Ce jeudi, Tesla organisait son premier AI Day, consacré au développement des intelligences artificielles. La firme d’Elon Musk a longuement parlé de l’Autopilot et a présenté Tesla Bot, un surprenant robot.

L’Autopilot de Tesla est désormais populaire dans le milieu de l’automobile. Le système semi-autonome de la marque américaine est l’un des plus aboutis en circulation et le constructeur mise énormément dessus.

Avec FSD, le Full Self Driving, celui-ci permettra à terme aux voitures de rouler sans aide humaine. Alors que Musk expliquait récemment que la mise au point de la technologie était plus complexe que prévu, la marque a détaillé les prochaines étapes de son développement lors de son premier AI Day. Une priorité pour le boss qui mise plus que jamais dessus.

Tesla détaille le développement du Full Self Driving

C’est Andrej Karpathy, le directeur de l’intelligence artificielle de l’entreprise, qui a donné des explications sur le Full Self Driving. Il a notamment précisé que Tesla cherchait à reproduire l’analyse du cerveau humain face aux situations rencontrées.

Karpathy a en particulier révélé que l’un des grands défis pour Tesla est d’opérer la fusion entre les huit caméras qui servent à l’Autopilot. En effet, celles-ci affichent parfois le même véhicule et peuvent amener à une erreur de perception de l’environnement.

Pour cela, le système est entraîné à calibrer les visuels des diverses caméras et à les modifier pour rendre un ensemble cohérent. Cette opération permet notamment d’utiliser un maximum d’images autour des voitures pour des prises de décision plus pertinentes.

Un autre problème qui se pose concernant l’Autopilot, c’est sa mémoire. Il ne parvient pas à se souvenir des conditions de route pour prédire par exemple la direction que suivront d’autres véhicules. Les ingénieurs l’entraînent donc à mémoriser les panneaux et marquages, afin que le système puisse envisager plus facilement la suite des événements.

Lorsqu’une difficulté se présente dans la circulation, Tesla la reproduit dans ses simulations, cherche à la comprendre, et l’élimine. Pour accélérer le développement du FSD, le constructeur a déjà traité 371 millions d’images.

Tesla Bot, le robot dérivé de l’Autopilot

Après plusieurs dizaines de minutes de conférence, et avant les questions des médias, Elon Musk a effectué une intervention qui n’était pas sans rappeler celles de Steve Jobs lors des keynotes Apple de l’époque.

À l’image du fameux « one more thing… » (« une dernière chose » ) de Jobs, le boss a fait une annonce surprenante. Il a ainsi déclaré que « Tesla est bien plus qu’une entreprise de voitures électriques » et annoncé un tout nouveau produit.

Celui-ci n’est autre que le premier robot humanoïde de la firme, sobrement nommé Tesla Bot. Ce projet inattendu est en développement et pourrait évoluer dès l’an prochain au stade de prototype.

Mesurant 1m72 et pesant 56 kilos, il pourra aider aux tâches communes. Avec une vitesse maximale de 8 km/h, il sera capable de porter des charges allant jusqu’à 20 kilos et de soulever 68 kilos.

Le lien avec les voitures électriques Tesla est facile à trouver, puisque les technologies exploitées seront similaires. Le Tesla Bot embarquera ainsi la puce FSD présente dans les Tesla, et se guidera grâce aux mêmes caméras qui orientent l’Autopilot. Celles-ci se situeront dans la tête du robot.

Cette technologie lui permettra d’évoluer dans un environnement avec des personnes et des machines en mouvement, telles une maison ou une entreprise. Tesla prévoit d’entraîner le Tesla Bot à ses tâches grâce au supercalculateur Dojo, actuellement en développement lui aussi, et attendu par Musk en 2022.

Selon le boss, ce robot pourra effectuer des tâches dangereuses, répétitives ou ennuyeuses. Pour se déplacer d’une manière la plus humaine possible, il embarquera 40 articulations.

En interne, le nom de code de cet humanoïde est Optimus. Musk veut en faire à l’avenir une force capable de travailler avec les humains. Mais l’AI Day, tant sur l’Autopilot que sur le Tesla Bot, avait un autre intérêt pour Tesla.

Une plateforme technologique pour recruter

Ces diverses présentations ont également pour objectif de recruter des ingénieurs. On s’y attendait avant l’événement, et la marque le confirme.

Au terme de la conférence, le site Web tesla.com/ai a été ouvert. On y retrouve différentes annonces où le constructeur révèle les domaines dans lesquels il a besoin de sang neuf.

Ainsi, sur le plan matériel, il cherche des personnes capables de créer des puces électroniques et de les développer. Le département des réseaux neuronaux a lui aussi besoin d’ingénieurs qui sauront travailler sur ce type de réseaux.

De même, Tesla veut des employés pour s’activer sur les algorithmes d’autonomie, les fondements du code et l’infrastructure d’évaluation. Ces trois tâches servent à optimiser et vérifier le fonctionnement des systèmes logiciel, tandis que la marque recrute aussi des ingénieurs pour travailler sur le Tesla Bot.