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C'est officiel : l'Europe renonce à interdire la vente des voitures thermiques neuves en 2035

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Cette fois, c’est officiel : l’Europe fait marche arrière sur l’interdiction des ventes de voitures thermiques en 2035. Les objectifs de réduction des émissions de CO2 sont (un peu) assouplis. Dans le même temps, des avantages vont être accordés aux petites voitures électriques.

Après des mois de rumeurs et de lobbying, la Commission Européenne vient d’annoncer ses mesures très attendues pour l’industrie automobile. Pour rappel, en 2022, les Etats membres avaient acté une baisse de 100 % des émissions des voitures neuves vendues en 2035 par rapport à leur niveau de 2021. Ce qui revenait à mettre fin aux modèles thermiques et à aller vers le tout électrique/hydrogène.

Depuis, la contestation est montée, de la part de constructeurs, mais aussi de pays. L’Allemagne s’est notamment mobilisée pour faire marche arrière. La raison ? Les ventes de voitures électriques n’ont pas progressé comme l’Europe l’imaginait. Les marques ont tiré la sonnette d’alarme, jugeant l’objectif de 2035 intenable, avec à la clé une menace sur les emplois. A cela s’ajoutent les inquiétudes de pays encore en retard sur l’infrastructure de recharge et ceux où la population peut difficilement passer à une motorisation qui reste toujours plus chère que le thermique.

Mais la Commission Européenne ne souhaitait pas perdre la face dans ce dossier à la portée écologique importante, d’autant que d’autres grands pays d’Europe, comme la France et l’Espagne, ne voulaient pas de retour en arrière, pour ne pas pénaliser une industrie qui a déjà énormément investi pour s’adapter. L’idée a donc été d’assouplir un peu mais pas trop afin de contenter tout le monde.

Même le 100 % thermique est sauvé !

L’objectif de réduction des émissions de CO2 n’est plus de 100 % mais descend à 90 %. Si pour y arriver les constructeurs devront toujours vendre une très large majorité de modèles électriques ou hydrogènes, l’Europe autorise donc la vente des modèles hybrides et hybrides rechargeables après 2035… mais aussi les 100 % thermiques, véritable surprise de l’annonce !

Pour être dans les clous du – 90 %, les ventes de thermiques s’annoncent toutefois faibles… et donc symboliques. Les 10 % en moins sur l’objectif CO2 devront être compensés, via des crédits carbones sur deux aspects : avec l’utilisation d’acier bas carbone produit en Europe et l’usage de carburants synthétiques ou bio-carburant. L’idée est donc de rester sur un total de 100 %.

L’Europe veut aussi favoriser la vente de petites voitures électriques. Comme espéré, une nouvelle catégorie M1E est créée pour les autos électriques jusqu’à 4,20 mètres. L’Europe renvoie la balle aux Etats membres pour proposer une fiscalité avantageuse (bonus, parking gratuit…) sur ces autos !

Il n’y a donc pas d’annonce pour un segment avec des normes de sécurité allégées pour faire baisser les prix. Mais les normes pour cette catégorie ne bougeront pas pendant 10 ans. Pour le reste, l’Europe promet une loi qui « allègera la charge administrative et réduira les coûts pour les constructeurs européens ».

Les petites voitures électriques made in Europe vont être avantagées dans le calcul du bilan carbone des constructeurs jusqu’à 2035, en comptant pour 1,3 au lieu de 1 voiture dans le calcul.

Il est aussi question d’aider à développer la filière européenne des batteries, avec un programme doté d’un budget de 1,8 milliard d’euros, dont 1,5 pour des prêts sans intérêts pour les producteurs de cellules.

Un geste est aussi fait pour le marché des utilitaires, où il est encore plus difficile de convaincre les clients de passer à l’électrique. L’objectif intermédiaire de baisse des émissions de CO2 en 2030 passe de 50 à 40 %.

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