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Comme nous le voyons régulièrement dans nos articles et dans les nombreux commentaires laissés par les internautes, la question de l’automobile propre ne peut se poser qu’en ayant une vue globale de la situation énergétique d’un territoire. Quels sont les différents besoins en énergie de la France et des français ? Quel mix énergétique répond à ces besoins ? Comment évolue-t-il ?
Voici ci-dessous quelques éléments du bilan énergétique de la France pour 2010, proposés par le Commissariat Général au Développement Durable.
L’année 2010 est marquée en Europe par une reprise modérée de l’économie, après une année 2009 de crise et de baisse de la consommation. Au niveau mondial, la demande d’énergie des pays émergents continue à tirer les prix vers le haut. En France les mois d’hiver 2010 ont été particulièrement froids, ce qui a entraîné une surconsommation de chauffage de plus de 10 %, estimée à 4,6 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep).
Les prix de l’énergie, principalement les prix des produits pétroliers, sont à nouveau en forte hausse et retrouvent des niveaux très élevés en 2010, après avoir battu tous les records sur les marchés internationaux en 2008 puis fortement diminué en 2009. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), si l’offre était légèrement supérieure à la demande en 2008, 2009 et au premier semestre 2010, un déséquilibre apparaît ensuite avec un déficit d’offre en regard d’un rebond de la demande (reprise de la croissance économique). L’ère de l’énergie bon marché est terminée.
Globalement, le prix à la consommation de l’énergie reste très volatil. Le prix des produits pétroliers est en hausse de + 14,5 % et contribue pour 0,6 point à l’indice général. Cette hausse est assez disparate selon les produits : elle est très forte pour le fioul domestique (+ 23,2 %), plus raisonnable pour les carburants (+ 13,5 %), en raison de l’impact modérateur de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), et faible pour le GPL (+ 1,0 %).
Le prix du gaz est en hausse (+ 6,9 %), en raison notamment des hausses des prix réglementés intervenues en avril et en juillet ; celui de l’électricité aussi (+ 2,4 %), les tarifs réglementés ayant été majorés en août. Enfin, le prix de la chaleur (utilisée pour le chauffage urbain) est parfaitement stable, après + 23,8 % en 2009.
Après la forte baisse de 2009 (- 4,3 %), la consommation totale d’énergie primaire, corrigée des variations climatiques, augmente à nouveau (+ 1,7 %), mais reste bien inférieure à ce qu’elle était avant la crise. Avec 266 Mtep, elle est même en dessous de son niveau de 2000. Sa progression était de 4 Mtep par an en moyenne pendant les années 1990, puis de 2 Mtep seulement en 2001 et 2002. Depuis, malgré un sursaut en 2004, elle était restée stable jusqu’au net décrochage de 2009.
En climat réel, en revanche, la consommation primaire augmente (+ 3,8 %) : 2010 ayant été une année froide, il a fallu consommer davantage pour se chauffer.
La quantité d’énergie primaire consommée pour transformer et distribuer l’énergie, dont la plus grande partie sert à produire de l’électricité dans les centrales nucléaires et thermiques, progresse de 2,5 %. Elle s’était stabilisée depuis 2002, après une période de forte croissance pendant la montée en puissance du parc nucléaire. L’année 2010 a vu s’accroître la production nucléaire et l’activité des centrales au gaz et baisser la consommation des centrales au charbon et des raffineries.
Les usages non énergétiques (naphta pour les plastiques, bitumes pour les routes, gaz naturel pour la fabrication d’engrais, etc.) diminuent encore un peu (- 0,7 %, après – 12 % en 2009).
La consommation énergétique finale, celle des consommateurs finaux, augmente de 1,4 %, à 158 Mtep. Elle se rapproche du niveau des 160 Mtep auquel elle s’est à peu près stabilisée depuis 2001 avant la baisse de 2009.
