La suite de votre contenu après cette annonce
Après une période creuse, Nissan lance une nouvelle offensive électrique avec la Micra. Nous l’avons approchée de près.
Le constructeur japonais est connu pour être l’un des premiers à se lancer dans le segment des véhicules électriques avec la Nissan Leaf. Populaire, la compacte est toutefois passée dans l’ombre de la concurrence de plus en plus nombreuse. Cette dernière est telle que même le convaincant Nissan Ariya développé sur une plateforme spécifique peine à se faire une place sur le marché. Pourtant, la base technique CMF-EV développée par Yokohama pour l’Alliance fait les choux gras de Renault avec les Megane e-Tech et Scenic e-Tech. Cependant, Nissan entend bien profiter à son tour de cette stratégie dite leader-follower au sein de l’Alliance pour revenir en force dans le segment des voitures électriques. Le premier modèle de cette offensive ne sera autre que la Nissan Micra, sixième génération de la citadine lancée initialement en 1982. Pour cela, c’est elle qui reprendra une base existante, et plus précisément la plateforme AmpR Small de la Renault 5 e-Tech.
À lire aussiEssai de la Renault R5 électrique à petite batterie : trop cher mon filsQue ce soit dans la communication ou avec son modèle, c’est peu dire que Nissan a usé de tous les subterfuges pour tenter de camoufler la filiation avec la marque au Losange. Et ce, même s’il n’y a des détails qui ne trompent pas, à l’image des vitres ou des encadrements de portes. C’est d’ailleurs là que la Nissan Micra a le plus de mal à cacher ses origines, avec un jonc identique à celui de la Renault 5 e-Tech. Aussi, les regards exercés remarqueront la carrure de la citadine, malgré des panneaux de carrosserie entièrement modifiés. Dès le premier regard, la Nissan Micra se révèle assez perturbante, et on se retrouve vite à plisser les yeux avec un air suspicieux. Voilà qui peut rappeler d’autres curiosités de ce genre, dont regorge l’Histoire automobile. On pense notamment à des pirouettes stylistiques comme le fût la Seat Exeo ou, d’an un autre genre, la Peugeot 206+.
Reste que si l’on sait que se cache derrière une Renault 5 e-Tech, une analyse approfondie des lignes révèlent de sérieux efforts pour tenter de camoufler l’originale. C’est surtout le cas des parties basses (boucliers et bas de caisse), et de la poupe, qui reçoit un hayon et une lunette inédits. Mais la découpe de la malle est strictement identique, tout comme le coffre qui affiche le même volume de 326 l (VDA) que sa sœur française. On y retrouve donc les points forts et les points faibles de la Renault, avec une habitabilité très étriquée à l’arrière ainsi que l’absence de vide-poche pour les occupants de la banquette.
La Nissan Micra a fait l’objet d’une véritable recherche stylistique pour se démarquer de la Renault 5 e-Tech. Nissan a même poussé l’exercice jusqu’aux détails. On retrouve ainsi un motif représentant le Mont Fuji sur la console centrale et sur le caches en plastique du feux arrière gauche, ainsi qu’un motif sur la trappe de recharge symbolisant les chiffres deux et trois, pour ni et san en japonais ! Cependant, il y a des détails qui ne trompent pas. C’est le cas sur le pare-brise, strictement identique à la R5 e-Tech puisque tributaire de la structure de caisse difficilement modifiable. Sur les Renault, cette pièce a la particularité d’arborer un petit coq pour souligner les origines françaises des voitures. Là aussi, il peut être assez délicat de se passer de l’imprimé pour la seule Micra pour d’évidentes raisons industrielles. Cependant, pour justifier la présence du logo, la marque indique, avec un fier clin d’œil du porte-parole à la clé, que les formes du coq rappellent avant tout un origami, un art du pliage du papier japonais !
À l’intérieur en revanche, les modifications sont aux abonnés absentes, exceptions faites de quelques motifs et affichages spécifiques sur l’écran central. On y retrouve donc l’univers bien connu de la citadine, avec un poste de conduite plutôt technologique. Côté habillage, la Nissan Micra reprend même le ciel de toit gaufré ou les sièges pétale, qui sont de véritables évocations néo-rétro de la R5 originale. Seule la sellerie sera spécifique, quelle que soit l’ambiance choisie (Modern, Audacious ou Chill). Dommage que la marque japonaise n’a pas poussé l’exercice jusqu’à intégrer des motifs Kumiko à bord pour mieux marquer sa différence, comme c’est le cas sur l’Ariya.
