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Automobile Propre fait le bilan de 2025 ! A tour de rôle, les membres de la rédaction partagent coups de coeur et coups de gueule… et commencent à jeter un oeil sur 2026. Philippe, qui adore recevoir vos témoignages tout au long de l’année, donne cette fois son avis, notamment sur ces quelques conducteurs de voitures électriques pas toujours sympas.
C’est davantage un utilitaire ou un van qu’une voiture : le Kia PV5 m’a séduit. Pas particulièrement par sa face avant renfrognée, mais par ses lignes latérales assez douces et, surtout, son autonomie avec la batterie 71,2 kWh. Ainsi l’autonomie WLTP est annoncée à environ 400 km. Même en retranchant 100 km par sécurité, ça fait déjà pas mal pour les artisans et les navettes à destination des aéroports, ainsi que pour les familles avec plus de 3 enfants.
Petit à petit, le constructeur coréen prend une certaine assurance et diversifie son offre électrique. A chaque fois c’est un peu la surprise, bonne ou moins bonne. Comme avec l’EV9, clairement pas adapté à nos routes pour un usage en voiture particulière du quotidien, mais qui ne laisse vraiment pas indifférent quand on se place au volant.
C’est un peu la même chose avec le PV5 qui débarque aussi avec sa dose de surprise. Il me tarde de donner la parole à ses premiers adoptants, afin de découvrir comment il sera perçu par les particuliers et professionnels dans une utilisation quotidienne.
Je vais forcément étonner, voire même scandaliser, si je dis que mon coup de cœur 2025 va à la prime coup de pouce pour les véhicules électriques. En fait, c’est plus précisément vers le mécanisme du score environnemental que je l’adresse. En de nombreux points, le nouveau bonus écologique est bien bancal. Déjà en s’appuyant sur le dispositif des certificats d’économie d’énergie.
Sans être lui-même au-dessus de toute critique, le calcul d’une valeur qui encourage l’efficacité de la batterie, l’emploi de matériaux recyclés et biosourcés, la fabrication en France ou en Europe, y compris pour le pack, est une très bonne chose. Pour que le passage à l’électrique soit efficace au niveau environnemental, il est nécessaire que le bilan carbone soit le plus bas possible.
Si le dispositif devrait déjà profiter à nos constructeurs, il peut aussi se montrer efficace pour que les marques asiatiques et américaines produisent sur le territoire des membres de l’UE. Ce qui est potentiellement une aubaine pour les chinoises mais aussi et surtout pour l’emploi en Europe. Nissan outre-Manche, Toyota en France… : la liste est susceptible de s’allonger. Parmi les bienfaits : réduire les livraisons au long cours très énergivores, polluantes et à la lourde empreinte carbone.
En 2024, mon coup de gueule visait toutes les manipulations volontaires visant à torpiller la mobilité durable, en particulier l’électrique. Cette année, c’est un peu différent, tout en allant dans le même sens. Je trouve que des électromobilistes, heureusement pas le plus grand nombre d’entre eux, ne se rendent pas compte comment ils peuvent ralentir l’accès à l’électrique de ceux qui, pourquoi pas, tiennent d’abord à passer par la case hybride, rechargeable ou non.
Pour la qualité de l’air et limiter le dérèglement climatique, adopter une électrique, surtout si son efficience et son bilan carbone sont bons, est une excellente chose. Ca montre un bon exemple à suivre parmi d’autres démarches comme la réduction de ses déplacements, le report modal, le choix des énergies renouvelables, et plein d’actions bénéfiques complémentaires.
Mais ça ne donne pas le droit de se montrer grossier et humiliant à l’encontre de ceux qui ont besoin de davantage de temps. En agissant de la sorte, forcément est donnée une très mauvaise image de la communauté des électromobilistes que bien des conducteurs n’auront donc pas envie de rejoindre. C’est déjà assez compliqué comme ça avec la valse hésitation de l’Europe !
Alors que la précarité gagne du terrain, que les impôts directs et indirects s’ajoutent pour le budget des ménages à la hausse généralisée des prix, le contexte n’est pas des plus favorables au bouleversement de son quotidien dans lequel le dérèglement climatique s’est déjà invité.
Alors, si les adoptants du VE pour raison environnementale veulent vraiment que beaucoup d’autres automobilistes les suivent, plutôt que de dégainer la critique blessante, faites comme d’autres : organisez des lieux d’échanges respectueux entre automobilistes et électromobilistes, sur les parkings des supermarchés par exemple, dans les marchés de Noël ou autres manifestation, etc. Offrez un café de bienvenue à ceux qui viennent vous rencontrer, expliquez leur pourquoi vous êtes passés à l’électrique, pourquoi c’est important que le plus grand nombre le fasse rapidement, écoutez leur frein, réfléchissez avec eux à comment les dépasser, etc. Ce sera bien plus constructif et convaincant que de se poser en irréprochable ayant pouvoir de se moquer des autres. L’humilité, l’accueil, l’écoute et le conseil, voilà vos armes douces, plutôt que les aiguillons.
Quand je suis passé à l’électrique en 2007, j’ai vraiment eu la chance de rencontrer la bonne personne (Lennart, si tu nous lis, encore un grand merci à toi). Il m’a expliqué l’histoire du VE, sensibilisé aux raisons de l’adopter, conseillé de prendre connaissance du documentaire «Who killed the electric car » de Chris Paine, mis en relation avec des électromobilistes convaincus qui sont devenus des amis sincères, rassuré sur l’entretien de la Renault Clio électrique de 1996 que j’étais sur le point d’acheter, etc.
Si à la place de cela j’avais reçu des tonnes de critiques parce que je roulais au quotidien avec des anciennes et des youngtimers que j’aimais vraiment et qui me procuraient beaucoup de plaisir, serais-je aujourd’hui électromobiliste convaincu ? Pas sûr.
Puisque nous sommes dans la période de Noël, je vais demander au gros barbu en rouge d’intercéder auprès de Tesla pour (a)voir en 2026 une Model 2.75 Estate. Un break comme on dirait en France avec un mot pas moins anglo-saxon.
Pourquoi Model 2.75 ? Parce qu’en partant d’une Model 3 de dimensions 4,72 x 1,93 m, on aurait 4,32 x 1,77 m, donc une polyvalente du gabarit d’une Citroën ZX break (4,26 x 1,70 m) permettant de la loger dans le garage puis de s’en extraire facilement. Même quand on a un profil qui se rapproche de celui du Père Noël.
Pour l’occasion, le constructeur américain inventerait une boîte à gants qui s’ouvrirait facilement et un affichage des données importantes bien en face de soi. Une version break pouvant plus qu’une berline être amenée à tracter, les superchargeurs Tesla offriraient un nouvel automatisme pour dételer et raccrocher automatiquement la remorque ou la caravane. Il est encore trop tôt pour en annoncer la technologie, mais il serait question, à la manière des news du 1er avril, d’un rapprochement avec Nio ou Far-a-Day.
Sinon, si c’était trop tôt 2026 pour une Tesla Model 2.75 Estate, je veux bien patienter un peu avec la future BMW i3 dont j’ai hâte de découvrir les lignes, l’intérieur et son comportement routier.
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