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Le constructeur 4H Holding vient de communiquer sur le changement de sa stratégie autour des véhicules électrique suite à l’échec des négociations autour de la mise en place d’un bonus écologique pour les véhicules de catégories L6 et L7.
4H Holding est une société implantée en Alsace qui développe des véhicules électriques citadins, répondant au nouveau marché de la micro-mobilité, c’est à dire des petits trajets en milieux urbains. La société développe ses propres produits et solutions techniques. Pour cela, elle avait racheté la société Ora ainsi que les actifs de la société Luménéo. Elle emploie aujourd’hui dix employés.
4H Holding a ouvert 2 filiales. La première est 4H R&D pour développer les nouveaux produits, améliorer les véhicules Ora et Luménéo en adaptant leurs propres technologies spécifiques et ainsi optimiser les coûts de production. La seconde est 4H Automobiles, pour commercialiser les véhicules en faisant bénéficier les clients du bonus écologique du gouvernement Français.
Le projet de 4H Automobiles était principalement de commercialiser la Smera (ex modèle phare de Lumeneo) après l’avoir amélioré en faisant baisser son coût de production. Cela aurait impliqué le recrutement d’une équipe d’environ 40 personnes à Sélestat (67) en 2015. Mais pourquoi ce projet est il freiné ?
L’esprit du Grenelle de l’environnement de 2007, initié par J-L Borloo était de développer des petits véhicules économiques et peu polluants pour les villes. Ainsi, l’industrie avait une nouvelle perspective sur le marché Français : le développement de quadricycles lourds électriques (catégorie L7), nécessitant le permis B1.
Or, le principe originel de pollueur payeur, ou encore le principe qu’à chaque bonus écologique correspond un malus écologique n’est aujourd’hui à priori pas appliqué sur cette catégorie de véhicules, soit les catégories de véhicules L6 et L7. Donc en résumé, les L6 et L7 thermiques qui correspondent aux véhicules sans permis ou avec permis B1 comme par exemple les Ligier (www.ligier.fr), les Aixam (www.aixam.com) consomment des énergies fossiles et passent au travers de la fameuse étiquette énergétique qui caractérise l’efficience énergétique du modèle en question et donc qui caractérise le bonus ou le malus appliqué au modèle. Donc comme il n’y a pas de malus, il n’y a pas de bonus sur ces catégories.
Ainsi, il existe une injustice fiscale faite aux véhicules L6 et L7 par rapport aux véhicules de catégorie M1 (comme la Zoé ou la Leaf), rendant la concurrence entre ces catégories impossible. Par exemple, le coût de production d’une Smera produite à Sélestat est de 18 000 euros et le prix de vente de ce modèle est de 22 000 euros (batteries comprises). Du coup, comment est il possible de rivaliser par exemple avec les tarifs de la Zoé ? Sachant qu’elle est proposée à moins de 10 000 euros avec le bonus écologique de 6 300 euros et la reprise de 3 700 euros déduits du prix initial (sous condition de reprise d’un véhicule diesel de plus de 14 ans et d’un engagement pour l’abonnement batteries) ?
Comment pouvons nous appeler cette observation ? Une erreur, un oubli, du sabotage ? Dans tous les cas, cela semble tellement énorme. Alors bien entendu, tout le monde ne va pas rouler dans des véhicules type L6 et L7 électriques. Cependant, il semblerait que si le marché était juste et équitable, le marché des L6 et L7 électriques se développerait au détriment des L6 et L7 thermique. Et peut être même dans quelques rares cas au détriment d’une M1 thermique…
Cela permet également d’observer la non-cohérence des politiques publiques, surtout d’une alternance à l’autre. Comme si la gauche et la droite devaient systématiquement se cracher mutuellement dessus ou se saboter. Or, l’intérêt général n’est ni de gauche, ni de droite et cette incapacité à construire sur la durée, malgré les alternances, est l’un des cancers de notre société Française.
Les véhicules de catégorie L6 et L7 sont l’avenir de la mobilité durable dans les centre urbains. Leur développement en masse est l’intérêt général au regard des centres-villes bruyant, encombrés et pollués. Par exemple, chaque année, le coût induit de la pollution atmosphérique en ville sur la santé des riverains représente 101,3 milliards d’euros en France et 1 400 milliards d’euros pour l’Europe. Cela laisse songeur quant on sait que par exemple en Alsace, 30% des émissions polluantes dans l’atmosphère viennent directement des automobiles…
Quels sont les arguments du lobbying des constructeurs de L6 et L7 thermique sur le gouvernement Français pour arriver à une telle situation scandaleuse ? Qu’est ce que le gouvernement y gagne ? Dans tous les cas, ce que le gouvernement y perd, c’est le développement de nouvelles entreprises innovantes, désireuses de se développer en France et désireuses de contribuer positivement à la révolution de la mobilité électrique avec tous les impacts positifs sur la pollution atmosphérique, sur l’économie nationale et également sur la balance économique du pays. Car plus il y aura de véhicules électriques en circulation, plus il y aura de KWh électrique « made in France » consommés (qu’ils soient d’origine nucléaire ou pas est un autre débat). C’est toujours mieux que d’importer du diesel 100% étranger pour polluer nos poumons et pour abattre notre balance commerciale, non ?
4H Holding vient d’ouvrir une nouvelle filiale appelée CEM67, spécialisée dans le montage, la personnalisation et l’électrification de vélos haut de gamme. L’activité de fabrication de quads et de tricycles électriques reste à Sélestat.
Nous leur souhaitons beaucoup de succès et des jours meilleurs pour les catégories L6 et L7 électriques !
Vous pouvez retrouver les explications de Jean-Michel RITTER, le dirigeant de 4H Holding, dans cette interview vidéo :
Sources :
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