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Mercosur : une bonne nouvelle pour les constructeurs automobiles européens ?

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Critiqué à bien des égards, l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur pourrait toutefois profiter aux constructeurs automobiles du Vieux continent. Les droits de douane sur les voitures, les pièces détachées et d’autres produits seront vraisemblablement levés en cas de ratification.

Un coup de pouce pour l’industrie automobile européenne ?

En Europe, les constructeurs automobiles traversent une crise historique. Les ventes sont en baisse (toutes motorisations confondues) et la compétitivité n’est plus ce qu’elle était. Pour ne rien arranger, Donald Trump n’exclurait pas d’appliquer une nouvelle taxe (comme pour le Mexique et le Canada) sur les véhicules en provenance du Vieux continent. Mais dans cette cacophonie ambiante, il y a tout de même une lueur d’espoir.

Selon l’ACEA, l’association des constructeurs automobiles européens, l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur pourrait donner un coup de pouce à l’industrie. Un traité a été négocié le 6 décembre 2024 après deux décennies de négociations. Et cela malgré les objections de la France et de la Pologne. Les deux pays estiment que les denrées alimentaires en provenance d’Amérique du Sud nuiront à leurs agriculteurs.

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Mais si Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, s’est empressée de se rendre à Montevideo (dans le sud de l’Uruguay) pour finir de négocier cet accord, ce n’est pas un hasard. En effet, les constructeurs automobiles pourraient faire partie des grands gagnants de ce partenariat. Le principe est simple : l’accord lève les droits de douane sur plus de 90 % des exportations de l’Union européenne.

Petite déception au sujet des voitures électriques

Notamment sur les voitures (35 %), les pièces détachées (18 %), les machines (jusqu’à 18 %). Ou encore sur les produits chimiques et pharmaceutiques (14 %). Petit bémol néanmoins en ce qui concerne les véhicules électriques et hybrides. L’accord prévoit une période de transition de 18 ans, avec une réduction de 35 à 25 % dès la première année. Il aurait certainement été plus juste d’appliquer la même règle que pour les thermiques.

Ce serait toutefois une belle opportunité pour un accès facilité aux matières premières en provenance d’Amérique latine. Notamment le lithium, un métal qui sert à la fabrication des batteries destinées aux voitures électriques. Il se trouve que l’Union européenne cherche des moyens de réduire sa dépendance à l’égard de la Chine pour accélérer sa transition énergétique et considère le Mercosur comme un partenaire fiable.

L’ACEA a appelé à une ratification rapide de l’accord affirmant qu’il « contribuerait à renforcer la compétitivité mondiale des constructeurs automobiles européens en éliminant les droits de douane élevés et en s’attaquant aux obstacles techniques au commerce dans leurs exportations vers le marché du Mercosur ». Parmi les pays du Mercosur on retrouve l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay.

Un nouveau marché quasi-libre de 780 millions de consommateurs

Même son de cloche du côté du VDA (Verband der Automobilindustrie, l’association de l’industrie automobile allemande). L’organisme estime que les marques allemandes premium comme BMW, Mercedes et Audi, qui exportent une grande partie de leurs gammes sud-américaines depuis l’Europe, pourraient tirer des bénéfices de cet accord. En 2023, environ 21 000 unités ont été exportées d’Allemagne vers l’Argentine et le Brésil.

« Il existe un potentiel important d’augmentation des exportations. Et la conclusion des négociations sur l’accord commercial avec le Mercosur ouvre la voie à cette éventualité », précise un porte-parole du VDA. L’Amérique du Sud est aussi un marché clé pour Stellantis, Renault et Volkswagen. Bien que chacun d’entre eux dispose de ses propres installations de production dans la région, ils continuent d’exporter.

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Renault exporte par exemple la Mégane E-Tech vers l’Argentine et le Brésil depuis la France. Mais à ce jour, rien n’est fait. L’adoption du traité nécessite le soutien d’au moins 15 pays de l’Union européenne. Et ils doivent représenter 65 % de la population. S’il est ratifié, l’accord créera un marché de 780 millions de consommateurs. De quoi donner un coup de fouet important aux différentes industries européennes.

L’accord permettrait également à l’Europe de se renforcer dans une région où la Chine s’est imposée comme un fournisseur majeur. Dans son communiqué de presse, l’ACEA ajoute que « dans un contexte de montée du protectionnisme et de tensions géopolitiques, la signature de cet accord permettrait d’envoyer un signal fort au reste du monde en faveur d’un commerce libre, ouvert et fondé sur des règles ».

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