La production nationale d’énergie primaire est estimée à 138,6 Mtep, dépassant de 0,2 Mtep le précédent record de 2008. Presque toutes les énergies contribuent à la progression. Après plusieurs années de baisse, le nucléaire se redresse de 4,6 %, il n’est plus que 5 % en-dessous de son niveau maximum, atteint en 2005. La production hydraulique retrouve presque un régime conforme à la moyenne. L’éolien progresse encore sensiblement (+ 19 %) et le photovoltaïque triple, mais ne représente encore que 0,6 Mtep.
La production en énergies fossiles classiques est stable à 2,5 Mtep, l’équivalent de cinq jours de consommation finale. Et les énergies renouvelables thermiques (EnRt) et déchets progressent nettement de 10,7 % (+ 1,7 Mtep).
À 132 Mtep, le solde importateur d’énergie est stable. Les importations de gaz augmentent sensiblement, en cette année froide, mais le solde pétrolier diminue de 2,4 % (moins d’importations de pétrole brut, plus d’importations et moins d’exportations de produits raffinés), et les exportations d’électricité réaugmentent de 12 %.
Le taux d’indépendance énergétique, calculé comme le ratio de la production nationale primaire sur la consommation primaire non corrigée des variations climatiques, se reprend, à 51,2 % contre 50,3 % en 2009 et 50,9 % en 2008. Il bénéficie surtout de la bonne production électrique.
Pour le nucléaire, les pertes de rendement sont de loin les plus importantes. La convention internationale considère que l’énergie restituée sous forme d’électricité est égale à un tiers de l’énergie totale dégagée par la réaction. Les deux autres tiers sont comptabilisés comme des pertes. Il s’agit par exemple de la chaleur qui produit le panache de vapeur d’eau au-dessus des centrales. Cette convention explique le très gros écart entre l’électricité primaire d’origine nucléaire et l’électricité finale d’origine nucléaire.
La consommation finale énergétique de gaz naturel corrigée des variations climatiques était tombée à 433 TWh en 2009. Elle remonte à 448 TWh en 2010, sans retrouver son niveau de 2008 (453 TWh).
Dans le secteur résidentiel et tertiaire, la consommation de gaz naturel (corrigée des variations climatiques) avait crû régulièrement entre 1990 et 2005 au rythme annuel moyen de + 3,7 % par an. Entre 2006 et 2008, elle était restée quasi-stable. Tandis qu’elle baissait légèrement en 2009 (- 0,7 %), elle diminue de 2,5 % en 2010. Cette baisse est vraisemblablement due à un recul du gaz au profit d’autres énergies depuis quelques années, ainsi qu’aux derniers effets de la crise économique sur les consommations des ménages et des entreprises. En données brutes, non corrigées des variations climatiques, la consommation augmente de 8,4 %.
La consommation d’électricité primaire non corrigée des variations climatiques (égale à la production primaire brute moins le solde des échanges) augmente de 4,6 % en 2010, à 475,6 TWh.
Après correction du climat, particulièrement rigoureux en 2010, la consommation d’électricité primaire n’augmente plus que de 4,0 %, retrouvant son niveau de 2008. Le maximum de puissance appelée dans l’année a été atteint le mercredi 15 décembre 2010 à 96,7 GW. Il s’agit d’un record, le précédent maximum annuel de consommation ayant été atteint le 7 janvier 2009, avec 92,4 GW.
La croissance des consommations de pointe en hiver se poursuit, à un rythme supérieur à celui des volumes consommés. En effet, le recours croissant au chauffage électrique augmente chaque année les pics de consommation associés aux vagues de froid. Pour faire face à ces pics croissants, le réseau de transport fait appel à des moyens « exceptionnels » (surcharge de certains moyens de production, importations dans la mesure de la charge supportée par le réseau français, éventuellement baisse de tension, etc.) et peut aller jusqu’à alerter les pouvoirs publics des risques de rupture d’approvisionnement, afin d’inciter à la baisse de la consommation.
