Nissan-BYD et BMW sont pour l’heure pleinement en conformité. À l’inverse, Volkswagen accuse un retard important, 12 g au-dessus de la cible. L’exercice devient ainsi un jeu d’équilibriste. Il faut compenser ses propres faiblesses en s’associant à un partenaire plus vertueux, sans que cela masque un retard trop préoccupant.
Ironie du sort, Tesla, longtemps champion de l’électrique, ne permet pas (pour l’instant) à ses alliés de rentrer dans leurs objectifs. Si on se fie aux chiffres publiés par l’International Council on Clean Transportation (ICCT), on voit que la part du pool Tesla-Stellantis-Ford-Toyota plafonne à 14 % depuis le début de l’année. C’est faible. L’avance technologique de la firme d’Austin ne suffit plus à compenser la montée en puissance des constructeurs asiatiques, ni la pression réglementaire européenne.
On peut donc dire que le leadership du pool Nissan-BYD est le symbole d’un tournant. Celui d’une industrie automobile de plus en plus dépendante de la Chine pour atteindre ses objectifs climatiques. Voir un constructeur chinois tirer vers le haut un géant japonais illustre également l’évolution du rapport de force mondial. Les marques de l’empire du Milieu ne se contentent plus d’inonder le marché. Elles deviennent des alliées indispensables pour atteindre les objectifs climatiques européens, davantage que Tesla.
La suite de votre contenu après cette annonce
Le meilleur d'Automobile Propre, dans votre boite mail !
Découvrez nos thématiques voiture électrique, voiture hybride, équipements & services et bien d’autres
S'inscrire gratuitement