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C’était le 20 juin 2025. Il y a quelques semaines, 11 équipages ont pris le départ d’un challenge peu commun depuis la ville de Périgueux. Il s’agissait de la toute première édition du « Défi 24h en VE ». Une course d’endurance sur route ouverte organisée par la chaîne Youtube Electric Vince. Le principe ? Rouler pendant 24 heures avec l’objectif de faire le plus de kilomètres en voiture électrique. Derrière le côté ludique et compétitif de ce challenge, l’idée était surtout de promouvoir l’électrique et de déconstruire certains clichés. On a échangé avec Vincent Martineau, l’homme derrière Electric Vince. Anecdotes, résultats, enseignements à retenir, évolution du format, il nous raconte tout ce que vous devez savoir sur le Défi 24h en VE.
« J’en ai marre qu’on me dise qu’on ne peut pas rouler en électrique ! » Ce sont les premiers mots de Vincent Martineau, propriétaire de la chaîne Youtube Electric Vince, lors de notre échange à propos du Défi 24h en VE. C’est de cette frustration qu’est né le challenge. Face aux discours réducteurs qui considèrent la voiture électrique comme inapte aux longues distances, ce passionné a voulu apporter une réponse concrète. En organisant une course d’endurance sur route ouverte, sans itinéraire imposé, il a voulu montrer qu’avec un minimum d’organisation et une infrastructure adaptée, il est possible de parcourir beaucoup de kilomètres, même en 24 heures.
Derrière le projet, une volonté de mobiliser tout un écosystème et de sensibiliser un public encore sceptique. À bord des véhicules, « il y avait des gens qui ne connaissaient pas du tout la voiture électrique. En participant au défi, ils se sont rendu compte que c’était possible de rouler longtemps et d’aller loin avec une voiture électrique ». Une satisfaction personnelle pour Vincent qui en a marre d’entendre les (nombreux) réfractaires trouver des excuses toujours plus farfelues pour reculer leur passage à l’électrique.
À lire aussiUn départ donné depuis la Dordogne. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agit du fief de Vincent et sa femme. Un choix de proximité, mais aussi un symbole : montrer que la mobilité électrique ne se limite pas aux grandes métropoles. Au total, 11 équipages ont pris le départ du Défi 24h en VE. Des électromobilistes de toute la France se sont retrouvés le 20 juin 2025. Un Belge est même venu de la banlieue de Namur pour participer et donner une touche européenne à ce rendez-vous 100 % électrique.
Les règles étaient simples : chaque équipage était composé de trois personnes. Ce sont donc 33 personnes qui ont pris le départ de cette course. Itinéraire et stratégie libres. Les seules contraintes : rouler pendant 24 heures, et respecter une règle de pénalité qui a son importance sur la stratégie à adopter : dix kilomètres soustraits pour chaque minute de retard au retour. Deux catégories ont été définies : les véhicules à architecture 800 volts, plus rapides à la recharge, et ceux en 400 volts.
Des véhicules très différents se trouvaient sur la ligne de départ. Il y avait notamment les Porsche Taycan, Hyundai Ioniq 5 et 6, Tesla Model 3, Renaults Scénic E-Tech, ou encore une Lotus Eletre. C’est la Porsche Taycan qui a remporté la mise en catégorie 800 volts avec une vitesse moyenne de 105 km/h et un total de 2 510 km parcourus. Avec cette équipe, « tout était millimétré », me raconte Vincent. Les Porschistes ont réalisé 19 arrêts de recharge ultra-courts, jamais plus de 10 minutes pour optimiser la charge.
Dans la même catégorie, on retrouvait aussi la Lotus Eletre de Vincent, la Hyundai Ioniq 6 ou encore le Xpeng G6. Ce dernier a d’ailleurs révélé une faiblesse : une puissance de charge limitée sous les 10 % de charge. On ne sait pas si ce défaut est généralisé ou s’il s’agit d’un cas isolé. Côté 400 volts, les surprises furent nombreuses. La Mercedes EQE 350 berline a ainsi franchi la barre des 2 300 km, devançant même certaines 800 volts. C’est d’ailleurs la berline allemande qui a gagné le défi dans la catégorie 400 V.
Elle était accompagnée de Tesla Model 3 et Model S, d’un Scenic E-Tech et d’une Hyundai Kona. Ce dernier modèle, avec sa modeste batterie de 39 kWh, a marqué les esprits : l’équipage est allé jusqu’en Espagne pour se régaler avec des tapas avant de remonter jusqu’en Bretagne pour manger des crêpes. Le tout dans la même journée. Résultat ? 1 500 km parcourus en 24h. Ce n’est peut-être pas une performance exceptionnelle, mais c’est un score honorable pour un petit modèle dont les technologies sont dépassées.
L’un des enseignements de ce défi est que la puissance du système électrique ne fait pas tout. La stratégie adoptée compte tout autant. Faut-il rouler vite et recharger souvent, ou aller plus lentement, mais optimiser l’autonomie ? La Taycan a misé sur la première approche, avec des « sprints » entre chaque point de recharge. La Lotus Eletre, malgré ses capacités, a pâti d’un mauvais choix : partir vers le sud, où les bouchons ont ralenti sa progression. Vincent, accompagné de ses enfants, n’a fait que 2 000 km.
Outre la performance technique, le défi a aussi mis en lumière un aspect humain fort. Tous les équipages étaient composés de personnes qui, pour la plupart, ne se connaissaient pas avant le départ. « Des gens ont accepté de passer 24h avec des inconnus. Et, au final, ils étaient ravis », me dit Vincent. Certains participants sont même partis vers des destinations « personnelles ». Didier, de Choucroute Garage, a pris la direction de son village. Il a simplement pris une photo, avant de repartir vers Périgueux.
Nous n’avions pas vraiment de doute à ce sujet, mais c’est toujours bien de l’entendre : « le réseau de recharge français a fait preuve d’une solidité remarquable ». Aucun équipage ne s’est retrouvé bloqué. Seules une ou deux bornes n’ont pas fonctionné, mais l’alternative était toujours disponible à proximité. « La France est en avance », estime Vincent. Malgré le caractère innovant du défi, Vincent regrette toutefois le peu d’intérêt de certaines marques, médias et créateurs de contenus.
« J’avais invité des collègues youtubeurs, mais ils n’ont pas accroché », me précise-t-il. L’Américain Cadillac, initialement engagé, s’est également désisté à un mois du départ. Mais il en faut plus pour entamer l’enthousiasme de Vincent. Une deuxième édition est a priori déjà en préparation pour mai-juin 2026. Electric Vince envisage même d’élargir le concept. Il espère réunir 20 voitures, proposer un départ plus central pour élargir sur le reste de l’Europe et intégrer des motos et des utilitaires électriques.
À lire aussiAu terme de ces 24 heures, Vincent souhaite que les Français retiennent une chose : oui, il est possible de rouler loin, longtemps et efficacement en voiture électrique. Avec un peu d’organisation et un véhicule adapté, les trajets longue distance deviennent une formalité. « Même avec un Kona, ça se fait bien », me glisse-t-il en plaisantant. En attendant la deuxième édition, le youtubeur du Périgord compte bien continuer à faire reculer les préjugés et mettre en avant les avantages de l’électrification sur sa chaîne.
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