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Bilan 2025 : nos prédictions pour l'année avaient-elles vu juste ?

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Image : ChargeLeague

On fait le point sur nos prédictions pour l’année 2025. Alors, top ou flop pour notre pifomètre ? Réponses dans cet article.

Allez, c’est le dernier Zone Verte de l’année, et avant de vous proposer nos prédictions pour 2026, c’est donc le moment de faire le point sur celles de 2025, et de voir si nous avions vu juste, ou dans quelle mesure nous nous sommes lamentablement ramassés. Alors, 2025 s’est-elle déroulée comme prévu ? Réponse ci-dessous.

« Cette fois, l’offre de petites voitures électriques abordables devient réalité »

Soyons honnêtes, celle-ci n’était pas vraiment difficile à prévoir. Mais la tendance semble en effet se confirmer, notamment depuis que Renault a dévoilé officiellement les prix de sa Twingo électrique. Il y a aussi la Leapmotor T03, la BYD Dolphin Surf, la nouvelle version de la Citroën ë-C3 à 14 990 € ou encore la Dacia Spring Essential 45. Alors certes, ce n’est pas encore le raz-de-marée attendu mais l’offre existe, et elle pourrait se compléter sous l’impulsion de la Commission européenne et de sa « e-car ».

« Le marché de l’occasion décolle tranquillement »

Bon, alors là c’est un peu compliqué, et il est encore assez difficile d’avoir une vision claire de ce qui se passe réellement sur le marché de l’occasion. Cependant, factuellement, il progresse. Selon l’Avere, les volumes sont en hausse, trimestre après trimestre, avec + 21 % sur un an au T3 2025. Les modèles phares sont bien installés, l’offre s’élargit, et l’électrique d’occasion est désormais une réalité visible, structurée, portée en grande partie par les réseaux professionnels. De ce point de vue, oui, le marché a bien avancé. Mais « décoller » ne veut pas dire devenir instantanément fluide et évident. Les délais de revente restent plus longs que pour le thermique, les disparités régionales sont fortes, et certains segments ou âges de véhicules peinent encore à trouver preneur rapidement. Cela étant, on peut dire qu’il « décolle tranquillement », ce que semblerait aussi confirmer une autre étude, américaine celle-ci.

« 200 000 points de recharge publics en France… ou presque »

En faisant un calcul prenant en compte le ralentissement de la progression du déploiement de points de recharge, j’avais dit que l’on finirait l’année avec 185 632 points de charge en France. Nous n’avons pas encore le chiffre à fin décembre, mais celui de fin novembre indique 184 141 points de recharge ouverts au public à date. Nous ne devrions donc pas être très loin de ma prévision.

« Vers une standardisation des infrastructures de recharge »

La standardisation technique et logistique que j’appelais de mes vœux, comme l’affichage du nom et du logo des opérateurs sur l’autoroute (à l’instar des stations essence), celui du prix au kWh, un TPE sur chaque borne, ne s’est pas encore produite, et en cela j’ai été beaucoup trop optimiste, façon polie de dire que je me suis trompé. Cela étant, une autre forme de standardisation a émergé en 2025, sous la forme d’un accord entre les principaux opérateurs de points de recharge, qui a donné naissance à ChargeLeague, une alliance dont l’électromobiliste bénéficie déjà des effets positifs. Si vous voulez mon humble avis, c’est pour moi l’une des avancées les plus marquantes de 2025, car elle ouvre la voie à une vraie standardisation européenne de la recharge, et c’est pourquoi j’ai mis l’image ChargeLeague en illustration de cet article.

« L’émergence d’un marché de la seconde vie des batteries »

C’est un marché assez difficile à cerner et à évaluer, mais quelques signaux indiquent qu’il est en train de se structurer, notamment autour d’acteurs de plus en plus nombreux, ce qui est généralement un indicateur représentatif. Ainsi, Renault Group porte des projets emblématiques de stockage comme “Advanced Battery Storage” et multiplie les partenariats avec The Mobility House et Connected Energy, qui développent en France des systèmes de stockage modulaires à base de batteries de seconde vie pour des sites industriels, tertiaires et le réseau. Des énergéticiens comme ENGIE, EDF et la Banque des Territoires se positionnent sur la valorisation de ces actifs via des services réseau et ENR, signe d’un intérêt croissant des grands comptes pour cette ressource.

