AccueilArticlesChery, premier constructeur chinois aux 24 Heures du Mans... en voiture hybride rechargeable ?

Chery, premier constructeur chinois aux 24 Heures du Mans... en voiture hybride rechargeable ?

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Illustration : Gemini

C’est un terrain jusqu’ici réservé aux grands noms de l’automobile européenne, japonaise et américaine. Dans cinq ans, la mythique grille de départ des 24 Heures du Mans pourrait pourtant accueillir un nouvel acteur venu de Chine. Le groupe Chery, constructeur public chinois, a annoncé son intention de s’engager dans la plus célèbre course d’endurance au monde avec sa marque haut de gamme Exeed.

Le 15 décembre, Exeed a officialisé la signature d’un accord de coopération stratégique avec l’Automobile Club de l’Ouest (ACO), organisateur des 24 Heures du Mans selon CarNewsChina. Cet accord marque le lancement d’un programme baptisé « Road to Le Mans », étalé sur cinq ans, dont l’objectif final est clair : aligner une équipe officielle Exeed sur l’épreuve sarthoise, aux côtés de constructeurs comme Porsche, Toyota, Aston Martin, BMW, Cadillac ou Ferrari.

Si l’échéance peut sembler lointaine, le calendrier est déjà structuré et particulièrement ambitieux. Première phase du projet : la création de l’« Exeed Unified Race », un système de compétitions d’endurance organisé localement. Cette étape doit permettre à Chery de développer et fiabiliser ses technologies, structurer une équipe technique et sportive, identifier et former les pilotes susceptibles de porter les couleurs d’Exeed à l’international.

Deuxième étape : l’engagement en Asian Le Mans Series (ALMS), un championnat reconnu servant souvent de tremplin vers Le Mans. Cette série comprend plusieurs catégories, dont la LMGT3, particulièrement stratégique : pour y courir, un constructeur doit produire au moins 2 500 véhicules de série par an, une exigence qui lie directement la compétition à la réalité industrielle.

La dernière phase prévoit la création d’une « Exeed Le Mans Team », destinée à participer à l’épreuve mancelle. En parallèle, Chery et l’ACO se sont accordés sur la construction d’un circuit certifié Le Mans à Wuhu, ville où se situe le siège du groupe. Cette piste doit accueillir des événements internationaux et servir de laboratoire technologique pour les modèles de série.

Si le projet aboutit, Chery deviendrait le premier constructeur chinois à participer officiellement aux 24 Heures du Mans. Un symbole fort, tant l’épreuve représente un sommet technologique et médiatique de l’automobile européenne mais aussi mondiale. Mais pourquoi retrouver une telle actualité sur Automobile-Propre.com ? Eh bien parce que cette annonce interpelle sur le plan technique. En effet, la gamme de moteurs thermiques développés en interne par Chery reste limitée : son bloc le plus puissant est un 4 cylindres 2.0 turbo développant 257 ch, ce qui paraît un peu faiblard pour être pris au sérieux dans la Sarthe.

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En revanche, le groupe mise fortement sur sa technologie hybride rechargeable C-DM, dont certaines configurations affichent de sérieuses puissances cumulées. Ignorons le fait que l’Exeed VX soit un SUV 7 places sorti en 2020 et d’apparence tout ce qu’il y a de plus paisible quoique cossu et concentrons-nous sur la motorisation PHEV venue enrichir sa gamme cette année et qui pourrait trouver sa place dans une silhouette plus basse et profilée. Elle comprend un 4 cylindres 1,5 turbo de 154 ch (SQRH4J15 pour les pervers des codes moteur) et un trio de moteurs électriques délivrant un total de 456 ch, deux de 221 ch et 390 Nm dans la transmission DHT à trois rapports et un dernier de 235 ch et 310 Nm sur le train arrière. En combinant Sans-Plomb et électrons, on arrive ainsi à 610 ch et 920 Nm. De quoi faire passer cette brique de 2 280 kg de 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes et amorcer les Hunaudières avec un peu plus de confiance.

Une question demeure cependant : si l’hybride a plus que prouvé ses qualités à l’épreuve mancelle, qu’apporte la dimension rechargeable ? Laissons le bénéficie du doute à Chery qui dispose encore de quelques années pour modifier le système et adapter la gestion. A l’heure actuelle, la batterie CATL M3P de chimie NMC avec 34,46 kWh de capacité qui alimente les trois moteurs électriques autorise 143 km d’autonomie sans émission selon la généreuse norme CLTC et se recharge de 30 à 80 % en 20 minutes, ce qui paraît respectivement peu et long. Deux chiffres de la fiche technique sont plus flatteurs dans le contexte de la course d’endurance : 1 300 km d’autonomie en combiné et une consommation de 6,88 l/100 km avec la batterie vide.

Parvenir à trouver la bonne recette pour Chery est en tout cas dans l’esprit même du Mans. Car, au-delà du prestige, l’engagement dans cette épreuve myhtique répond à une logique désormais bien établie : utiliser la reine des courses d’endurance comme un accélérateur d’innovation. Gestion thermique, fiabilité des systèmes hybrides, optimisation énergétique : autant de domaines où la compétition sert de banc d’essai extrême pour les véhicules de série.

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