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L’électrification de l’automobile est en cours, mais où en sont réellement les principaux constructeurs dans ce processus qui révolutionne leur cœur de métier, et quels sont les bons et les mauvais élèves ? Voici les vrais chiffres.
L’échéance de 2035 et de l’interdiction des véhicules à moteurs thermiques approche. Certes, il reste encore dix ans, mais en temps industriel, c’est demain. Si la plupart des constructeurs ont déjà largement entamé l’électrification de leurs gammes et multiplient les effets d’annonce sur le sujet, on a aussi assisté à de nombreuses hésitations, voire reculades au cours des derniers mois. Du coup, on finit par se demander quelle est la part réelle de voitures électriques à ce jour au sein des gammes des principales marques automobiles. On fait le point sur la base des modèles disponibles à la vente en France, toutes versions confondues hors utilitaires, au moment de la rédaction de cet article. Les marques chinoises ne figurent pas dans ce classement car la majorité de celles qui sont présentes en France sont des pure players électriques.
L’industrie automobile européenne vit une période charnière en 2025, tirée par une réglementation de plus en plus stricte, mais également confrontée à un ralentissement brutal des ventes de voitures électriques dans certains marchés clefs comme l’Allemagne en 2024 et la France au cours des derniers mois. Un ralentissement qui s’explique entre autres par la fin de nombreuses aides publiques et l’inflation, générant d’importantes restructurations industrielles. Si les principaux constructeurs continuent à développer et déployer leurs gammes électriques, cela ne se fait pas sans quelques ajustements. Porsche a, par exemple, récemment abandonné ses projets de production de batteries via sa filiale Cellforce, voyant dans cette activité trop peu rentable face à la demande mondiale et les tensions du marché.
Le marché américain est stimulé par des mesures fédérales comme la loi IRA, incitant à acheter des VE produits localement. La part de marché reste cependant en retard (environ 7,6% début 2025), et l’adoption varie fortement d’un État à l’autre. Tesla reste ultra-dominant avec le Model Y, mais la curiosité de ce classement est la première place de Cadillac, qui revient en France avec une gamme exclusivement électrique. Même si celle-ci est très restreinte, l’initiative est intéressante de la part d’une marque aussi typiquement américaine. Ford, de son côté, n’a pas à rougir avec presque la moitié de sa gamme disponible en Europe 100% électrique.
Les deux leaders coréens ont déjà une très forte expérience dans l’électrique, et on n’est pas surpris de retrouver Kia sur le podium. On est en revanche davantagé étonne de voir Hyundai dans la deuxième moitié du tableau, mais cela s’explique par une gamme un peu plus large.
Enfin, le Japon place deux marques dans les trois dernières places, et ce n’est pas vraiment une surprise, même si Toyota et Honda annoncent plusieurs nouveaux modèles 100% électriques dans un avenir proche (sans vraiment indiquer de date cependant). Nissan, que l’on dit pourtant en petite forme, fait très bonne figure avec une deuxième place, qui nous rappelle que la marque fut pionnière dans l’électrique. Mais le virage vers le tout électrique s’accélère aussi pour Toyota avec l’annonce de six nouveaux modèles 100% batteries d’ici fin 2026, dont l’Urban Cruiser, le bZ4X restylé, ainsi qu’un partenariat renforcé avec Suzuki pour produire des VE sur tous les segments, principalement hors Europe. Lexus, marque premium, prévoit aussi plusieurs modèles électriques.
Il y a bien un mouvement global – aligné ou contraint par des réglementations imminentes – vers le 100 % électrique. Mais dans la pratique, la transition dépend encore fortement des infrastructures, des coûts de production, du soutien du public, et… des montagnes russes économiques.
Le profil des stratégies varie. Volkswagen vise ses 70 % en Europe dès 2030. Ford veut électrifier toute sa gamme voiture et utilitaire en Europe d’ici à 2030. Les constructeurs coréens semblent déjà prêts pour le grand basculement. Les Japonais quant à eux restent prudents, en misant encore sur les hybrides, voire sur l’hydrogène, tout en préparant une montée plus lente vers le 100% électrique.
Enfin, parmi les principaux constructeurs européens, il est intéressant de noter qu’un seul ne propose encore aucun modèle 100% électrique : Seat. Son seul modèle, la Mii, sortie en 2019, ne figure plus au catalogue, et le constructeur ibérique ne compte pas lancer de modèle électrique avant 2030.
D’une façon générale, si les constructeurs n’ont pas à rougir du rythme de l’électrification de leurs gammes, l’ambition reste encore fragilisée par la conjoncture, avec en particulier une concurrence chinoise de plus en plus rude, des coûts élevés, mais aussi des doutes politiques sur l’interdiction du thermique en Europe à l’horizon 2035.
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