La suite de votre contenu après cette annonce
Il y a une quinzaine d’années, les pionniers de la mobilité électrique étaient quasiment unanimes au sujet de Tesla et d’Elon Musk. L’entreprise et son dirigeant incarnaient l’éclosion d’un modèle nouveau de voitures susceptible d’entraîner les autres constructeurs à sa suite. Et ce, en conservant très certainement toujours un coup d’avance. Aujourd’hui, il faut espérer que revienne la sérénité, y compris parmi les utilisateurs des véhicules de la marque. Billet.
Dans la décennie des années 2000, les sympathisants des voitures électriques étaient encore secoués par l’énorme gâchis de GM concernant sa très novatrice EV1. En France, on se débrouillait entre nous pour faire durer les modèles de la génération nickel-cadmium en désespérant du manque d’ambition des constructeurs nationaux dans le domaine.
Il est vrai que les automobilistes ne s’intéressaient pas vraiment à ces modèles dont l’autonomie maximale officielle de l’ordre de 80 km exigeait d’avoir le pied léger sur l’accélérateur. Les annonces autour des Renault Zoé et Tesla Roadster étaient perçues comme de véritables espoirs pour continuer à rouler sans émettre de polluant au passage, sans incommoder les cyclistes, les enfants dans les poussettes et tous les autres piétons.
À la tête d’une jeune entreprise installée dans la bouillonnante Silicon Valley, Elon Musk inspirait confiance. Un bolide à deux places semblait bien éloigné des besoins de tous. Mais la progression du projet, en cherchant et trouvant des solutions à chaque blocage, comme l’usage de batteries cylindriques d’ordinateurs pour former un pack de capacité énergétique suffisante, montrait que les frontières de l’impossible étaient toujours davantage repoussées.
On espérait un peu ça aussi d’Heuliez à l’époque, avec cette Friendly au destin ensuite très chaotique sous le nom de Mia.
Premier contact avec le Tesla Roadster à l’automne 2009 pour les électromobilistes qui avaient pu faire le déplacement jusqu’à Créhange en Moselle. Mon fils avait alors huit ans quand il a pu s’installer à bord avec les yeux brillants, et pas encore douze quand il a pu éprouver avec moi et des amis en Belgique la puissante accélération d’une Tesla Model S.
La grande berline faisait forcément rêver, en particulier pour son degré d’aboutissement, son confort, son niveau technologique. Et, surtout, parce qu’elle devenait d’emblée une référence qui plaçait bien haut la barre pour les constructeurs classiques. La jeune marque et son capitaine ont su faire face aux tentatives de déstabilisation et aux manigances pour discréditer cette nouveauté et fragiliser la santé financière de l’entreprise.
À l’époque, Elon Musk avait la tête sur les épaules et ses interventions faisaient autorité auprès de tous ceux qui avaient déjà creusé le sujet de l’électromobilité. À n’en pas douter, le développement de la voiture électrique serait boosté depuis Palo Alto, en Californie, siège de Tesla à ce moment-là. Ça a été vraiment le cas.
Il n’y avait pas alors de véritable fossé entre un électromobiliste prêt à passer à une Model S et un autre espérant pouvoir au plus vite recevoir une citadine branchée. Il y avait une famille avant tout, et chacun appréciait de découvrir et faire découvrir son univers.
Des conducteurs insupportables, on en rencontre partout. Ils sont aussi bien au volant d’une Tesla Model 3, d’une autre voiture électrique, d’un modèle thermique et même d’un quadricycle au moteur diesel claquant. Sauf qu’avec le comportement d’Elon Musk aujourd’hui, le manque de civisme qui peut n’être qu’apparent, volontaire ou non, donne de leur point de vue à des personnes mal intentionnées ou trop sanguines une raison supplémentaire de s’en prendre aux voitures de la marque américaine.
Le fait aussi de clamer haut et fort que les Tesla sont les meilleures voitures électriques va de moins en moins passer. Et d’abord, qu’est-ce que c’est la meilleure voiture ? C’est d’abord celle qui coche le maximum de cases personnelles. Et cela, bien des propriétaires de Tesla, pour lesquels c’est le cas individuellement, ne peuvent l’entendre de la part de ceux qui ont une autre échelle de valeurs. Et c’est vraiment dommage pour la sérénité de chacun !