La hausse de la consommation en 2010 est portée par tous les secteurs d’activité (sidérurgie, agriculture, non résidentiel tertiaire, transports ferroviaires) sauf par les raffineries qui voient leur consommation diminuer de 26,3 %.
La consommation finale d’énergie du secteur des transports est en hausse de + 0,8 %, après deux années consécutives de baisse. Cette consommation d’environ 50 Mtep, est désormais à son niveau de 2005.
Mesurée en véhicules-km, la circulation routière de l’ensemble des véhicules progresse de + 1,9 %, après une quasi-stabilité en 2009. Les hausses les plus marquées concernent les véhicules utilitaires légers (+ 5 % selon une première estimation) et les véhicules lourds (+ 3,4 %).
La circulation des voitures particulières progresse de + 1,0 %, après une baisse due à la forte hausse des prix des carburants. Cette croissance provient surtout de la progression du parc roulant, et dans une moindre mesure d’une augmentation du kilométrage moyen. La reprise du trafic poids lourds tire à la hausse la consommation de carburants, alors que la rénovation du parc de voitures, particulièrement forte en 2010, joue en sens inverse : la hausse des prix, le bonus-malus ou la prime à la casse stimulent les ventes de véhicules diesel, sobres et petits, c’est-à-dire à faible consommation unitaire. Les moteurs diesel équipent désormais 57 % du parc des voitures particulières, chiffre en hausse de près de 2 points.
Les transports ferrés de voyageurs stagnent et le transport aérien intérieur est en baisse pour la troisième année consécutive. Pour les marchandises, le transport fluvial est très dynamique (+ 8,6 % en 2010, après deux ans de stabilité) et le transport ferroviaire baisse encore (- 6,3 % en 2010, après – 20,5 % en 2009).
La consommation de biocarburants a augmenté de + 7 % en 2010, à 2,64 Mtep, après + 8 % en 2009. Selon les premiers éléments dont dispose le SOeS, le taux règlementaire d’incorporation des biocarburants, fixé à 7 % pour 2010, semble ne pas avoir été atteint. En effet, en raison des grèves du mois d’octobre dans les raffineries et les dépôts pétroliers, l’obligation d’incorporer des biocarburants a été temporairement interrompue. De plus l’usage du carburant E10 ne rencontre qu’un succès relatif.
Les biocarburants représentent désormais 5,3 % de la consommation d’énergie des transports. La consommation d’électricité reste stable, à 1,1 Mtep, soit 2,1 % de la consommation du secteur. Les carburants issus du pétrole (essence, gazole, GPL carburant, carburéacteurs) progressent de + 0,5 %. Leur « part de marché » est en légère baisse, à 92 %.
Pour synthétiser tous ces chiffres, nous pouvons dire que la facture énergétique de la France s’élève à 46,2 milliards d’euros, en hausse de 20 % en un an. Elle représente ainsi 2,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2010 après 2,0 % en 2009 et 3,0 % en 2008, contre 1 % pendant les années 1990. Pour le ménage moyen, la hausse des prix a porté la facture annuelle d’électricité et combustibles à 1 600 € (+ 9,5 %), et celle de carburants à 1 300 € (+ 10,5 %).
Vous pouvez retrouver le rapport complet sur le site du Ministère de l’Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement.
L’analyse du bilan énergétique de la France permet de voir que la situation énergétique n’est pas si simple. La demande en énergie du pays dépend d’interactions permanentes entre le secteur économique, le temps qu’il fait dehors, l’évolution des modes de vie, etc. Tout cela pèse en même temps sur les capacités énergétiques du pays.
En guise de réponse à tous les commentaires de l’article « Quel avenir pour la voiture électrique à l’énergie solaire ? », je voudrais dire que la solution n’est pas pro ou contre le nucléaire ou pro ou contre les énergies renouvelables (si si, il existe des gens qui sont contre), mais que favoriser une diversité de différentes sources d’énergies (qui aident à l’indépendance énergétique des territoires) sera toujours une meilleure solution plutôt que d’en privilégier une seule, tant bien même qu’elle soit prometteuse…
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