
La Renault Fluence ZE, exposé à l'atelier Renault sur les Champs Elysées
Troisième et dernière partie du compte-rendu de ma rencontre avec Alice de Brauer, Directeur du plan Environnement chez Renault. Le dernier sujet sur lequel nous avons longuement discuté est celui du véhicule électrique, marché sur lequel Renault souhaite se positionner en tant que leader. Il est vrai que vous m’aviez posé beaucoup de questions à ce sujet !
Sommes-nous prêts pour le véhicule électrique ?
Il est vrai que le Kangoo Range Edition, l’un des premiers véhicules électriques de Renault, ne s’est vendu qu’à 450 exemplaires. Son concurrent français Peugeot, n’a pas fait beaucoup mieux, alors que les allemands eux n’y croient pas du tout. Alors qu’est-ce qui a changé entre-temps ? Alice de Brauer nous a indiqué que le contexte avait beaucoup évolué depuis :
- Le besoin de limiter le réchauffement de la planète : pour limiter la hausse de température à 2,8°, il faut réduire le trafic routier de 50% au niveau mondial, soit -80% au niveau des pays développés ;
- La maturité du marché, des états et des collectivités (qui veulent toutes paraître plus « verts » que leur voisin …).
Pour Renault, la solution passe par le véhicule électrique : « Le véhicule électrique est absolument incontournable, il est positif quelque soit le type d’énergie » nous explique Alice de Brauer. Elle fait notamment référence à ce tableau, diffusé par le constructeur dans son communiqué de presse à l’occasion du sommet de Copenhague :

Etude des émissions de CO2 des véhicules en fonction des sources de production d’électricité - Source : Renault
On y apprend notamment qu’une Renault Fluence électrique, avec de l’électricité produite par une centrale à charbon européenne, émettrait moins de CO2 qu’une Mégane 3 DCi. Alice de Brauer a également indiqué que le constructeur travaille conjointement avec l’ADEME, les énergéticiens et les pétroliers pour obtenir les chiffres les plus précis possibles.
Au niveau Européen, le véhicule électrique serait donc largement positif au niveau des émissions de C02 selon Renault. L’idée serait d’encourager les énergies renouvelables (solaire, etc). Par contre ce qui m’a beaucoup étonné c’est que Renault ne semble pas avoir de projets dans le domaine du smartgrid (Alice de Brauer n’en connaissait pas le principe). Il me semble que c’est un concept d’avenir dans la gestion de notre consommation électrique, vers lequel un constructeur aussi ambitieux que Renault en terme de véhicules électriques devrait vraiment se tourner.
Pourquoi le véhicule tout électrique, et pas l’hybride ?
« Nous sommes persuadés qu’il n’y a pas d’issue sans une part de véhicules électriques dans le monde » affirme Alice de Brauer, à propos des émissions de CO2 et du réchauffement climatique. Et elle nous explique que Renault a fait le choix du tout électrique plutôt que l’hybride pour différentes raisons :
- L’hybride double les contraintes (2 moteurs, intègre de toute façon des batteries, etc) ;
- L’hybride augmente ce qu’il y a a recycler ;
- L’hybridation complexifie le produit ;
- L’hybride coute cher à industrialiser.
Toutes ces contraintes rendent l’hybride plus cher que la voiture électrique, il n’est donc pas adapté à la cible de Renault.
Interrogée sur les problèmes de production d’électricité qu’a rencontré la France cet hiver, Alice de Brauer l’affirme : « C’est conjoncturel, il y a 6 centrales en maintenance dont 2 nucléaires. De plus, les prévisions les plus optimistes disent que la voiture électrique consommera 0,02% de l’électricité mondiale produite en 2020 ».
Au sujet de l’hydrogène, elle répond : « Pour le moment on ne voit pas l’horizon où ce sera économiquement acceptable pour le consommateur, mais c’est la suite logique de l’électrique, notamment parce qu’on garde la chaine de traction ».

