AccueilArticlesLes premières voitures électriques à batterie interchangeable en 100 secondes sont là

Les premières voitures électriques à batterie interchangeable en 100 secondes sont là

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En Chine, Changan a commencé à livrer les premiers exemplaires de l’Oshan 520. Ce véhicule électrique est très spécial. Il est équipé d’une batterie (fabriquée par CATL) interchangeable en moins de 100 secondes. Une technologie qui pourrait définitivement rendre les stations-service obsolètes. Reste maintenant à développer l’infrastructure nécessaire pour que les clients puissent profiter des bénéfices.

Le développement des batteries interchangeables n’est pas nouveau, mais la Chine est le premier pays à transformer cette promesse en réalité industrielle. L’équipementier CATL, leader mondial dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques, a officialisé fin mai la livraison des premiers véhicules utilisant son nouveau système baptisé « Choco-SEB ». Il s’agit d’une batterie capable d’être remplacée en moins de 100 secondes. Une performance record, qui fait de CATL l’expert en la matière.

Reprendre 500 km en 100 secondes, ça vous dit ?

Le premier modèle à bénéficier de cette technologie est l’Oshan 520, un véhicule produit par Changan. Ce SUV électrique, commercialisé à partir de 166 800 yuans (environ 20 500 dollars), affiche une autonomie de 515 km (selon le cycle chinois CLTC). Le 25 mai, 1 000 exemplaires ont été livrés. Au total, la firme chinoise aurait déjà enregistré plus de 15 000 commandes pour cet engin prometteur. Preuve d’un intérêt fort du marché domestique pour ce système d’échange de batterie.

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Contrairement à la recharge traditionnelle, qui peut durer de 18 à 30 minutes sur un chargeur rapide, cette solution permet de retrouver une autonomie de 500 km en moins de deux minutes. Un délai comparable, voire inférieur, au temps nécessaire pour faire le plein d’essence. D’autres marques chinoises ont également décidé de miser sur l’échange de batterie. C’est le cas de Nio, un constructeur distribué en Europe, qui dispose déjà de 60 « Power Swap Stations » sur le Vieux continent.

Quid des infrastructures ?

Justement, c’est toute la problématique ! Pour que le modèle fonctionne à grande échelle, il faut une infrastructure adaptée. À Chongqing, ville natale de Changan, 34 stations d’échange Choco-SEB sont déjà opérationnelles. L’objectif est d’en installer plus de 50 dans la ville d’ici à la fin de l’année, et 1 000 dans tout le pays à la même date. Outre Changan, d’autres grands noms de l’industrie automobile chinoise (GAC, Chery, FAW, BAIC et Nio) ont annoncé leur intention de s’appuyer sur la technologie de CATL.

Au sein de l’empire du Milieu, l’objectif est clair : créer un standard industriel autour de la batterie interchangeable, avec un système compatible entre plusieurs modèles et marques. Une mutualisation indispensable pour amortir les investissements et assurer la rentabilité du système. Si la technologie impressionne, sa transposition hors de Chine soulève plusieurs questions. En Europe, le réseau de bornes de recharge rapide est en pleine expansion, mais l’infrastructure d’échange de batteries reste quasi inexistante.

L’harmonisation technique entre constructeurs, déjà complexe dans le domaine de la recharge, semble être un obstacle potentiel supplémentaire. Aussi, la réglementation européenne ne prévoit pas encore de cadre adapté à ce type d’opérations automatisées. On peut très bien imaginer que cette technologie d’échange de batterie prenne de l’ampleur rapidement et devienne la norme en Chine. Si c’est le cas, Pékin risque d’accentuer encore plus son avance dans le domaine de l’électrique.

CATL conforte son avance

À terme, ce procédé pourrait répondre à des usages spécifiques. Les flottes de taxis ou les services de livraison, pour qui le temps d’immobilisation est critique, pourraient tirer un avantage évident de cette technologie. Les camions électriques peuvent également profiter de l’échange de batterie. On voit aussi un intérêt pour les zones urbaines denses où le stationnement est limité. Les grandes villes pourraient voir dans ce système une solution pour fluidifier l’usage de la voiture électrique.

Selon le cabinet SNE Research, CATL détenait près de 29 % de part de marché mondial dans le secteur des batteries pour voitures électriques début 2025. Malgré les nouveaux entrants et l’accélération du marché, le Chinois ne faiblit pas. En industrialisant un système d’échange rapide, l’équipementier prend une longueur d’avance sur ses concurrents, notamment Coréens et Européens. Plus qu’une prouesse technique, on assiste peut-être à l’arrivée d’un nouveau standard sur le marché automobile.

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