Le Bien Borné : le leasing social 2025 pour les voitures électriques, une bonne nouvelle malgré tout

Ce 30 septembre 2025 va s’ouvrir le robinet du leasing social pour 50 000 voitures électriques. Au-delà des contraintes, qu’apporte de positif cette formule pour faire avancer la mobilité décarbonée ?

Encore un truc à la masse ?

Minute souvenir : le leasing social est la concrétisation de « la voiture électrique à 100 euros » annoncée par le président Emmanuel Macron lors de son premier mandat. La formule doit permettre à des foyers normalement pas très favorisés d’accéder au VE pour leurs déplacements quotidiens.

Ça commence donc par deux contraintes dont la première est de justifier d’un revenu fiscal de référence par part inférieur à 16 300 €. Sa valeur est à retrouver sur l’avis d’imposition de 2024 au titre des revenus de 2023 si le versement du premier loyer est fait dès cette année. S’il intervient en 2026, alors c’est l’avis d’imposition de 2025 (revenus de 2024) qui sert de base.

Pour la deuxième contrainte, c’est au choix : soit la distance que vous effectuez entre votre cocon et le boulot avec votre voiture est d’au moins 15 km, soit vous parcourez à l’année plus de 8 000 km pour votre travail.

Pour être l’un des 50 000 bénéficiaires du leasing social 2025, il va falloir être rapide sur l’accélérateur, car l’an dernier seulement quelques jours ont suffit à tarir la source. Copinez dès maintenant avec un vendeur de voitures électriques peut entrouvrir la porte des élus !

Jetons là les motifs à activer les électro-freins

Que celui qui pense que le leasing social est bien ficelé me jette le premier ion ! Les motifs d’être refroidi ou fâché sont dans une liste qui n’a rien de secret et que chacun peut allonger :

• Ça peut coûter cher parce que le loyer de départ ne tient pas compte de l’assurance, des révisions et des options pour lesquelles vous allez forcément craquer.
• L’engagement est d’au moins trois ans et parfois plus.
• Au bout de la location, vous n’aurez souvent plus de voiture.
• À la restitution, votre bon copain vendeur de VE sortira sa calculette des frais de remise en condition du véhicule en appuyant sur la touche + à chaque égratignure vue sur les jantes et la carrosserie. S’il ne le fait pas, c’est vraiment un bon copain. Sinon l’amadouer en reprenant une voiture chez lui sera peut-être très efficace pour qu’il oublie la calculette.
• Le risque est grand avec au moins 8 000 km pour aller bosser d’exploser les 12 000 km par an prévus en général dans le contrat. Et les courses, et les sorties, et les vacances… ?
• Avec beaucoup d’enfants, des ménages pas vraiment défavorisés peuvent accéder au leasing social 2025.
• Peu d’étudiants et apprentis pourront en profiter.
• Ajoutez ici votre premier motif de n’être pas content du dispositif.
• Ajoutez maintenant en vrac les autres.

Pleines LEDs sur le VE

Pour premier effet positif, le leasing social attire l’attention d’une partie de la population qui ne se serait pas intéressée autrement aux voitures électriques. Même si au bout de la course d’orientation beaucoup seront perdus, des recherches personnelles sur les modèles, leur autonomie, la recharge et des témoignages d’utilisateurs auront été effectuées. Pour certains, c’est là que la décision de rouler bientôt en électrique va être prise, quitte à regarder du côté des occasions, y compris des offres des constructeurs pour des LLD ou des LOA sur des VE de seconde main.

À lire aussi

Leasing social voiture électrique : tout ce qu’il faut savoir sur les changements en 2025

Réveiller le marché de l’occasion

Dans leurs recherches, beaucoup de foyers modestes qui pourraient prétendre au leasing social vont percevoir que la location n’est pas ce qu’il y a de plus sûr pour eux. Après tout, en matière d’aides à l’acquisition, l’État propose et le citoyen dispose ! Les meilleures affaires en voitures électriques d’occasion devraient alors trouver preneurs plus rapidement grâce à cela, ce qui réveillerait le marché. Aux vendeurs d’en profiter avec une bonne stratégie ! En se positionnant à des prix parmi les plus alléchants, ils auront plus de chance de trouver un acheteur dans un délai moins long qu’à l’habitude. D’autres pourront au contraire vouloir en profiter pour en attendre un prix plus élevé à mesure que les offres les plus intéressantes auront disparus.

