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Pour la première fois, BYD a vendu plus de voitures électriques que Tesla en Europe

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Le géant chinois BYD profite de l’affaiblissement de Tesla pour prendre la main sur le marché de l’électrique. Selon un récent rapport de JATO Dynamics, la firme de Shenzhen aurait immatriculé plus de voitures 100 % électriques au mois d’avril que son rival Américain sur le Vieux Continent. C’est une première historique.

Le secteur automobile vient peut-être de vivre un moment important de son histoire : Tesla n’est plus premier sur l’électrique en Europe. Pour la première fois, BYD a vendu davantage de voitures 100 % électriques (BEV) que Tesla sur le Vieux Continent. En avril 2025, le constructeur chinois a immatriculé 7 231 BEV contre 7 165 pour la firme d’Elon Musk, selon les données de JATO Dynamics. L’écart est certes mince, mais il illustre un changement de dynamique sur le marché européen, longtemps dominé par l’Américain.

BYD, un nouvel acteur de poids en Europe

Ce basculement est hautement symbolique. Tesla s’est imposé ces dernières années comme le leader incontesté des véhicules électriques en Europe, notamment grâce au succès de ses Model 3 et Model Y. Mais le vent semble tourner. Le premier trimestre 2025 a été marqué par une baisse de 13 % des livraisons pour Tesla, et les analystes anticipent une nouvelle contraction annuelle. En cause : une gamme qui tarde à se renouveler, une stratégie commerciale de plus en plus contestée et un patron qui divise.

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En effet, outre les défis industriels, Tesla doit affronter une crise d’image. Les positions politiques d’Elon Musk, souvent clivantes, ont suscité des appels au boycott en Europe comme aux États-Unis. Ce climat a forcément pesé sur les ventes, particulièrement dans des pays sensibles aux questions sociales et environnementales, où le profil du milliardaire ne fait plus l’unanimité. Par ailleurs, une question se pose chez Tesla : faut-il sauver l’entreprise ou l’action ? Au milieu de tout cela, il va falloir décider du sort d’Elon Musk.

Face à ce recul relatif de Tesla, BYD prend de l’ampleur. Arrivé tardivement sur le marché européen (ses activités hors Norvège et Pays-Bas n’ont réellement démarré que fin 2022), le constructeur chinois multiplie les lancements de modèles et les partenariats. Sa croissance est impressionnante : le mois dernier, BYD a vendu près de 10 000 véhicules de plus qu’en avril 2024, avec un total de 12 558 unités toutes motorisations confondues. La firme de Shenzhen progresse vite et séduit de plus en plus d’Européens.

Le Seal U, un SUV désormais disponible en version 100 % électrique, mais aussi hybride rechargeable, a fortement contribué à cette percée. Ce modèle, bien positionné en termes de prix et de gabarit pour le marché européen, a représenté à lui seul près de la moitié des ventes de BYD en avril 2025. Il incarne la stratégie du constructeur chinois : proposer des véhicules technologiques, abordables et bien équipés. Cet engin fait évidemment du mal au Tesla Model Y, même si Maxime l’a trouvé un peu mou par rapport à son rival.

Des immatriculations chinoises en forte hausse

Plus largement, les marques chinoises enregistrent une progression spectaculaire sur le continent européen. En avril, leurs ventes ont bondi de 79 %, atteignant plus de 50 000 unités. Sur ce total, on retrouve 16 458 véhicules 100 % électriques. Cette hausse intervient malgré les droits de douane imposés par l’Union européenne sur les véhicules fabriqués en Chine. Preuve que les taxes protectionnistes ne freinent pas encore l’appétit croissant des consommateurs européens pour ces nouveaux entrants.

D’ailleurs, BYD n’est pas le seul constructeur chinois à s’illustrer. MG, propriété du groupe SAIC, reste devant en Europe avec 21 735 ventes en avril. Chery enregistre quant à lui une croissance spectaculaire de 1 149 %, grâce à ses marques Jaecoo et Omoda. On sent bien que l’offensive est lancée. Le marché européen devient un champ de bataille stratégique pour les marques chinoises, qui misent sur des modèles adaptés (la plupart du temps électrifiés), une politique de prix agressive et des délais de livraison courts.

Tesla, une remise en question nécessaire ?

L’Europe reprend du poil de la bête : les immatriculations de BEV ont progressé de 28 % en avril par rapport à 2024. Mais cette croissance est désormais portée davantage par les marques asiatiques que par les acteurs historiques européens ou américains. Les consommateurs n’ont plus peur d’acheter du « made in China ». La part de marché des Chinois est passée de 2,6 à 4,6 % en un an. Un signal fort pour l’industrie locale, qui voit ses parts de marché s’éroder face à une concurrence dorénavant bien installée.

Ce basculement en faveur de BYD pourrait être temporaire, mais il met en lumière les fragilités de Tesla en Europe. Il y a quelques jours, Elon Musk a tenté de rassurer les actionnaires en affirmant que la situation « était déjà rétablie » et que la « demande restait forte en dehors de l’Europe ». Mais pour le moment, les chiffres disent le contraire. Si elle veut rester dans la course, la firme d’Austin va sérieusement devoir se remettre en question et accélérer la sortie d’un modèle électrique abordable.

Ce renversement montre que la domination de Tesla sur le marché européen des véhicules électriques n’est plus acquise. S’agit-il du prélude à une redistribution durable des cartes dans l’automobile électrique en Europe ? Nous le saurons bientôt.

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