Borne de recharge VE

Le trophée des Watts d’Or nous donne une occasion unique de produire quelques statistiques sur le marché de la voiture électrique en France. Voici ce qu’il faut en retenir.

Notre trophée des Watts d’Or de la Voiture électrique de l’année est désormais sur les rails, le vote du jury est bouclé, et c’est désormais le public (vous) qui a la main, ou plutôt la voix, pour exprimer ses préférences jusqu’au 30 septembre minuit.

En faisant les recherches documentaires et en compilant les données et caractéristiques qui nous ont permis d’établir la liste des nominées dans la catégorie-reine, à savoir celle de la voiture électrique de l’année, nous avons pu malaxer les chiffres pour en extraire quelques statistiques intéressantes sur la réalité du marché de la voiture électrique en France. Avec parfois quelques surprises.

Voici quelques éléments à retenir sans que leur divulgation n’altère ou influence le vote.

Données sur les marques et les pays représentés

Nombre de nouveaux modèles sortis en France et disponibles à la vente au public entre le 1er octobre 2021 et le 30 septembre 2022 : 20

  • Nombre de marques représentées : 14
  • Nombre de versions ou déclinaisons : 48, soit une moyenne de 2,4 versions par modèle
  • Marque la plus représentée : Mercedes (4 modèles)
  • Nombre de marques françaises : 2 (Renault et Citroën)
  • Nombre de marques allemandes : 4 (Audi, BMW, Mercedes, VW)
  • Nombre de marques américaines : 1 (Tesla)
  • Nombre de marques coréennes : 1 (Kia)
  • Nombre de marques chinoises : 1 (MG Motors)
  • Nombre de marques japonaises : 2 (Nissan et Toyota)
  • Autres marques : 3
  • Part des marques européennes : 64 %

Pays VE

Il est intéressant de constater que, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer de prime abord, l’invasion chinoise tant redoutée (ou scrutée en tout cas) n’est pas encore vraiment une réalité. Une seule marque chinoise figure dans ce palmarès, MG Motors, avec toutefois déjà 2 modèles sortis durant la période de référence, et bientôt 4 modèles 100 % électriques à son catalogue si l’on inclut la MG4 qui arrivera dans les concessions européennes en octobre prochain, soit après la période de référence des Watts d’Or (ce qui explique qu’elle n’y figure pas). En fait, la vieille Europe ne se défend finalement pas si mal que cela avec pas moins de 9 marques sur 14. Notez aussi que la dernière version de la Tesla Model Y ne figure pas dans la liste, car elle n’est pas encore sortie et ne sortira pas dans la période de référence puisqu’elle devrait arriver en décembre prochain.

Données sur les autonomies

  • L’autonomie WLTP moyenne sur les 20 modèles et leurs 48 déclinaisons s’établit à 479,16 km
  • La médiane est à 480 km
  • La voiture avec l’autonomie la plus basse est la Citroën ë-Berlingo avec 280 km d’autonomie WLTP
  • La voiture avec la meilleure autonomie est la Mercedes EQS avec 712,5 km d’autonomie WLTP

Autonomie WLTP

La Mercedes EQS est assez représentative des efforts de Mercedes en faveur de l’efficience – avec notamment un travail important sur l’aérodynamique –, symbolisés notamment par le concept Vision EQXX. D’autre part, le chiffre moyen d’autonomie WLTP est plutôt élevé, ce qui constitue une surprise. Il y a fort à parier que si l’on questionnait les personnes s’intéressant au sujet, la réponse serait probablement plus proche des 350-400 kilomètres, nous semble-t-il. Les données d’autonomie sont les données officielles selon la norme WLTP en usage mixte route et autoroute. La plupart du temps, les deux chiffres sont indiqués sur les sites des constructeurs, et nous avons fait la moyenne des deux pour obtenir le chiffre indiqué.

Données sur la consommation

  • La consommation WLTP moyenne sur les 20 modèles et leurs 48 déclinaisons s’établit à 18,02 kWh/100 km
  • La médiane est à 17,25 kWh/100 km
  • La voiture avec la consommation la plus basse est la Toyota bZ4X 2WD avec 14,7 kWh/100 km
  • La voiture avec la consommation la plus haute est la BMW iX M60 avec 29,5 kWh/100 km

Conso moyenne VE

Encore une fois, des données étonnamment raisonnables dans leur majorité, mais on sait que la norme WLTP est sujette à caution et qu’elle ne reflète la réalité que dans un cas de figure très spécifique de roulage en « écoconduite ».

Données sur la puissance de recharge

  • La puissance moyenne de recharge sur les 20 modèles et leurs 48 déclinaisons s’établit à 148,5 kW
  • La médiane se situe à 135 kW
  • La voiture avec la puissance de recharge théorique la plus élevée est la Tesla Model Y Grande Autonomie avec 250 kW
  • La voiture avec la puissance de recharge théorique la moins élevée est la Kia Niro EV 2022 avec 72 kW

puissance de charge

On retiendra que Tesla avec son architecture 400 Volts tient encore la tête de ce classement, mais que Kia avec l’EV6 et ses 800 volts talonne de très près la marque américaine avec 240 kW dans sa déclinaison la plus puissante. Pour être plus précis, il aurait fallu mesurer les courbes de charge, mais c’était une tâche très difficile à réaliser sur près de 50 voitures. C’est cependant un travail de long terme que nous réalisons dans nos Supertests.

