AccueilArticlesAprès l'Allemagne, la France plaide à son tour pour le report de l'interdiction des voitures thermiques

Après l'Allemagne, la France plaide à son tour pour le report de l'interdiction des voitures thermiques

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L’objectif de 2035 a du plomb dans l’aile. Alors que la Commission européenne s’est engagée à mettre fin à la vente de voitures thermiques neuves dans exactement dix ans, les contestataires haussent le ton. Des constructeurs, et maintenant des États membres de l’Union, prennent position en faveur d’un report. La France fait désormais partie de ceux qui semblent vouloir revenir en arrière.

Le Sénat réclame un report

L’avertissement est dorénavant officiel. La France rejoint le camp de ceux qui jugent intenable l’échéance de 2035 pour interdire la vente des voitures thermiques neuves dans l’Union européenne. Dans un rapport adopté le 15 octobre par la commission des affaires économiques du Sénat, plusieurs parlementaires dénoncent « un crash programmé » de l’industrie automobile française si Bruxelles ne revoit pas son calendrier.

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Selon les rapporteurs, la production nationale reste inférieure de 40 % à son niveau de 2019, tandis que les ventes de véhicules particuliers ont chuté d’environ 20 %. En parallèle, le prix moyen d’une voiture neuve a augmenté de 24 % de 2020 à 2024. Les sénateurs décrivent une filière « fragilisée par deux décennies de délocalisations » et désormais menacée par une transition électrique « menée à marche forcée ».

Une question de souveraineté

L’objectif de 2035 mettrait, selon eux, les constructeurs européens « en étau entre des investissements colossaux et un marché en contraction ». Ce même discours a été tenu il y a quelques jours par le chancelier allemand. Au-delà de l’économie, les sénateurs estiment qu’il y a un enjeu de souveraineté européenne. L’Europe importe encore 80 % de ses batteries d’Asie, ce qui pèse sur son indépendance technologique.

Plus inquiétant encore, la collecte et le traitement des données des véhicules connectés par des entreprises extra-européennes posent un problème de sécurité. Les sénateurs rappellent que la disparition d’équipementiers automobiles fragiliserait aussi la base industrielle de défense. La Chine occupe une place centrale dans ce débat. En 2023, elle assurait près des deux tiers de la production mondiale de véhicules électriques.

Face à cette concurrence jugée déloyale, les parlementaires demandent l’instauration de nouveaux droits de douane sur les voitures électriques chinoises, ainsi qu’un contenu local d’au moins 80 % pour les véhicules vendus en Europe.

Reporter l’interdiction, mais accélérer la transition

Les élus demandent un réajustement du rythme. Ils recommandent de reporter la fin du thermique et militent pour la prise en compte des biocarburants et des carburants synthétiques. Parallèlement, ils plaident pour un diagnostic obligatoire des batteries afin de rassurer les acheteurs. Enfin, ils appellent à favoriser la production de petits véhicules électriques abordables, pour relancer un marché de masse sans creuser les inégalités.

En se rangeant aux positions défendues par Berlin, Paris veut peser dans la redéfinition d’une stratégie industrielle européenne plus pragmatique. Ils sont convaincus que sans un ajustement des règles du Pacte vert, la France risque de perdre l’un de ses piliers industriels. À dix ans de 2035, le débat sur la fin du thermique est loin d’être clos.

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