Polestar enfin en France : guerre avec Citroën, modèles et tarifs, vous saurez tout !

La marque haut de gamme sportive de Volvo sous la houlette du Chinois Geely fait enfin son arrivée en France avec trois modèles haut de gamme 100 % électriques, dont un SUV familial lourdement armé baptisé Polestar 3.

Initialement, Polestar était une branche sportive de Volvo au même titre qu’AMG chez Mercedes ou Motorsport chez BMW. Mais le groupe chinois Geely, propriétaire du constructeur suédois depuis 2010, décide en 2017 de faire de l’Étoile polaire une marque à part entière. L’objectif étant de concurrencer l’américain Tesla avec une gamme de véhicules 100 % électrique au positionnement haut de gamme. Pour cela, Geely construit une nouvelle usine à Chengdu baptisée Polestar Production Center, dont le premier modèle très sportif, Polestar 1, lancé fin 2019, repose sur une mécanique hybride rechargeable de 609 ch pour 1000 Nm de couple avec deux moteurs électriques et un bloc thermique 2.0 turbo.



Chamaillerie de chevrons

En juin 2020, apparaît la Polestar 2. Une berline 4 portes reposant, elle, sur une plateforme Volvo, mais avec une motorisation 100 % électrique pour tailler des croupières à la Tesla Model 3. La marque s’implante alors dans la plupart des pays de l’Europe du Nord (Suède, Norvège, Belgique, Allemagne, Pays-Bas et Royaume-Uni), mais se retrouve bloquée en France par Citroën, qui lui intente un procès en raison de son logo en forme d’Étoile polaire trop proche des chevrons du constructeur tricolore et du logo de sa marque premium DS.

Pour pouvoir réaliser l’essai complet de cette Polestar 2, nous nous sommes donc rendus chez le concessionnaire Autohaus Geisser à Karlsruhe en octobre 2021. Mais à partir du 11 juin 2025, la marque Polestar sera enfin disponible en France avec trois modèles au catalogue, à savoir la Polestar 2, la Polestar 3 et la Polestar 4.

Une Polestar 2 peaufinée

Dans sa nouvelle déclinaison, la Polestar 2 conserve ses dimensions (4,61 m de long) mais profite d’un léger restylage et de quelques améliorations techniques. La version de base propulsion avec un seul moteur arrière reçoit une batterie de 70 kWh, tandis que la version Long Range revendique 82 kWh (79 kWh utiles), tout comme les modèles haut de gamme à deux moteurs et quatre roues motrices.

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Le niveau de puissance débute à 272 ch pour atteindre jusqu’à 476 ch sur la version de pointe Performance. L’autonomie WLTP est donnée pour 554 km (Standard Range 70 kWh) et 659 km (Long Range 82 kWh) sur les propulsions. La Dual Motor classique revendique 596 km et la version Performance 568 km.

Polestar 3 : un Model Y sous stéroïdes

La Polestar 3 que nous avons pu détailler dans notre vidéo exploite la nouvelle plateforme SPA2 développée par les équipes suédoises de Volvo et arbore un look très sportif avec un capot nervuré et des optiques en L. Lancé en 2024, ce SUV familial de 4,90 m de long vise le Tesla Model Y, mais avec un positionnement plus « premium ». Pour échapper aux taxes sur le marché américain, le Polestar 3 est fabriqué dans l’usine de Ridgeville en Caroline du Sud. Mais l’usine chinoise en produit aussi avec les autres modèles.

La gamme compte trois versions. L’entrée de gamme propulsion délivre 299 ch, le milieu de gamme à deux moteurs passe à 489 ch et le haut de gamme Performance atteint 517 ch. La batterie, similaire sur les trois, offre une grosse capacité de 111 kWh (107 kWh utiles) pour offrir une autonomie WLTP de 560 km (Dual Motor Performance), 632 km (Dual Motor) et 706 km (Single Motor).

La Polestar 3 fonctionne actuellement sous une tension de 400 V, mais affiche une bonne puissance de charge en courant continu DC (250 kW pour la 3). Une évolution est attendue en 2026 pour passer en 800 V et charger encore plus vite. Des Lidars (lasers) sont aussi attendus en plus des caméras et des capteurs infrarouges afin d’optimiser les aides à la conduite sur la Polestar 3 notamment.

Très bien équipée et bien fabriquée, la Polestar 3 accueille un ensemble multimédia évolué avec un processeur puissant (Qualcomm Snapdragon) mais souffre d’une habitabilité moyenne avec une banquette arrière un peu trop proche du plancher et un coffre étroit (484 l) au regard de son gabarit généreux. Son confort devrait en revanche être soigné grâce à ses suspensions pneumatiques et son vitrage entièrement feuilleté. Vivement un essai détaillé pour juger de son agrément et de sa consommation en usage réel et sur autoroute à 130 km/h.

Polestar 4 : plus Chinoise que Suédoise

La Polestar 4 est une berline 5 portes de 4,84 m de long dépourvue de vitre arrière et dotée d’un rétroviseur central sous forme de caméra. Grâce à son hayon, son coffre est plus accessible et plus volumineux que celui de la Polestar 3 (526 l), et son poids est aussi plus contenu (2230 kg en version de base propulsion, soit 173 kg de moins que le SUV). De quoi proposer de meilleures accélérations (7,1 s contre 7,8 s sur le 0-100 km/h) avec un peu moins de puissance.

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La Polestar 4 se décline en propulsion de 272 ch ou en quatre roues motrices Dual Motor de 544 ch avec, dans les deux cas, une batterie de 100 kWh (94 kWh utiles). Reposant sur une plateforme développée par Geely, elle utilise des moteurs synchrones un peu plus gourmands que ceux développés par Volvo et affiche une consommation légèrement supérieure à celle du SUV Polestar 3 et recharge moins vite (200 kWh de puissance de charge maxi en DC). L’autonomie WLTP reste tout de même très honorable avec 620 km en propulsion et 590 km en Dual Motor.

Chers amis belges

Les tarifs français ne seront dévoilés officiellement qu’à partir du 11 juin 2025, mais les configurateurs des sites sur les autres marchés européens donnent une idée de ce qui nous attend. En Belgique, par exemple, la Polestar 2 démarre à partir de 44 900 €, la Polestar 3 à 74 800 € et la Polestar 4 à 64 800 €.  Des tarifs largement supérieurs à ceux de Tesla, d’autant qu’il s’agit des modèles d’entrée de gamme hors options. La marque compte également lancer une grande berline Polestar 5 dérivée du concept-car Precept ainsi qu’un roadster Polestar 6 déjà vu sous forme de concept à Goodwood. Mais avant d’élargir sa gamme, la marque à l’étoile polaire doit espérer que le climat économique et politique se réchauffe un peu sur le Vieux Continent.