AccueilEssaisEssai du nouveau Tesla Model Y Standard : l'entrée de gamme essentielle ou trop dépouillée ?

Essai du nouveau Tesla Model Y Standard : l'entrée de gamme essentielle ou trop dépouillée ?

Sommaire

La suite de votre contenu après cette annonce

Simple, basique, le nouveau Tesla Model Y est enfin disponible en version Standard, que nous avons pu essayer en avant-première entre Paris et Sens. Alors, que vaut cette version «dépouillée» du SUV électrique le plus vendu au monde ? Allons voir tout cela en détail.

L’essai s’est déroulé entre Paris — ou plutôt Saint-Ouen-sur-Seine — et Sens, la ville qui abrite la plus ancienne et la plus belle cathédrale gothique au monde. Au programme : un trajet d’environ 350 km, dont un tiers sur l’autoroute, un autre tiers sur les nationales et le dernier tiers entre la ville et le périurbain, le tout sous une pluie typique de fin novembre et des températures oscillant entre 5° et 9°.

Les changements sur le Tesla Model Y Standard

Faisons un tour du propriétaire pour voir ce qui change esthétiquement sur cette version Standard du Model Y. La première chose que l’on remarque est l’absence de bandeau lumineux traversant la face avant. À la place, on a des feux à LED classiques, toujours dotés d’un éclairage matriciel soit dit en passant. Le SUV électrique se dote également de nouvelles jantes, ou plutôt de nouveaux enjoliveurs, inspirés de ceux du Cybertruck en 18 pouces pour favoriser l’efficience. À l’arrière, on constate que le bandeau lumineux a pareillement disparu.

Pour le reste, le Model Y Standard conserve les mêmes dimensions que le modèle premium, avec une longueur de 4 797 mm, une largeur de 1 982 mm (2 129 mm avec les rétros déployés) et une hauteur de très exactement 1 621 mm.

Le poids est affiché à 1 906 kg avec une capacité de remorquage à 1,6 t. Le Model Y d’entrée de gamme conserve le gigantesque coffre de 835 l (2 118 l une fois les sièges arrière rabattus), mais voit le cache-bagages disparaitre. Le frunk est aussi toujours là, avec un volume de 117 l.

Bien que le toit du Model Y reste fabriqué en verre, celui-ci a été complètement recouvert de tissu à l’intérieur pour une raison que nous avons du mal à comprendre. D’après la marque, certains clients des coins les plus ensoleillés de la planète se plaignaient d’être gênés par le soleil avec le toit panoramique. Mouais. N’aurait-il pas été plus judicieux de le rendre plus opaque au lieu de le condamner totalement ?

À l’intérieur justement, attardons-nous sur les nouveautés car il y en a quelques-unes. À commencer par le tissu qui fait son apparition au niveau des sièges et du tableau de bord. L’ambiance est toujours minimaliste à bord avec environ cinquante nuances de gris réparties entre le tableau de bord et les sièges. L’habitacle est neutre et austère mais pas dépouillé pour autant. On a toujours le grand écran tactile central qui permet de tout contrôler dans l’auto, y compris la position des sièges dont la commande physique a disparu sur la version Standard. Les sièges sont très confortables et sont toujours chauffants (mais pas ventilés), tout comme le volant.

À lire aussi
Voici comment Tesla a discrètement allégé le Model X de 180 kg

À l’arrière, la place est toujours gigantesque aussi bien en largeur qu’en hauteur. On constate la disparition de l’écran tactile permettant de contrôler la clim ou la ventilation à l’arrière. À la place, on a deux ports USB-C (il y en a cinq en tout). Si les places aux extrémités restent suffisamment confortables, celle du milieu est si dure qu’il sera difficile d’envisager un long trajet dessus.

Qu’en est-il au niveau de la partie technique ?

Comme d’habitude, Tesla laisse planer le doute sur les données précises de ses batteries et le Y Standard ne déroge pas à la règle. On estime sa batterie à environ 60 kWh de capacité nette, mais on sait que celle-ci accepte jusqu’à 175 kW de charge en DC, ce qui se traduit par une récupération de 260 km en 15 minutes, sur un Supercharger approprié.

Nous avons pu expérimenter une charge sur une station Total délivrant précisément 175 kW, et il nous a été impossible d’observer plus de 143 kW en pic. Pour le contexte : la température était d’approximativement 7°, sans reconditionnement de la batterie et en partant d’un niveau de charge de 29 %. Cela dit, cette charge éclair nous a permis de constater l’excellente courbe de charge de la voiture, puisque celle-ci chargeait toujours à plus de 60 kW à 85% de batterie et même à plus de 40 kW au-delà de 90%… On est largement au-dessus de la moyenne observée chez les concurrents.