Données sur le poids

  • Le poids moyen sur les 20 modèles et leurs 48 déclinaisons s’établit à 2 108 kg
  • La médiane se situe à 2 110 kg
  • La voiture la plus lourde est la BMW iX M60 avec 2 659 kg
  • La voiture la moins lourde est la Megane E-TECH EV40 avec 1 513 kg

Poids voitures électriques

C’est la mesure qui fait mal. Et c’est évidemment un mal qui est connu et documenté depuis que les voitures électriques existent. Vous voulez de l’autonomie ? Alors vous aurez des grosses batteries, donc du poids. Pour le moment, et en attendant une amélioration des technologies, il faut faire avec y compris avec des pachydermes de près de 2,7 tonnes à vide.

Données sur le Cx

  • Le Cx moyen des 20 modèles et leurs 48 déclinaisons s’établit à 0,261
  • La médiane se situe à 0,26
  • La voiture bénéficiant du meilleur Cx est la Mercedes EQS avec 0,20
  • La voiture ayant le Cx le moins favorable est la Volvo C40 Recharge Twin avec 0,32

CX

Alors certes le Cx n’est plus vraiment la mesure pertinente pour juger de l’aérodynamique, et donc de l’efficience d’une auto, le sCx étant une mesure plus proche de la réalité. Problème, pratiquement aucun constructeur ne fournit cette donnée. D’ailleurs, obtenir le Cx fut déjà très long et compliqué, car c’est une indication qui figure rarement dans les fiches techniques ou les brochures. Nous nous en sommes donc contentés pour avoir une idée et pouvoir établir au moins une comparaison.

Données sur le prix

  • Le prix moyen des 20 modèles et leurs 48 déclinaisons – bonus écologique déduit si éligible – s’établit à 65 384 €
  • La médiane se situe à 53 980 €
  • La voiture la plus chère est la Mercedes EQS 53 4MATIC+ avec 169 850 €
  • La voiture la moins chère est la MG5 avec 26 990 €

Prix VE

Avec le poids, le prix reste la donnée qui coince encore, une impression renforcée par ce palmarès des voitures électriques sorties sur la période de référence. On note que MG attaque le bas du marché avec des prix très compétitifs, mais finalement pas forcément représentatifs de l’ensemble de l’offensive chinoise dont les modèles à venir en Europe (Xpeng, BYD, Nio…) semblent plutôt viser le milieu de gamme.

Dans les autres données recueillies, on retiendra aussi que 31 modèles sur 48 sont équipés d’un système de préconditionnement de la batterie avant la charge, et que 36 proposent un planificateur d’itinéraire intégré. Quelques progrès sont à faire également sur ce chapitre, car il nous semble que ces deux fonctionnalités devraient faire partie des incontournables du voyage électrique.

Un petit mot pour finir au sujet des sites internet des constructeurs. Pour les fréquenter régulièrement et les avoir particulièrement visités et scrutés au cours des dernières semaines afin de trouver un maximum de données constructeurs, l’impression générale qui ressort est celle d’une expérience utilisateur peu satisfaisante, voire souvent pénible et fastidieuse. Clairement, en matière d’ergonomie et d’interface, les constructeurs semblent privilégier le côté graphique et spectaculaire au détriment de la simplicité, ce qui conduit parfois à des aberrations en termes de navigation, sans parler de la lourdeur générale.

D’autre part, on dirait que certains constructeurs se sont donnés le mot pour faire en sorte que des données essentielles comme la puissance de charge AC et DC et surtout les courbes de recharge ne soient pas toujours indiquées clairement. A la place on a droit à de jolies animations de simulations de temps de charge qui certes peuvent donner une indication, mais qui sont souvent réalisées en fonction de conditions idéales rarement réalistes.

Un effort a cependant été fait sur les configurateurs, qui sont généralement plus intuitifs qu’ils n’ont pu l’être à leurs débuts. Cela étant, les sollicitations permanentes sous forme de pop-ups commerciales, de fenêtres de chat et autres animations non désirées deviennent assez vite exaspérantes.

Dans un prochain article nous vous proposerons le même genre de statistiques avec les réseaux de recharge.

PS : quelques commentaires sur l’article d’ouverture du vote public nous font penser que certains n’ont pas pris la peine de lire (ou ont mal lu) les explications détaillées figurant sur la page avant le formulaire de vote. Il est notamment indiqué que le périmètre des Watts d’Or concerne les voitures sorties et disponibles à la vente en France dans la période du 01/10/2021 au 30/09/2022. Il est donc normal que par exemple la Fiat 500 (sortie avant), la MG4 (qui sortira après, en octobre 2022) ou la Tesla Model Y Propulsion (décembre 2022) ne figurent pas dans cette liste. Nous vous invitons à relire attentivement ces indications où tout est précisé clairement.