C’est très palpable dans les commentaires à la suite des articles d’Automobile Propre. On pourra très certainement le constater en dessous de celui-ci.
Et pourtant, avec une ergonomie qui ne correspond pas aux attentes, l’impossibilité de garer le véhicule dans le box de la copro, une suspension qui peut être perçue comme trop ferme à l’arrière, l’envie de vraiment conduire en visant l’efficience et non de se laisser guider, le souhait d’avoir une vraie relation qui dure avec un commercial, etc., les Tesla ne sont pas les meilleures voitures pour tous. Et ça, ça se respecte aussi.
Personnellement, j’apprécie beaucoup de discuter avec des utilisateurs de voitures électriques, et donc de Tesla, qui savent faire preuve d’ouverture et humanité.
Lorsqu’elle se déplace loin et arrive sur une station de recharge saturée, une dentiste de 38 ans en Model 3 n’hésite pas à laisser passer devant elle les familles avec des enfants, attendant parfois plus de 90 minutes avant de brancher enfin sa voiture. Elle m’a confié que son père s’inquiète pour elle devant la montée d’animosité contre la marque, Elon Musk, et les utilisateurs de ses voitures.
Je ne peux que me sentir solidaire des électromobilistes qui veulent utiliser simplement une voiture qu’ils adorent, qui les satisfait, sans chercher à gêner qui que ce soit ni à afficher de l’arrogance ou de la supériorité. Je reçois beaucoup de confidences d’utilisateurs de Tesla et d’automobilistes qui auraient voulu en acquérir une.
Elles sont très diverses, allant désormais du rejet de la marque et de son instable dirigeant, jusqu’à la volonté de continuer à rouler avec une Model 3, un Model Y ou autre. À ce jour, en direct, aucun d’entre eux ne m’a assuré conserver sa confiance en Elon Musk. Mais il en existe forcément, qui préfèrent le dire sous l’anonymat d’un pseudo. Quoi qu’il en soit, l’inquiétude est bien là pour la plupart.
Beaucoup de questions se posent. Le cours de l’action TSLA va-t-il s’effondrer ? Qui pourrait y mettre sa tête à couper ? On a pour l’instant assisté à des fluctuations parfois importantes. Personnellement, je pense que oui, mais sans certitude. L’entreprise se montre une nouvelle fois plus solide que beaucoup le pensent.
À lire aussiRenault propose une promo spéciale pour les conducteurs de TeslaL’avenir de Tesla est-il compromis ? Pas forcément, mais nous sommes encore dans la zone de turbulences et les conséquences vont très certainement durer longtemps. Après tout Volkswagen, Renault et Citroën sauvé par Michelin et PSA sont encore là.
Elon Musk doit-il quitter l’entreprise ? C’est une idée qui semble faire son chemin et qui apparaît comme la plus susceptible de ramener une certaine paix autour de la marque. Toutefois, s’il se faisait évincer, il pourrait réagir de façon très nuisible pour l’entreprise et il en a les moyens et les ressources intellectuelles. Il serait donc préférable que la décision vienne de lui, ce qui suppose qu’il soit porté par une autre occupation forte, une nouvelle idéologie.
Peut-il rester aux commandes ? Ça paraît très compromis. Quand la confiance est perdue d’une part importante de la clientèle, elle est difficile à regagner. Prendre une teinte politique de façon trop ostensible et avoir engagé des actions très discutables à ce niveau, voire catastrophiques pour beaucoup, ne s’efface pas comme ça.
Ce que nous espérons déjà chez Automobile Propre, c’est que tous les utilisateurs de Tesla et d’autres modèles électriques puissent rouler en toute sérénité.
La suite de votre contenu après cette annonce
Le meilleur d'Automobile Propre, dans votre boite mail !
Découvrez nos thématiques voiture électrique, voiture hybride, équipements & services et bien d’autres
S'inscrire gratuitement