Pour qui connaît déjà la Renault 5 e-Tech, l’intérieur de la Nissan Micra manque donc d’originalité et ne cultive pas l’esprit nippon. En revanche, on ne regrettera pas la présence du tableau de bord plutôt technologique, qui cumule les éloges tant en matière de définition, de graphismes et de réactivité. De 10,1 pouces, l’écran central repose toujours sur un système d’exploitation Google et propose les mêmes fonctionnalités, jusqu’au planificateur d’itinéraire intégré à Google Maps.
La Nissan Micra repose donc sur la plateforme AmpR Small, qui n’est autre qu’une base CMF-B de Clio 5 modifiée. On retrouve une baie moteur identique, un plancher modifié pour recevoir les batteries de 40 et 52 kWh de capacité nette, et le train arrière multibras. La chaîne de puissance est installée à l’avant, avec une machine électrique à rotor bobiné de 122 ch (40 kWh) ou de 150 ch (52 kWh) en fonction de la configuration. À noter que trois niveaux de finition seront proposés, et strictement associés à une configuration mécanique. La version 40 kWh sera disponible avec les finitions Engage et Advance, alors que la batterie de 52 kWh sera accessible avec les Advance et Evolve.
40 kWh | 52 kWh | |
Puiss. totale | 122 ch / 90 kW | 150 ch / 110 kW |
Couple total | 225 Nm | 245 Nm |
Masse à vide | 1 400 kg | 1 524 kg |
Autonomie WLTP (prev.) | 310 km | 408 km |
Puiss. recharge AC | 11 kW | |
Temps recharge AC | 3 h 45 | 4 h 45 |
Puiss. recharge DC | 80 kW | 100 kW |
Temps recharge DC (15-80 %) | 30 min. | |
Finitions associées | Engage / Advance | Advance / Evolve |
Sans surprise, la fiche technique et les équipements électriques sont identiques. Trois modes de conduite sont proposés, dont un mode Eco qui limite la puissance à 68 ch pour une vitesse maximale de 110 km/h. Trois niveaux de freinage régénératif sont au programme, ainsi que la célèbre e-Pedal de Nissan, qui permet de ralentir la voiture jusqu’à l’arrêt complet. Il s’agit donc du mode One-Pedal récemment apparu avec la Renault 4 e-Tech, et qui sera intégré aux Renault 5 e-Tech dès cet été, juste avant l’arrivée de la Micra.
Enfin, toutes les versions disposeront de la pompe à chaleur en série et d’un système de préconditionnement de la batterie. À noter que la marque japonaise s’est montrée bien plus transparente que Renault à ce sujet, en indiquant une puissance maximale de 1 kW (2 kW pendant la recharge) pour réchauffer la batterie avant une recharge rapide à froid. Cette valeur correspond très exactement à celle que nous avons mesurée en exclusivité cet hiver avec notre Supertest 0 °C de la Renault 5 e-Tech.
À ce titre, la Nissan Micra disposera des mêmes capacités de recharge AC et DC. De série, toutes les versions seront équipées du chargeur 11 kW. Techniquement, ce dispositif pourrait assurer les fonctions V2G/V2L, mais la marque nippone ne s’est pas exprimée à ce sujet. Sur les bornes de recharge rapide, la Micra pourra atteindre un pic de 80 ou 100 kW en fonction de la batterie. Dans les deux cas, il faudra compter 30 minutes pour le 15-80 %. Mais précisons que c’est le temps que nous avons chronométré dans le meilleur des cas avec la Renault 5 e-Tech 52 kWh pour le 10-80 %. Pour rappel, voici sa courbe de recharge complète ci-dessous. Enfin, peu de changements aussi concernant l’autonomie WLTP. La version 40 kWh annonce un rayon d’action de 310 km selon la norme WLTP, et la déclinaison 52 kWh grimpe à 408 km, soit autant qu’une R4 e-Tech.
Hormis ses retouches cosmétiques, la Nissan Micra diffère peu de la Renault 5 e-Tech. Sa mission sera donc de taille pour affronter la citadine française, qui rafle tout sur son passage avec son capital sympathie imbattable. Mais c’est peut-être là que la Micra arrivera à tirer son épingle du jeu, en séduisant ceux qui sont totalement étrangers à la chose automobile et, surtout, qui ne sont pas nostalgiques de la R5 originale. Reste donc à connaître la grille tarifaire et la liste complète des équipements. Ces détails seront communiqués à l’approche de la commercialisation de la Nissan Micra, prévue pour le mois de septembre prochain. À l’instar de la Renault 5 e-Tech, la Japonaise devrait très certainement être éligible au bonus écologique puisqu’elle sera produite, comme l’a souligné Nissan, à l’usine Ampère de Douai, comprenez l’ElectriCity de… Renault.
La suite de votre contenu après cette annonce
Le meilleur d'Automobile Propre, dans votre boite mail !
Découvrez nos thématiques voiture électrique, voiture hybride, équipements & services et bien d’autres
S'inscrire gratuitement