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Ce surcoût persistant lié aux voitures électriques qui interpelle les gestionnaires de flotte

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Pneux VE
Pneux VE

Un poste de coût des pneumatiques plus élevé pour les flottes électriques ?

Cela ne date pas d’aujourd’hui. Déjà en 2023, les flottes d’entreprises ont commencé à noter un écart significatif entre le prix des pneumatiques destinés aux véhicules à moteur thermique et ceux utilisés sur des véhicules électriques. Selon les données du spécialiste Epyx issues de sa plateforme 1link Service Network, le coût moyen d’un pneu pour un véhicule thermique était de 168 £ (soit environ 196 €), tandis qu’un modèle équivalent pour véhicule électrique était de 222 £ (≈ 259 €), soit un surcoût d’environ 32 %.

En 2025, ce même écart perdure : un pneu pour véhicule électrique s’échange en moyenne à 246 £ (≈ 286 €), contre 187 £ (≈ 218 €) pour un modèle thermique — toujours un différentiel de l’ordre de 32 %.

Des coûts persistants pour les pneus des véhicules électriques

Derrière ce constat se dégage une réalité qui intéresse particulièrement les gestionnaires de flotte. D’un côté, il ne semble pas que l’écart de prix entre pneus pour véhicules électriques et pneus pour véhicules thermiques soit en train de se résorber. L’analyse d’Epyx indique que l’écart fluctue généralement de 32 à 35 %, et parfois monte jusqu’à 40 % ou descend à 29 %. De l’autre côté, les données portent également sur la durée d’usage : le premier changement de pneu d’un véhicule électrique intervient en moyenne après 336 jours et 14 352 miles (≈ 23 089 km), contre 383 jours et 18 333 miles (≈ 29 514 km) pour un véhicule thermique.

L’écart s’explique en partie par deux facteurs. D’abord par l’utilisation plus intense des véhicules électriques (couple instantané, régimes de conduite souvent plus dynamiques), puis par leur masse souvent supérieure à celle de leurs homologues thermiques. En effet, Epyx rappelle que les pneus pour véhicules électriques sont remplacés plus souvent. Cela tient probablement d’abord au poids supplémentaire de ces véhicules, mais aussi au fait que de nombreux modèles offrent des performances supérieures aux équivalents thermiques.

Pour les gestionnaires de parc, cette réalité impose de revoir leurs hypothèses de coûts. Les économies attendues grâce à l’électrification ne peuvent pas se limiter à l’énergie et à l’entretien moteur, elles doivent intégrer ces postes périphériques comme les pneus.

Prix des pneumatiques
Image : Epyx

Ce que cela indique pour l’avenir des flottes

Sur un horizon moyen, plusieurs enseignements se dégagent pour les responsables de flottes électriques. D’abord, l’électrification ne réduit pas automatiquement les coûts à tous les postes : certains segmentent davantage. Le pneu se trouve être un exemple concret. Ensuite, il convient d’anticiper des coûts de remplacement plus fréquents pour les véhicules électriques, ce qui peut légèrement éroder les gains liés à l’absence de carburant. Enfin, la négociation avec les fournisseurs de pneumatiques et l’analyse des habitudes de conduite deviennent des leviers à envisager.

Pour optimiser ces coûts, il serait probablement pertinent d’étudier :

  • la sélection de modèles de pneus spécifiquement conçus pour véhicules électriques (avec composés renforcés ou architectures adaptées) ;
  • la formation des conducteurs à une conduite moins agressive, afin de limiter l’usure liée au couple instantané des EV ;
  • la gestion du cycle de remplacement, en anticipant les échéances plutôt qu’en réagissant à l’usure excessive.

Dans ce contexte, le rôle des outils de suivi de flotte et de maintenance prend de l’ampleur. Une plateforme capable de croiser âge des pneus, kilométrage, type de conduite et type de véhicule électrique permet de mieux identifier les profils à risque et d’optimiser les budgets. Même si les fournisseurs de pneumatiques et les constructeurs travaillent à réduire cet écart de coût entre thermique et électrique, les données disponibles à ce jour montrent que l’écart persiste. Il ne s’agit donc pas uniquement d’un effet transitoire, mais d’un signal que la transformation des flottes impose une refonte globale des hypothèses de coûts.

Enfin, on note cependant que la plupart des possesseurs de voitures électriques qui s’expriment sur le sujet à partir de leur expérience personnelle vont un peu à l’encontre de ce rapport, en indiquant qu’ils ne constatent pas d’usure plus rapide de leurs pneumatiques.

Il y a là certainement une vraie question de mode de conduite, d’habitude, et peut-être de formation aux spécificités des voitures électriques.

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