AccueilArticlesGagner 300 km d’autonomie en 2 minutes : cette promesse sera-t-elle enfin tenue en 2026 ?

Gagner 300 km d’autonomie en 2 minutes : cette promesse sera-t-elle enfin tenue en 2026 ?

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La remorque prolongatrice d'autonomie de Far-a-Day
La remorque prolongatrice d'autonomie de Far-a-Day

Solution promise depuis plus de 10 ans, la remorque EP Tender pour voyager loin à l’occasion pourrait débarquer sur un premier axe autoroutier dès l’année prochaine.

« Loin un jour »

Pour baptiser cette startup française, joli jeu de mots que Far-a-Day qui mêle le nom d’un productif savant du XIXe siècle à une expression que l’on pourrait traduire par « Loin un jour » ! Il illustre très bien la volonté des quatre fondateurs d’organiser un service pour voyager facilement sur de longues distances avec une voiture électrique.

Rejoindre la destination de ses vacances ne prendrait plus vraiment davantage de temps qu’avec un modèle thermique. Sur l’autoroute, il suffirait de ne passer qu’environ 2 minutes dans des stations dédiées où faire échanger automatiquement la batterie externe sur roues.

Le concept semble idéal pour des VE à petite batterie et/ou à la capacité énergétique exploitable déclinante. Sur le papier, deux minutes pour pouvoir parcourir à nouveau 300 km, c’est bien mieux que de passer une demi-heure à une borne de recharge pour retrouver de l’ordre de seulement 150 km d’autonomie.

Dans un premier temps, cette possibilité pourrait être proposée en 2026 sur un premier corridor entre Paris et Bordeaux. L’année suivante, 30 stations couvriraient « 80 % des trajets longue distance » en France.

Un concept qui s’est décarboné

A l’origine, cette idée a été imaginée par l’ingénieur Jean-Baptiste Segard qui nous lit, répond aux commentaires de nos lecteurs, et que nous avons rencontré à plusieurs reprises. La première fois, c’était en 2013, Hugo avait pu observer l’EP Tender attelé à une Renault Zoé 22 kWh permettant de réaliser d’une traite le trajet Paris-Marseille.

A l’époque, la remorque embarquait un prolongateur d’autonomie à essence. Quatre ans plus tard, nous prenions place à bord de la voiture pour constater comment l’attelage pouvait se mesurer aux Tesla Model S lors du rallye EVRT entre Paris et Berlin.

En 2020, j’avais moi-même voulu donner la parole à Jean-Baptiste Segard qui venait de faire évoluer son système en remplaçant par des batteries le bloc thermique. Faisant partie de l’équipe fondatrice de Far-a-Day, il défend toujours en 2025 son invention.

La remorque pesant 500 kg et ajoutant 1,30 mètre de longueur au véhicule reçoit 60 kWh de batterie qui se traduisent sur l’autoroute par une autonomie additionnelle estimée à 300 km.

Scénario

Localisées à l’entrée d’autoroutes, les stations d’échanges de la remorque prolongatrice d’autonomie seraient chacune alimentées par 300 m2 de panneaux solaires installés sur place. Grâce à une application smartphone, les utilisateurs du service réserveraient à l’avance le swap.

Entre le décrochage automatique de la batterie externe déchargée et le raccordement de la nouvelle pleine d’énergie, il ne faudrait pas plus de 2 minutes.

Dans le communiqué de presse daté de ce lundi 24 novembre 2025, il est indiqué que « le coût de l’électricité sera le même que celui proposé par les stations de recharge rapide ». Ce qui est tout de même bien vague puisque, en fonction de l’abonnement, les électromobilistes paient aujourd’hui le kilowattheure, à la louche, entre 0,30 et plus de 0,70 euro, sans compter la possible commission de l’opérateur de mobilité.

On imagine aussi qu’il faudra prévoir une adhésion au service, pas forcément dissuasive. A noter que les remorques seraient assemblées au cœur du Technopôle de Magny-Cours.

On suivra cela de près, en se demandant si cette fois est la bonne pour une idée promise depuis 12 ans donc !

Et vous, pensez-vous que cette petite remorque ajoutant de l’autonomie est une bonne idée ? Est-elle encore utile de nos jours ? Donnez votre avis dans les commentaires !

Avis de l'auteur

Que penser plus de 10 ans plus tard de ce système parfaitement abouti aujourd'hui mais qui affronte un maillage en bornes de recharge devenu efficace pour effectuer de longues distances sur l'autoroute ? C'est bête à dire, mais ce sera toujours l'attrait économique permis par le système qui le fera aboutir ou pas. Aujourd'hui encore, nombre de foyers modestes peinent à imaginer leur passage à l'électromobilité car les VE coûtent trop cher pour eux et que les modèles qui leur seraient potentiellement accessibles en occasion auraient des autonomies trop limitées pour répondre à tous leurs besoins. La proposition de Far-a-Day constituerait potentiellement une solution pour ces foyers modestes à la condition que ce ne soit pas piégeux pour leur budget. Ce qu'ils seraient prêts à mettre financièrement serait-il suffisant rémunérateur pour que le compte de résultat de la startup soit à l'équilibre ? Pas sûr ! Sur le plan environnemental, c'est presque du tout bon. On a un système Made in France associé à une production d'énergie renouvelable (Suffisante pour recharger toutes les remorques ?). Sa généralisation permettrait à bien des automobilistes de choisir des voitures avec des batteries moins capacitaires sans avoir peur d'aller loin. Même avec une autonomie qui se serait bien émoussée au fil des années. Donc des VE au bilan carbone améliorés et plus durables dans une utilisation polyvalente. Personnellement, je pourrais être séduit et reprendre une Citroën C-Zero, à condition déjà d'un upgrade de ses batteries à au moins 25-30 kWh nécessaires pour mes usages courants. Quid de la possibilité de tracter avec des voitures qui ne sont pas homologuées pour cela ? Jean-Baptiste Segard avait réussi à obtenir la possibilité de le faire avec la Renault Zoé. Il pourra nous répondre directement dans les commentaires s'il le veut bien. Il reste que nombre de nos lecteurs ont toujours été sceptiques concernant cette solution. Qu'en pensez-vous aujourd'hui ? Dites-le nous dans les commentaires !

Philippe SCHWOERER

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