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TOLV s’était placé comme le spécialiste français du rétrofit pour les véhicules utilitaires légers. En redressement judiciaire depuis le 15 octobre 2025, l’entreprise vient d’annoncer la cessation de ses activités. Une faillite qui rappelle celle de Lormauto au printemps, preuve que le rétrofit français va mal.
L’annonce a été faite le 9 décembre sur LinkedIn. Après 7 ans d’activité, TOLV cesse définitivement ses opérations. Fondée en 2018 par Wadie Maaninou, la start-up s’était spécialisée dans le rétrofit électrique de véhicules utilitaires légers, un segment initialement perçu comme prometteur pour accélérer la décarbonation des flottes professionnelles.
Placée en redressement judiciaire le 15 octobre 2025, l’entreprise était en réalité en cessation de paiement depuis un mois. Une tentative de sauvetage via une levée de fonds participative avait été lancée durant l’été. Mais cela n’a pas permis d’éviter la chute.
« Je vous annonce par ces quelques mots la fin de l’aventure TOLV. Bravo et merci aux salariés qui nous ont rejoints dès les premiers temps, mais aussi plus récemment, pour tenter de relever ce défi », écrit le co-fondateur de la société. Un message dans lequel il acte publiquement l’échec d’un modèle économique qui peinait à trouver son équilibre.
TOLV avait réussi à s’imposer comme un acteur crédible du rétrofit en France. L’entreprise avait obtenu plusieurs homologations pour des modèles stratégiques comme les Renault Trafic et Master. Elle avait même eu l’excellente idée d’installer son atelier au sein de la ReFactory de Renault, à Flins. Sur le papier, tout semblait confirmer l’intérêt industriel pour cette solution alternative à l’achat de véhicules électriques neufs.
Dans sa publication LinkedIn, Wadie Maaninou évoque d’ailleurs « une vision ambitieuse » et se félicite d’avoir « gagné la confiance de Renault pour l’industrialisation », ainsi que le soutien d’investisseurs publics et privés. Plusieurs véhicules rétrofités ont pris la route au fil des années, preuve que la technologie était opérationnelle et conforme au cadre réglementaire français, pourtant complexe. Mais au-delà des réussites techniques, la réalité du marché s’est révélée plus brutale.
Le cas TOLV n’est d’ailleurs pas isolé. Il y a six mois, Lormauto a connu le même sort. Vous vous souvenez probablement de cette société normande qui avait fait sensation à l’occasion du Mondial de Paris en 2022 avec sa Renault Twingo I rétrofitée.
En mai, les fondateurs attendaient un financement de 2,5 millions d’euros en provenance de Bpifrance. Il n’arrivera jamais. Franck Lefèvre, co-fondateur de l’entreprise basée à Caen, nous avait raconté cette chute précipitée.
Deux échecs rapprochés qui interrogent sur la capacité du modèle à passer à l’échelle industrielle sans soutien renforcé des pouvoirs publics ou cadre économique plus favorable. Force est de constater qu’aujourd’hui, le rétrofit reste une solution marginale. La filière cherche le bon équilibre, mais encore faut-il que la demande soit au rendez-vous.
Il y a quelques mois, notre râleur en chef s’était interrogé sur le bien fondé du rétrofit. Ce nouvel échec semble lui donner raison.
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