« Nous continuerons à répondre à la croissance du marché des voitures électriques en investissant 660 millions d’euros en Chine et en Europe » a déclaré Marc Grynberg, patron d’Umicore lors de la présentation ce vendredi des résultats annuels de son entreprise. Celle-ci est à la pointe dans la production de matériaux pour les batteries mais aussi dans leur recyclage.

L’histoire d’Umicore remonte à plus de 200 ans. Le groupe belge s’est progressivement spécialisé dans la production de matériaux de haute technologie et le recyclage des métaux. Aujourd’hui il peut se targuer d’une expérience de 15 ans dans la fabrication de cathodes pour les batteries lithium-ion. Dans le monde, une batterie sur cinq contient des composants fournis par Umicore.

En 2017 le groupe belge qui emploie quelque 10.000 salariés sur les cinq continents a bénéficié de la croissance du marché de l’électromobilité pour afficher des performances financières record et un chiffre d’affaires de 12 milliards d’euros. Les perspectives pour les prochaines années sont tout aussi bonnes : l’objectif qui était de dégager un bénéfice opérationnel récurrent de 500 millions à partir de 2020 sera probablement atteint dès cette année selon les estimations du management. D’ici 2020 celui-ci prévoit une croissance de 35 à 45 % du résultat d’exploitation.

L’ambition de l’entreprise est d‘atteindre en 2021 une capacité de production de 175.000 tonnes de matériaux pour cathodes (à base principalement de nickel et de cobalt). Raison pour laquelle Marc Grynberg a annoncé ce vendredi une extension de l’usine de Jingmen en Chine et la construction d‘une nouvelle unité en Europe en vue d’accompagner la naissance d’une industrie européenne de fabrication de batteries pour véhicules électriques. Umicore fait notamment partie du consortium d’entreprise Fab4Lib qui projette  de développer de nouveaux procédés pour la fabrication de batteries à grande échelle.

L’investissement total du groupe belge en vue d’accroître sa  production de matériaux pour batteries se montera à 660 millions d’euros. Son financement sera assuré par une augmentation de capital lancée il y a quelques jours et qui fut rondement menée : en seulement deux heures et demie la société a réussi à lever 892 millions d’euros auprès d’investisseurs institutionnels et privés malgré le climat difficile qui règne sur les marchés des capitaux. « Je vois dans ce succès une marque de confiance de la part de nos investisseurs en ce qui concerne la stratégie et le positionnement d’Umicore » a déclaré Marc Grynberg.

La nouvelle usine européenne devra être opérationnelle dès 2020. Il n’est pas du tout certain qu’elle sera implantée en Belgique. « La décision sera prise plus tard dans l’année » nous a confié Marjolein Scheers, porte-parole du groupe. En France, Umicore exploite 7 sites de production, à Auby, Grenoble, Bagnolet, Bray-et-Lû, Acigné, Florenge et Viviez.

Recyclage

Dans son usine belge d’Hoboken Umicore est également à la pointe dans la technologie du recyclage des batteries en fin de vie (Lithium-Ion, Lithium-Polymère et Nickel Métal Hydrure). L’entreprise a mis au point et breveté un procédé de fusion à haute température qui rend possible le recyclage du cobalt, du nickel, du fer, du cuivre et du lithium notamment. « Nous pouvons récupérer plus de 95 % du contenu d’une batterie » nous a déclaré Marjolein Scheers. Ce processus innovant permet de réduire drastiquement  la consommation d’énergie et les émissions de CO2 par rapport à la production classique de ces métaux par extraction minière. Il a aussi l’avantage d’économiser les ressources stratégiques de la planète.

L’installation a une capacité de traitement annuelle de 7.000 tonnes, ce qui équivaut à environ 28.000 batteries. Toutefois très peu de batteries de voitures  arrivent déjà en fin de vie ; cette capacité est donc à l’heure actuelle sous-exploitée.