Tesla annonce une autonomie WLTP mixte de 534 km pour une consommation normalisée de 13,1 kWh/100 km. Qui dit mieux ? Pas grand monde. Dans la réalité hivernale de notre essai, le trajet de 350 km s’est soldé par une consommation moyenne de 18 kWh/100 km, avec un tiers de trajet réalisé sur autoroute. Une estimation rapide nous emmène à 350 km d’autonomie réelle en hiver sur un trajet autoroutier, et jusqu’à 450 km largement réalisables sur du périurbain.  Le Tesla Model Y Standard permet de parcourir, en vrai, ce que certains concurrents promettent en WLTP.

Au niveau de la motorisation, toutes les données n’ont pas encore été dévoilées à date, mais on sait que le Tesla Model Y Standard accélère de 0 à 100 km/h en 7,2 s et que sa vitesse maximale est fixée à 200 km/h. Des caractéristiques techniques non seulement suffisantes au quotidien, mais également dans la moyenne haute par rapport à la concurrence. Personnellement, j’ai apprécié la réactivité de l’accélérateur avec un effet « coup de pied aux fesses » typique des voitures électriques coupleuses.

Le Model Y offre une position de conduite assez haute, mais la visibilité n’est pas parfaite pour autant. À l’avant, les montants de pare-brise sont assez massifs et gênent la visibilité. Cette même visibilité est réduite à l’arrière à cause de la lunette écrasée. Heureusement, on peut compter sur les nombreuses caméras extérieures (huit au total) pour nous aider à manœuvrer. En actionnant le seul commodo disponible, celui des clignotants, un rappel vidéo de l’angle mort apparaît sur l’écran central : c’est toujours pratique. La maniabilité de l’auto est toujours handicapée par un diamètre de braquage beaucoup trop grand, mais on s’en sort pas trop mal grâce à toutes les aides à la conduite à notre disposition. Il est à noter que Tesla n’a appliqué aucune restriction logicielle à la version Standard. Certains compromis techniques ont été faits pour réduire les coûts au maximum (comme la signature lumineuse simplifiée), mais le Model Y conserve toutes les fonctionnalités embarquées, y compris dans l’app mobile.

Grâce au double vitrage, de série sur le Tesla Model Y Standard, l’insonorisation est impeccable sur route comme sur autoroute. Seuls quelques bruits d’air au niveau des rétroviseurs sont audibles à grande vitesse. Autrement dit, la conduite est ultra-silencieuse et souple.

À lire aussi
Fiabilité : le Tesla Model Y échoue à la dernière place au contrôle technique allemand

Les aides à la conduite sont nombreuses et, comme souvent chez Tesla, la « conduite automatique supervisée » est optionnelle. Lors de notre essai, nous avons pu constater quelques freinages exagérés et non justifiés dans un trafic ultra-chargé de la région parisienne. Cela s’est fréquemment produit dans les embouteillages, avec des motos qui remontent les files à toute vitesse. Une fois que la moto surgit devant le radar avant de la voiture, celle-ci la considère comme un danger immédiat et pile, alors même que la moto est déjà bien loin. Un réglage qui sera sûrement peaufiné via une prochaine mise à jour. En parlant des mises à jour, justement, Tesla annonce en proposer une centaine par an pour ses clients, de manière gratuite. C’est ainsi que les clients dont le hardware avait la prédisposition ont pu « télécharger » les feux matriciels, par exemple.

Conclusion

Le Tesla Model Y Standard est commercialisé à partir de 39 990 €. Il est fabriqué à Berlin et est donc éligible à un large éventail d’aides à l’achat de VE en France, du moins pour l’instant. Selon le dossier du client, le fameux « coup de pouce de l’État » peut représenter jusqu’à 4 200 € pour l’achat d’un Model Y d’entrée de gamme, soit un peu moins de 36 000 € pour l’une des voitures les plus efficientes et les plus pragmatiques du marché. Mais même sans ce coup de pouce, le tarif est si intéressant qu’il devient vraiment compliqué de trouver des arguments en défaveur de Tesla. La pompe à chaleur est de série, l’espace de rangement avant et arrière est hors compétition, l’efficience est toujours maîtrisée et la gestion de la recharge est excellente… Le Tesla Model Y Standard coche absolument toutes les cases d’une voiture familiale pragmatique idéale. Quant à moi, l’absence de palettes au volant est un red flag pour le choix d’un VE, tout comme l’absence d’Apple CarPlay ou le — presque — tout tactile. Le choix de condamner le toit panoramique reste un mystère également : les « pauvres » n’ont-ils pas droit au confort ?

Nos guides