Recharge en station du prototype Scenic ZEV H2 (hydrogène) - Source : Renault
On l’aura donc compris, pour le moment Renault reste concentré sur l’électrique. Mais Alice de Brauer indique toutefois que « les choses peuvent changer, et si c’est le cas Renault s’adaptera. Nissan sait produire des hybrides. Pour le haut de gamme, ça peut être une solution adaptée ».
Et les infrastructures dans tout cela ?
Nous avons ensuite abordé la question des infrastructures, qui fait l’objet de beaucoup de questions dans les commentaires et le forum d’Automobile Propre. Voici quelques éléments de réponse apportés par Alice de Brauer :
- un travail avec les énergéticiens suivant les pays (EDF, etc) est en cours ;
- ça démarre en Israel où les postes de recharge seront essentiellement solaires ;
- Renault est un acteur du défi de la mobilité durable, mais dépend aussi de partenaires pour réussir (on pense inévitablement à Better Place).

Borne de recharge des véhicules électriques Renault au sommet de Copenhague - Source : Better Place
Par contre, à un an du lancement de son premier véhicule électrique, Renault ne semble pas capable de donner un plan de déploiement des infrastructures de recharges. J’ai trouvé cela assez surprenant, et je crois que recharger sa voiture risque d’être un sacré défi pour les premiers utilisateurs de la voiture électrique ! Néanmoins, j’imagine que si le constructeur a de telles ambitions pour la voiture électrique, il a forcément prévu cela :-)
OK, j’ai bien compris l’obligation « marché » mais par contre et je repète, Renault a eu de milliards de la part de l’Etat, c’est à dire de la part du contribuable directe ou indirectement. Les accords signé dans de differents pays en commençant par la France sont, « si vous voulez qu’on reste chez nous ou chez vous, aidez-nous ». Une association n’en fairait pas autant!!!Par ethique et non par profit évidement!!
Je pense que comme toute entreprise moderne, Renault tente de s’adapter aux attentes du marché … qui ne se tournaient peut-être pas vers la voiture électrique il y a quelques années. Mais comment leur en vouloir, il s’agit d’une entreprise commerciale, pas d’une association ! `
Reste maintenant à pouvoir les juger sur la qualité de leur offre, et ça ce sera un autre débat !
Ce qu’il faut pas entendre dans ce pays des profiteurs!!. C’est comme si c’etait hier que cette gentille femme appellé de vive voix à rouler à l’éthanol et bla bla bla. Autre chose en 99 je suis aller chez Renault pour parler VE avec un projet. Ils m’en pris pour un illuminé et ils m’ont courtoisement montré que la boîte ne s’intéressé pas aux eléctriques du tout!!!!!Perte d’argent. Comme le vent à tourné depuis. Pour finir, le va et vient de M Ghosn le PDG qui fait presion pour obtenir de marchés et de l’argent du contribuable surtout!! à beaucoup investi avec une boîte que s’appelle Better Place et qui se plante severement avec le changement des batteries car cela est depassé aujourd’hui. La nouvelle generation des batteries peuvent se charger en quelques minutes pour faire la même distance avec un coup divisé par 100!!!Voilà la realité Renault sans evidement oublier son « partenaire-ennemi » de toujours Peugeot que alors eux carement n’ont rien fait du tout mais essaye d’arreter les petits constructeurs et les PME que eux croyent depuis toujour à la VE!!Sacré commerçants!!!
Du coup on est en plein dans le syndrome « NYMBY » !!! Non ?
Le tableau fourni par Renault et les explications fournies semblent omettre un point important. Une centrale nucléaire n’est pas faite pour fournir de l’énergie en pointe. Seule les centrales à flames ou l’hydrolique sont en mesure de répondre à un besoin immédiat. L’ADEME a écrit en juillet que le réseau français ne resisterait pas à un appel de charge de 50000 VE en simultanné.
Illustration: la SNCF achète son énergie à un espagnol qui ne fonctionne qu’au charbon. EDF ne sait pas répondre aux demandes de pointe et chaque nouvel hiver le montre. La méthode Coué n’est certainement pas la meilleure des réponses.