40 000 km avec une voiture électrique en 8 jours : comment Mercedes a pu réaliser ce record

Il y a quelques jours, le concept AMG GT XX de Mercedes a établi un nouveau record dans le paysage de l’électromobilité. L’engin a parcouru 40 075 km sur le circuit de Nardò (Italie) en moins de huit jours. La marque allemande lève le voile sur la recette qui a permis à son concept de parcourir une telle distance en si peu de temps.

Si la performance brute impressionne, elle ne raconte qu’une partie de l’histoire. Le record établi à Nardò par le concept AMG GT XX s’explique avant tout par une somme d’innovations technologiques qui méritent notre attention. Mercedes n’a pas fait qu’aligner un prototype sur un circuit, la marque a mis en œuvre une véritable démonstration de son savoir-faire en matière de refroidissement, d’aérodynamique et de recharge.

Un refroidissement pensé comme un système nerveux

Le premier défi consistait à maintenir des performances constantes pendant près de huit jours, sans que la mécanique ne subisse de dégradation. Pour y parvenir, le constructeur a développé un « Central Coolant Hub », sorte de centrale de régulation thermique capable d’alimenter chaque composant selon ses besoins. Associée à une plaque de refroidissement intégrée dans le soubassement, cette architecture a permis de limiter les hausses de température tout en évitant les pertes d’efficacité.

L’aérodynamique : la clé de l’endurance

Rouler à 300 km/h sur de longues distances suppose de dompter la résistance de l’air, un élément qui représente environ 83 % de l’énergie dépensée à ces vitesses. Le concept a donc bénéficié d’une carrosserie optimisée jusque dans ses moindres détails : capot abaissé, diffuseur allongé, soubassement sculpté pour créer ce qu’on appelle un effet « Venturi ». Le principe est de réduire la portance de l’essieu arrière avec un impact minimal sur la traînée, ce qui permet d’offrir une stabilité de conduite extrêmement élevée.

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Il y a aussi des volets mobiles positionnés derrière la calandre. Mercedes précise qu’en fonctionnement normal, « les volets restent fermés, ce qui réduit la résistance aérodynamique et dirige le flux d’air vers le soubassement ». Avant de préciser que « ce n’est que lorsqu’un refroidissement supplémentaire est nécessaire que les volets s’ouvrent ». Résultat, un coefficient de traînée (Cx) exceptionnel de 0,19, comparable à celui des berlines les plus efficientes, mais obtenu ici sur une sportive de plus de 1 000 ch.

La recharge, un facteur décisif

Un autre aspect de l’expérience tenait dans la capacité de la voiture à repartir presque aussitôt après un arrêt. Pour cela, un hub de recharge temporaire a été installé à Nardò. Ce dernier était capable de délivrer plus de 2,5 MW grâce à une borne Alpitronic spécialement développée pour l’occasion. Le concept a ainsi pu encaisser une puissance de charge moyenne de 850 kW. Derrière ce défi, Mercedes cherchait surtout à valider des technologies qui devraient alimenter sa future plateforme électrique haute performance.

Refroidissement intelligent, gestion logicielle issue de la F1, architecture moteur inédite, autant de solutions qui pourraient se retrouver, à terme, sur des modèles de série. C’est en tout cas l’idée. Ce record n’est donc pas une fin en soi, mais plutôt un jalon supplémentaire dans la course à l’efficacité et à l’endurance des voitures électriques de demain. Et dans ce domaine, Mercedes fait partie de ceux qui ont le plus d’appétit. Encore faut-il que cela se transforme en applications concrètes.