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On nous en parle depuis un bon moment déjà et à chaque nouvelle augmentation du prix de l’énergie, la grogne monte. Pour certains, l’heure n’est même plus à la grogne mais au système D pour tenter de sortir d’un système qui les a conduit vers une très grande précarité.
Ils sont quelques milliers à travers la France à œuvrer au quotidien pour tenter de combattre ce qui s’annonce depuis plusieurs années déjà comme une conséquence prévisible du fameux pic pétrolier : la précarité énergétique. Des militants engagés qui relayent comme ils peuvent un message entendu et ré-entendu : réduire drastiquement notre dépendance aux énergies fossiles avant qu’elles ne viennent à manquer et que leur prix s’envole.
Les énergies fossiles sont partout. Elles ont envahi nos vies, de l’automobile au logement, en passant par l’alimentation ou encore certains loisirs. Même en France, ou le mot énergie continue d’être excessivement associé à l’électricité – et donc à l’énergie nucléaire (…) – le quotidien d’une majorité de français reste étroitement lié aux énergies fossiles. On les surnomme parfois les pétro-dépendants vu le poids que pèse le pétrole dans cette dépendance, notamment dans le secteur des transports.
Pourtant ils sont des millions à s’être laissé tenter par le rêve pavillonnaire et la vie de banlieue durant la dernière décennie, alors que le prix du baril de brut commençait déjà à s’envoler dangereusement. Avec le concours de milliers de maires bâtisseurs dans des communes « à très forte croissance » plantées en 2ème voire 3ème couronne des grandes villes, ils ont (enfin) pu accéder à la propriété ou se loger décemment (…). Mais depuis plusieurs semaines, leur quotidien vire à l’enfer, incapable de faire face à l’augmentation vertigineuse du prix à la pompe. Le plus inquiétant dans cette histoire : le fait de ne plus avoir le choix ! L’impression d’avoir était pris au piège, de ne pas avoir été correctement informé par ceux qui savaient. A commencer par exemple par les décideurs locaux, qui sous couvert de l’Etat (!), ont une nouvelle fois privilégié le court terme en vantant les retombées positives sur l’économie locale de ces nouvelles constructions.
De cette situation est en train de naître une profonde indignation. De la part de ceux qui subissent bien sûr. Mais aussi de la part de ceux qui n’ont jamais cessé d’alerter l’opinion sur les effets désastreux de ce grignotage effréné de nos campagnes au profit des vendeurs de rêve sur catalogue. Il y a bien les naïfs qui se disent que la situation va bien finir par s’améliorer et qu’au pire, ils prêteront une attention encore plus grande à la consommation de carburant lors du renouvellement de leur auto.
Il y aussi les doux rêveurs, ceux qui attendent que la voiture électrique deviennent plus abordable qu’elle ne l’est aujourd’hui pour en faire l’acquisition dès possible. Hélas le jour venu, ils seront nombreux à se rendre compte qu’on ne remplace pas comme ça du jour au lendemain un véhicule ultra-polyvalent offrant jusqu’à 1000km d’autonomie par un autre qui en offre au mieux 200 après plusieurs heures de recharge sur une prise de courant dédiée. Surtout lorsque l’on ne dispose que d’un seul véhicule pour le foyer, comme cela est très souvent le cas des familles monoparentales par exemple.
Dans le lot, on trouve heureusement quelques chanceux qui peuvent opter pour les transports collectifs (TC) ou encore le co-voiturage. Ils sont hélas assez peu nombreux encore vu les conditions à satisfaire pour rendre ces alternatives vraiment attractives et compatibles des modes de vie de plus ou plus contraints. De plus, dans le contexte actuel de maîtrise des dépenses publiques, les nouveaux investissements en TC se limitent essentiellement aux centre-villes, là où le TC est vraiment pertinent.
Et puis il y a ceux qui s’emploient activement à essayer de faire comprendre aux décideurs, aux citoyens, aux générations futures, à leurs proches, etc … qu’il y a URGENCE ! Urgence à changer de modèle, urgence à remettre le bon sens au centre des priorités, urgence à ne pas tout attendre de la technologie et ses inévitables effets induits, urgence à raisonner à long terme, et même très long terme ! Urgence à dire enfin la vérité à toutes celles et tous ceux qui n’ont pas eu la chance de recevoir un minimum d’éducation à l’énergie, celle qui fait tant défaut dans notre pays comme dans beaucoup d’autres hélas. C’est vrai que le sujet ne passionne pas les foules, j’en ai parfaitement conscience. Pourtant, l’énergie est une problématique à ce point transversale qu’elle est un puissant levier pour commencer à construire ce nouveau modèle de société que beaucoup appellent de leurs vœux depuis des années déjà : une société de la sobriété.
Qu’on se le dise : lorsque l’on parle de mobilité durable, c’est d’abord une question d’aménagement du territoire et d’urbanisme avant d’être une question de véhicule et d’énergie. Alors l’aménagement durable, on s’y met quand ?
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