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Dimensions, technologies, équipements : plus que jamais, la Clio a tout d’une grande. Au point de perdre de vue son rôle de citadine et de ne plus convenir à une partie de sa clientèle ?
Elle n’est pas électrique, et pourtant c’est la star du salon de Munich. Le renouvellement de la voiture la plus vendue en Europe, c’est forcément un événement. Et donc un moment risqué. Renault n’a pourtant pas hésité à revoir en profondeur la Clio pour la sixième génération. Avec un mot choisi par la marque pour résumer la recette : c’est la Clio « survitaminée ».
La Clio a su rester au fil des générations une référence de sa catégorie en suivant un principe devenu un slogan : avoir tout d’une grande. L’auto est ainsi appréciée par sa polyvalence, cette capacité à se plier à tous les usages. La sixième mouture va évidemment se placer dans la continuité. Comme le dit Renault, « tous les curseurs ont été poussés ». Mais on en vient à se demander s’ils n’ont pas été trop poussés cette fois !
À lire aussiSi la Clio 5 était un peu plus courte que la 4, cette fois, la citadine grandit de 7 cm. Elle atteint 4,12 mètres. La Clio devient la plus grosse de sa catégorie. Et cette taille, cela fait beaucoup pour une citadine, même si la plupart des rivales tournent autour de 4,05 mètres.
On sent qu’avec cette grosse Clio, la marque souhaite aussi avoir un produit capable de séduire les clients orphelins de la Megane thermique, celle-ci ayant été définitivement stoppée. A la place, on a… le crossover Symbioz, long de 4,41 mètres.
Si elle reste bien tournée vers les citadines, la Clio 6 veut essayer de répondre aux besoins des clients de compactes traditionnelles, d’autant que ses prestations sont à niveau. La communication de la marque insiste d’ailleurs beaucoup sur le mot berline… car, mine de rien, la Clio est la dernière offre thermique de Renault qui ne soit pas un SUV ou un van.
Le risque est de perdre les clients qui trouvent que cela fait trop. Et il y en a, à la recherche d’une petite polyvalente facile à garer dans un petit garage ou plus pratique en ville. La Toyota Yaris mesure 3,94 mètres, soit 18 cm de moins, ça compte.
Renault a déjà fait un choix fort : celui de simplifier l’offre de motorisations. Il n’y a que trois possibilités : un essence, un essence/GPL et un hybride. Le diesel est ainsi abandonné. Surtout, la moins puissante des Clio 6 annonce… 115 ch ! Voilà qui semble énorme pour l’entrée de gamme d’une citadine !
Renault a rationalisé l’offre, éliminant le petit SCe de 65 ch, peu adapté au modèle, et peu prisé des acheteurs. Mais ensuite, le TCe de 90 ch est remplacé par un TCe de 115 ch. Mine de rien, il n’y a pas si longtemps, une telle puissance, c’était quasiment le haut de gamme, hors finitions sportives.
Et pour l’hybride, c’est pareil. On passe d’un 1.6 de 145 ch à un 1.8 de 160 ch. On est quasiment au niveau de la puissance d’une Clio 2 RS, alors qu’il est question ici d’une version écolo. Mais Renault promet toujours une consommation record, avec une homologation à 3,9 l/100 km.
Là encore, on se dit qu’une offre si puissante peut refroidir des clients à la recherche d’une citadine simple, qui n’a pas besoin d’être survitaminée. En face, la Toyota Yaris hybride se décline en 116 et 130 ch. Si le tonus de la Clio sera appréciable, il peut donner l’image d’un modèle trop puissant et donc trop cher.
La curiosité vient quand même de l’absence de micro-hybridation, qui aurait pu combler un vide et permettre de communiquer sur une hybridation plus abordable.
C’est la grosse interrogation. Renault n’a pas encore dévoilé les prix de la voiture. Mais avec une telle montée en gamme, que ce soit en taille, en équipements ou en puissance, impossible d’imaginer cette Clio bon marché ! Reste que l’actuelle commence déjà à 20 100 € avec la finition evolution et le moteur TCe 90 ch (la generation proposée actuellement avec un prix moindre est une série spéciale de fin de carrière). On peut toutefois se dire que, pour un aspect psychologique, la nouvelle débute à 19 900 €.
Ce qui semblera beaucoup pour certains, qui ont toujours en tête l’époque des Clio à moins de 15 000 € ! Mais c’est une époque lointaine, toutes les voitures sont devenues plus chères, notamment parce qu’elles sont mieux dotées. Et sur le plan techno, la Clio 6 veut aussi en offrir plus. En plus de la foule d’aides à la conduite imposées par l’Europe, elle aura de série un écran tactile 10 pouces.
L’hybride devrait commencer à près de 25 000 €. Mais pour Renault, ce n’est pas un problème. La marque ne le cache pas : l’important est d’être bien placé pour la location, avec des loyers attractifs. Et elle est confiante sur la valeur résiduelle de l’auto, ce qui permet de baisser les loyers.
Toutefois, la concurrence évolue. MG est venu secouer le marché de la citadine hybride avec une MG3 à 19 990 €. Plus de 5500 exemplaires ont été immatriculés depuis le début de l’année. Sans compter que des concurrents brouillent les pistes avec des citadines qui se contentent d’une micro hybridation, mais sont annoncées comme des hybrides dans les pubs. Suzuki ne s’en prive pas avec sa Swift « hybride » dès 19 190 €. Un joli succès avec plus de 8 400 immatriculations de janvier à août.
Forcément, cette stratégie de la Clio survitaminée, Renault l’assume. La voiture se doit d’être au top de sa catégorie, quitte à prendre de l’avance, d’autant que les principales rivales seront renouvelées par la suite. L’idée est aussi de dégager de meilleures marges sur ce produit.
Reste que la voiture monte en gamme et que Renault n’a plus de proposition thermique en dessous, la prochaine Twingo n’étant qu’électrique. Aucune Renault essence à moins de 20 000 €, cela peut surprendre. A trop délaisser l’entrée de gamme, le Losange crée un vide que la concurrence occupera. Mais il y a sûrement une stratégie de groupe.
Si la Clio en propose plus, c’est pour s’éloigner de la Dacia Sandero… qui a, elle aussi, monté en gamme. En raison des normes européennes, mais aussi des attentes de ses propres clients. Ceux qui trouvent que cette Clio en fait trop peuvent aller voir la Sandero, qui propose toujours des prix serrés (dès 12 990 €) ou des puissances raisonnables. La complémentarité se joue aussi au niveau du style. Quand la Clio 6 prend des risques, la Dacia reste dans le classique.
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