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Rétrofit utilitaire : on est monté à bord du Citroën Jumpy électrique de Qinomic

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Et si le rétrofit passait par l’utilitaire ? C’est le pari de Qinomic qui présentait à Solutrans une première offre basée sur la gamme de Stellantis. Organes issus des grands constructeurs, industrialisation par Gruau, garantie étendue… la jeune entreprise mise sur la qualité pour séduire les pros. Nous avons pu réaliser une première prise en main !

Vaste sujet que celui du rétrofit. Si Lormauto s’est cassé les dents avec son projet de rétrofit sur base de Renault Twingo, Qinomic a choisi de se positionner sur un autre segment : celui des utilitaires. Et cela semble plutôt bien démarrer ! Avec une cible B2B sans doute moins réfractaire que le grand public, l’entreprise basée à Venelles adopte une toute autre approche avec de premiers succès déjà au rendez-vous. En quatre mois de commercialisation à peine, l’entreprise a su séduire des clients de premier plan comme Enedis, La Poste ou NGE, ainsi qu’une clientèle plus variée composée de PME et de professionnels aux besoins très spécifiques.

Des composants 100 % Stellantis

L’offre rétrofit de Qinomic repose pour l’instant sur la plateforme K0 du groupe Stellantis. Commune aux utilitaires des marques Citroën, Peugeot, Opel, Fiat et Toyota, celle-ci a déjà été homologuée sur les versions N1 (hors Toyota, en cours). Les variantes transport de personnes, en homologation M1, sont en cours.

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En matière de sourcing, l’un des paris forts de Qinomic est d’utiliser exclusivement des composants Stellantis. Batteries, moteurs, électronique de puissance, capteurs… tout provient de la banque d’organes du constructeur.

Sur la plateforme K0, la configuration est ainsi parfaitement alignée sur celle des utilitaires électriques neufs : batterie de 75 kWh, moteur de 100 kW (136 ch), 330 km d’autonomie WLTP et jusqu’à 485 km en cycle urbain.

Ce choix présente de nombreux avantages. Outre l’utilisation de composants éprouvés et déjà conçus pour être intégrés à la plateforme, ce choix ouvre l’accès à une garantie particulièrement solide : huit ans ou 160 000 km sur la batterie, deux ans sur les organes remplacés. « Même si le véhicule rétrofité a 150 000 km, le fait de remettre des composants complètement neufs octroie à l’acheteur une garantie neuve », insiste Frédéric Strady, Président de Qinomic.

Il facilite aussi l’entretien et rassure les professionnels. « Le véhicule continue d’être entretenu dans le réseau Stellantis comme un véhicule électrique monté d’origine », explique le dirigeant. Le client peut également faire appel au réseau Feu Vert, ce qui renforce les possibilités de service après-vente.

Un véhicule comme neuf

Réalisée sur la base d’un Citroën Jumpy diesel converti, la prise en main s’est déroulée dans le mouchoir de poche qui faisait office de « centre d’essai » du salon. Malgré ce cadre limité, impossible de ne pas être surpris par la qualité de la transformation. Dès les premiers mètres, l’utilitaire se comporte exactement comme un modèle électrique d’origine. Silence parfait, accélération maîtrisée, freinage équilibré : rien ne trahit le fait que le véhicule passé entre nos mains affichait pourtant près de 200 000 km en thermique avant d’être rétrofité.

Une qualité de conversion rendue possible grâce à un processus industriel bien rôdé. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la transformation n’est pas réalisée dans un petit atelier mais sur une ligne dédiée opérée par Gruau à Laval. Le partenaire mayennais, qui possède un savoir-faire reconnu dans la transformation de véhicules professionnels, assemble pour Qinomic des utilitaires entièrement remis à niveau.

On précisera d’ailleurs que la conversion ne se limite pas à la seule intégration des organes électriques. Sur la partie mécanique, elle implique également l’intégration de pièces neuves. « 60 % de la valeur du véhicule est remplacée », chiffre Frédéric Strady. La conversion est aussi l’occasion de faire certaines mises à jour sur les équipements. Le véhicule que nous avons essayé disposait ainsi d’un écran tactile central ajouté par Qinomic.

Quid des tarifs ? À Solutrans, Qinomic avance un coût de conversion de près de 20 000 euros une fois les primes déduites. Des solutions LOA en moyenne et longue durée sont aussi proposées, à partir de 350 €/mois. Et si vous n’avez de véhicule sous la main, Qinomic propose par ailleurs de sourcer le marché de l’occasion pour trouver un modèle à convertir.

Ces avantages qui ont de quoi séduire les pros

Si le rétrofit sur les voitures particulières peine encore à trouver son marché, la logique est tout autre du côté des professionnels, où chaque décision repose sur le TCO et l’exploitation réelle du véhicule. C’est là que Qinomic avance des arguments très concrets. « Beaucoup de véhicules que nous rétrofitons bénéficient d’aménagements coûteux que nous réutilisons intégralement », souligne Frédéric Strady. Pour un artisan, un service technique ou même une ambulance, conserver un aménagement déjà optimisé représente un gain économique immédiat et évite de repartir de zéro avec un utilitaire neuf qu’il faudra intégralement rééquiper.

Avec le rétrofit, le professionnel n’a pas à réinvestrir dans l’aménagement !

Le rétrofit s’impose aussi sur le terrain des délais. Quand les véhicules neufs exigent parfois plusieurs mois d’attente, Qinomic annonce une conversion réalisée en moins d’un mois. Dans les ateliers de Gruau, la transformation complète nécessite environ 25 heures.

Des ambitions fortes en France et en Europe

Encore dans une phase de démarrage, Qinomic annonce un plan produit assez clair. Objectif : lancer une nouvelle plateforme chaque année jusqu’en 2030. À Solutrans, l’entreprise présentait d’ailleurs un Renault Trafic rétrofité, dont l’homologation est attendue dans les prochaines semaines. L’entreprise prévoit aussi une extension progressive vers d’autres segments et notamment le poids lourd. Au-delà de l’électrique, l’hydrogène fait aussi partie des plans.

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Aujourd’hui capable de convertir jusqu’à 1000 véhicules par an dans le cadre de son partenariat avec Gruau, l’entreprise vise 70 % du marché français avec une expansion rapide vers d’autres marchés européens. « Nous évaluons tous les marchés autour de la France. On a vu une opportunité sur le marché Benelux, ce qui nous a amené à homologuer très rapidement un véhicule » nous confie le patron de Qinomic.

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