Les loyers du leasing social aussi pour des VE exclus

Même si les constructeurs le voulaient, les modèles de voitures électriques ne sont pas tous admis au catalogue du leasing social. C’est normal que l’examen d’entrée exige une production moins carbonée mettant en avant le Made in Europe. À ce jeu, des marques placent un ou plusieurs VE et d’autres aucun. Comme l’année dernière, plusieurs de celles-ci vont vouloir profiter de l’aspiration du leasing social pour proposer des loyers aussi alléchants en espérant profiter du couperet des 50 000 VE. Ne pas hésiter à taquiner les concessionnaires qui peuvent parfois avoir des informations sur des promotions en cours de préparation sur du neuf et de l’occasion.

Le rêve d’une belle voiture neuve

Hier, c’était sur les Tesla, aujourd’hui c’est plutôt sur la Renault 5 E-Tech que le piéton se retourne d’admiration et d’envie. Et ça tombe bien parce que cette voiture de désir figure dans la liste des VE socialement leasables lisibles éligibles. Des voitures électriques qui font vraiment envie deviennent accessibles à des foyers modestes grâce au leasing social. Ce n’est donc pas seulement une sorte d’outil de travail qu’ils vont pouvoir utiliser pendant au moins trois ans, mais une voiture novatrice et désirable à laquelle ils ne pensaient pas avoir droit. Ce qui va justifier pour quelques-uns le saut dans l’inconnu (en particulier au bout du contrat) et de se risquer à la loterie des pénalités de restitution. L’espace de quelques jours, une ouverture se fait dans un quotidien tendu pour vivre le rêve d’avoir une belle voiture neuve.

Pour bien s’en sortir

Pour que le rêve ne tourne par au cauchemar, il va falloir prendre des précautions presque aussi nombreuses que les options dans les catalogues des constructeurs allemands :

• Souscrire à une bonne assurance couvrant au maximum les potentiels dégâts,
• Éviter de prêter la voiture au pote, au frère, à la voisine ou à tout autre proche voulant découvrir ce qu’un VE fait dans le ventre en accélérant à fond,
• La garer toujours dans un coin où elle risquera le moins d’être endommagée,
• À la LLD préférer peut-être la LOA (attention à la valeur de rachat qui devra être supportable) pour ne pas se retrouver sans voiture à la fin du contrat et éviter les frais de remise en état en la conservant,
• Choisir une offre avec des pénalités supportables en cas de dépassement du kilométrage prévu,
• À continuer avec vos idées…

À lire aussi

Le leasing social revient, mais est-ce une aubaine ou un piège ?

Présenter le bon profil

En raison des frais très probables à la restitution, être en réelle situation de précarité n’est pas le meilleur profil pour les prétendants au leasing social, à moins de tabler sur une vraie amélioration dans le futur de ses conditions personnelles. Cette formule convient mieux à ceux qui au terme du contrat pourront faire face à ces contraintes :

• Foyer modeste qui a cependant « une petite poire pour la soif »,
• Famille où l’un des parents provisoirement sans emploi à une piste sérieuse de reprise professionnelle,
• Véritables perspectives de promotion au travail ou d’économie (logement moins coûteux par exemple en loyer ou énergie),
• Volonté de conserver le véhicule si LOA et se savoir en mesure de le faire,
• Alternant ou apprenti fiscalement indépendant ou non (sous réserve que les conditions de 2024 soient bien maintenues),
• Activité professionnelle avec des indemnités kilométriques pouvant couvrir les loyers,
• Et vous ?