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La première voiture électrique du Cheval cabré aura quatre portes, quatre places, quatre moteurs et dépassera la barre des 1 000 ch.
La forme demeure floue. Mais on connaît désormais le fond. Ce mardi, Ferrari a révélé en avant-première les caractéristiques techniques de sa première voiture électrique, nommée pour l’heure Elettrica. Ce modèle sera lancé l’an prochain sur une plateforme totalement inédite. À la fin de l’hiver, nous verrons l’intérieur. La présentation complète aura lieu au printemps.
La marque parle par ellipses de son VE. « Elle aura quatre places, quatre portes et un volant » a tout de même lâché Benedetto Vigna, patron de Ferrari, sollicité par les journalistes (dont Automobile Propre faisait partie) à l’occasion d’une journée de présentation des choix techniques opérés à Maranello (Italie). Les responsables du Cheval cabré parlent notamment d’« espace intérieur » ou de conduite « longue distance ». La géométrie des trains roulants évoque un véhicule plutôt bas. Plutôt qu’un SUV, il s’agira donc possiblement d’une berline, mais avec un capot court et un conducteur en position avancée.
Passons au fond. L’âme d’une Ferrari résidait jusqu’ici dans le moteur thermique. La voiture électrique sera mue par quatre machines synchrones à aimants permanents. Le tandem placé à l’avant développe jusqu’à 286 ch et les rotors tournent jusqu’à 30 000 tr/min. Un régime démentiel jusqu’ici revendiqué uniquement par la Yangwang U9. L’unité avant sera déconnectable, afin de favoriser les économies d’énergie à vitesse stabilisée. Mais aussi d’offrir une « pure » propulsion pour usage récréatif, par exemple sur circuit.
À l’arrière, on retrouvera là aussi deux machines au format extrêmement compact, puisque le rotor mesure à peine une douzaine de centimètres de longueur. Là, il est question d’une puissance de 640 kW, soit 870 ch et d’un régime maximal plafonné — ce n’est pas le bon mot — à 25 500 tr/min. Ces vitesses de rotation élevées assurent de l’allonge au futur modèle : la VMax est annoncée à 310 km/h. La puissance cumulée est indiquée à plus de 1 000 ch dans le mode « Boost ».
Empattement : 2,96 m
Poids : environ 2 300 kg
0 à 100 km/h : 2,5 secondes
Vitesse maxi : 310 km/h
Puissance maxi essieu AV : 210 kW / 286 ch
Puissance maxi essieu AR : 640 kW / 870 ch
Puissance cumulée : plus de 1 000 ch en mode Boost
Batterie : NMC, 122 kWh
Puissance de recharge maximum : 350 kW
Autonomie annoncée : + de 530 km
Contrairement à la prochaine AMG GT XX, la Ferrari Elettrica ne sera pas dotée de machines à flux axial. La marque avait pourtant inauguré la technologie en série sur la chaîne de puissance hybride de la 296 GTB. Cette première était le fruit d’un partenariat avec l’entreprise britannique Yasa. Depuis, la start-up a été rachetée par le groupe Mercedes… qui entend se garder l’exclusivité de la techno côté VE.
La présence de deux moteurs sur chaque essieu permettra à la Ferrari Elettrica d’utiliser à plein les possibilités du torque vectoring. Les roues arrière pourront pivoter jusqu’à 2,5° aidant la voiture à faire disparaître ses 2 300 kg en courbe. La suspension active 48 volts a été améliorée par rapport à celle du Purosangue, proposant un niveau accru de confort. Maranello a d’ailleurs opté pour un berceau arrière en alliage d’aluminium, isolé du reste du châssis par des silentblocs. Le but est d’éviter que les vibrations liées aux régimes élevés ne se transmettent aux passagers.
Placée sous le plancher, la batterie est constituée de 15 modules comportant 14 cellules « pouch » (en lamelles, donc, plutôt qu’en cylindres) fournies par le fabricant coréen SK On. La chimie NMC a été retenue en raison de sa densité énergétique. Le montage sera assuré, tout comme celui des machines ou des onduleurs, au sein du nouveau e-building de Maranello. Le système électrique est prévu pour fonctionner avec une tension nominale de 800 volts (en réalité jusqu’à 880). La capacité brute annoncée de ce pack est de 122 kWh. Ferrari revendique une autonomie supérieure à 530 km sans préciser sur quel cycle d’homologation.
La marque émilienne ne nous a pas non plus communiqué de chrono sur l’exercice de la recharge « 10-80 % ». Mais Elena Ligabue, responsable des batteries, nous a indiqué que la voiture pourra reprendre « 70 kWh en 20 minutes » sur borne rapide. La puissance de recharge en crête culmine à 350 kW. La marque a également maintenu le modèle classique cellule/module/pack afin de pouvoir facilement intervenir en cas de faiblesse à long terme.
Ferrari espère rendre la conduite aussi vivante que dans un véhicule thermique. Il y a un an, Automobile Propre vous faisait part des singuliers brevets de conduits et de « flûte de pan » déposés par Ferrari pour offrir une sonorité naturelle à son premier VE. La solution finalement retenue sera un peu plus conventionnelle. Un accéléromètre a été placé près de l’onduleur, dans le carter contenant les deux machines arrière. Il enverra des impulsions électriques qui seront « retranscrites » dans l’habitacle, uniquement lors de situations de conduite dynamiques. Si nous n’avons pas entendu d’extrait lors des échanges avec les pontes de la marque, Ferrari précise qu’il ne s’agira pas de singer le timbre d’un moteur thermique ou de proposer un son futuriste façon vaisseau spatial. Il est trop tôt pour juger la démarche.
Le toucher sera aussi sollicité, notamment pour gérer le couple depuis le siège conducteur. « Les ingénieurs de Ferrari ont défini cinq niveaux de puissance et de couple sélectionnables séquentiellement à partir de la palette droite afin d’offrir une accélération progressivement plus forte sur une très large plage de vitesses », précise le communiqué officiel publié par la marque. La palette de gauche servira plus classiquement à régler le niveau de régénération au freinage. Nous sommes curieux d’en savoir plus sur ces interfaces entre conducteur/rice et voiture.
À lire aussiEt la vue ? L’esthétique devrait casser certains des codes habituels, Ferrari ayant pris conseil auprès de LoveFrom, l’entreprise menée par Jony Ive, l’ex-Monsieur design d’Apple. « Ce n’est pas nouveau dans la maison, historiquement Ferrari faisait appel à Pininfarina » a rappelé le grand patron, Benedetto Vigna. Ces dernières années, Maranello s’appuyait plutôt sur son service interne piloté par Flavio Manzoni.
L’appellation « Elettrica » est officiellement utilisée par Ferrari. Mais l’amministratore delegato a refusé de confirmer qu’il s’agissait là du nom définitif du modèle de série. Le premier modèle électrique de Ferrari recèle encore bien des mystères.
Automobile Propre était sur place pour découvrir en avant-première les éléments du châssis et de la chaîne de puissance. Nous vous livrerons bientôt une analyse plus poussée des choix opérés par Ferrari.
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