« Le développement de l’écosystème autour de la voiture électrique »

Webfleet, Beev, VoltaBack, Voltalis, Virta, DejaBlue, Plug Inn, NearCharge, Mobilisights, Localease, autant d’acteurs récents ou déjà solidement implantés qui viennent chaque jour renforcer l’écosystème logiciel autour de la voiture électrique, sans parler des fournisseurs de matériel, d’accessoires et de services autour de la recharge. Le marché se consolide et donne naissance à de nombreuses opportunités.

« Audi revient sur le devant de la scène avec le succès de l’A4 Avant e-tron »

Alors là on est d’accord, je m’avançais beaucoup car je parlais d’une voiture qui n’existait pas encore. Elle n’existe toujours pas, et au-delà du fait que je me sois planté, cette absence est totalement incompréhensible, a fortiori quand on voit le succès de sa concurrente directe, la Mercedes CLA, et l’arrivée imminente de la BMW i3 Neue Klasse. On sait que cette A4 e-tron est dans les tuyaux, mais à une échéance aussi lointaine qu’incertaine. Décidément, la marque aux anneaux rate avec une confondante application tous ses rendez-vous avec l’électrique.

« Renault achève sa transition vers l’électrique et redevient LA marque hype »

Renault 5 E-tech, Renault 4, Twingo, Alpine, Dacia… On peut dire sans trop s’avancer que la marque au losange bénéficie plutôt de vents favorables dans l’électrique depuis quelques années, et redevient la marque chérie des français, voire des européens, qu’elle était dans les années 80/90. Seule ombre au tableau, l’abandon récent et en rase campagne de la Mobilize Duo. Dommage.

« L’IA générative devient incontournable dans les voitures »

C’est carton plein de ce point de vue. L’IA conversationnelle s’impose progressivement, mais rapidement, à bord de nos cockpits préférés, et les exemples d’intégration sont légion depuis quelques mois, par de nombreux constructeurs. Trois grandes stratégies se dégagent aujourd’hui dans l’intégration de l’IA embarquée automobile : l’adoption de solutions de type ChatGPT, le basculement vers Google Gemini et le développement d’assistants propriétaires.

Stellantis, notamment, met le paquet, puisqu’après DS, Peugeot généralise ChatGPT via l’assistant “OK Peugeot” sur plusieurs modèles électriques, dont les e-208, e-2008, e-3008 et e-5008. Dans le groupe Volkswagen, Skoda enrichit son assistante Laura avec “ChatPro”, une IA de type GPT déployée notamment sur l’Enyaq iV. Mercedes‑Benz expérimente aussi ChatGPT dans son système MBUX, en particulier sur les EQE et EQS. En parallèle, Google remplace progressivement Google Assistant par Gemini dans Android Auto et Android Automotive OS, touchant de nombreux modèles électriques de Renault, Volvo, Polestar, Audi et Porsche. Enfin, Tesla mise sur une voie propriétaire avec Grok 4, l’IA de xAI, désormais intégrée aux Model 3, Y, S et X récents, avec un assistant conversationnel directement connecté aux fonctions du véhicule.

« Elon Musk quitte Tesla »

Bon, j’avais tort, mais le pari était à la fois risqué et plausible. D’ailleurs reconnaissez que tout au long de cette année, on n’a pas vu Musk parler beaucoup de Tesla, trop occupé à son rôle de cost killer auprès du gouvernement américain, puis à s’ériger en défenseur de la liberté d’expression (à sa sauce) et pourfendeur du wokisme – ou de l’idée qu’il s’en fait – sur son réseau X. Entre ses nombreuses sorties sur tous ces sujets, il restait un peu de place pour SpaceX et son robot Optimus, mais plus beaucoup pour Tesla. Pendant ce temps, la gamme tente de rester à flot grâce à de fréquentes mises à jour, mais vieillit inexorablement. Heureusement que ses voitures avaient 10 ans d’avance…

Alors, top ou flop ces prédictions 2025 ? Je vous laisse juges.

En tout cas on remet ça : rendez-vous mardi prochain pour mes prédictions de 2026. D’ici-là, je vous souhaite un joyeux réveillon !

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