Que ce soit sur route ou autoroute, voyager en électrique est pleinement possible. Mais quelles sont véritablement les différences pour le porte-monnaie ou en matière de temps ? On fait le point.
C’est l’heure des vacances. Les grandes, les chaudes, les belles. Comme chaque année, la question revient : est-il possible de voyager en voiture électrique ? Pour y répondre, c’est sur l’autoroute que l’électrique est jugée. Et pour cause : c’est le terrain de prédilection de la très (très) grosse majorité des voyageurs. Voyant les choses différemment à la rédaction, nous avons décidé de partir à l’assaut des réseaux secondaires. Et plus précisément de la célèbre route Nationale 7, un bijou bitumé de 996 km officiellement tombé dans l’oubli collectif, mais à la mémoire sauvegardée par quelques collectifs de passionnés. C’était elle, la route des vacances vers la Grande Bleue avant la création, de Paris à Menton, des autoroutes A6/A7/A8.
Un pèlerinage teinté de nostalgie, pour lequel nous avons fait le choix de la Renault Megane e-Tech. Cocorico ! Mais ce périple a aussi été l’occasion de mettre en pratique une de nos rêveries, où la voiture électrique permettrait de remettre sur le devant de la scène les routes nationales. Bien sûr, elle n’en sera pas la sauveuse, l’autoroute étant la seule solution pour voyager rapidement. Et même si c’est sur ce terrain que l’électrique consomme le plus, imposant alors des arrêts recharges plus réguliers, il sera toujours plus rapide de parcourir des kilomètres.
Mais sur la route nationale, il n’est pas question de subir les recharges. Selon votre organisation et les spécificités de votre voiture, il sera possible de recharger la voiture pendant des temps morts : de nuit à l’hôtel ou au camping, sur la place du village le temps d’un marché, ou partout ailleurs en profitant d’une visite culturelle. En théorie, puisqu’on ne trouve pas toujours les bonnes bornes au bon moment. Il faut alors parfois passer par la case « monde moderne », en visant des unités un peu plus rapides sur le parking de centres commerciaux. Bien sûr, rien ne vous oblige à pousser les portes d’un fast-food pendant ce temps-là…
Dans notre cas, c’est cette dernière stratégie que nous avons choisie. Pour des contraintes professionnelles, d’une part, mais aussi pour monter un comparatif entre un voyage sur la route et sur l’autoroute d’autre part, afin de savoir combien ça coûte, tant en temps qu’en argent.
Consommation : 1,5 fois plus d’autonomie sur route
Premier chapitre de ce comparatif, les consommations. Car c’est finalement là l’un des volets les plus intéressants, notamment sur route nationale, où la Renault Megane e-Tech s’est montrée particulièrement à la hauteur. Sur l’ensemble des 998 km de parcours entre Paris et Menton par la N7 historique, la compacte électrique a montré une consommation moyenne de 13,3 kWh/100 km en passant la ligne d’arrivée. Soit 451 km d’autonomie au total avec sa batterie de 60 kWh de capacité nette.
Dans le détail, c’est sur les reliefs entre Roanne et Lyon, ainsi que dans le massif de l’Esterel que l’appétit s’est montré le plus élevé, en tutoyant parfois les 15 kWh/100 km. À l’extrême opposé, sur le profil ultra-favorable de la vallée du Rhône, elle a pu frôler les 11,5 kWh/100 km sur plusieurs dizaines de kilomètres. C’est d’ailleurs entre Lyon et Sorgues que la moyenne a été la plus intéressante avec 12,3 kWh/100 km. Entre Lapalisse et Lyon, l’afficheur présentait une cons’ de 13,7 kWh/100 km, le maximum.
Une fois sur l’autoroute, pas de surprise : les kWh défilent aussi vite que la vitesse. Mais on ne roule pas toujours à la limite maximale de 130 km/h. Les périphéries des grandes villes sont drastiquement limitées, les travaux réguliers et les ralentissements aléatoires. Voilà qui profite à la consommation moyenne, stabilisée à 19,6 kWh/100 en passant la ligne d’arrivée. Soit 306 km au total.
Bien sûr, ce n’est pas l’autonomie globale que nous observerons sur la totalité du parcours. Notamment à l’assaut du Morvan à 130 km/h, au-dessus de Beaune, qui a fait monter la consommation moyenne de l’étape à 22,9 kWh/100. Sur des profils plus favorables, avec le même rythme maximal, nous avons compté une moyenne de 20,9 kWh/100 km. À l’inverse, nous n’avons pas dépassé la barre des 17,9 kWh/100 km pour sortir des Alpes-Maritimes, ou des 18,1 kWh/100 km pour traverser les ralentissements de Montélimar (aussi célèbres que les nougats, en été) et la périphérie de Lyon.
Route | Autoroute | |
Conso. moyenne | 13,3 kWh/100 km | 19,7 kWh/100 km |
Autonomie totale théorique | 451 km | 304 km |
Recharges : une heure de plus à charger sur la route, mais…
Avec de telles consommations sur route, la Megane rencontre bien moins de bornes au fil des bornes. Surtout, on peut la brancher à n’importe quel moment. Nous avons fait le choix de la recharger la première fois à Lapalisse, à 340 km de parcours. Mais cela aurait aussi pu être à l’aire de Magny-Cours ou sur un parking anonyme à Toulon-sur-Allier un peu avant, ou à Roanne un peu après. En fait, c’est surtout le temps que vous voudrez passer à charger qui déterminera les arrêts. Hormis en fin de journée, nous avons fait le choix d’unités de 50 kW DC au minimum.
En théorie, la Megane n’a simplement besoin que d’une recharge et demie (une 10->100 % et une 10->50 %) pour arriver à destination. Dans notre cas, nous en avons effectué quatre. La première fois sur une unité de 50 kW DC, de quoi nous permettre de continuer le trajet après 33 minutes de recharge. La seconde fois à Lyon, en soirée, sur une borne Izivia d’une puissance de 22 kW AC (1 h 30). De quoi faire le plein à 80 % pour attaquer la route le lendemain.
Contrainte de temps oblige, nous avons privilégié la station Electra de Sorgues pour faire un complément de 21 % à 80 % de charge en 39 minutes. Suffisant pour rejoindre Menton d’une traite. Mais nous avons profité d’un passage à Cannes pour faire un appoint sur une Wallbox d’hôtel gérée par Izivia, afin d’arriver avec 20 % de charge restante. Un choix pas si inutile, puisque le matériel sur place s’est montré en mauvais état, défectueux et squatté par des thermiques.
Sur autoroute, la fréquence des arrêts est en toute logique plus importante. Nous avons effectué au total cinq recharges, pour un temps moyen de 34 minutes. La plus courte, à l’aire de Darvault avant Paris, n’a duré que 14 minutes (14->40 %). La plus longue, à l’aire de Mionnay, nous a immobilisés 48 minutes (27->90 %).
Au final, nous avons passé 2 h 51 branchés sur des bornes Ionity exclusivement. Ce n’est pas un choix délibéré, mais il faut dire que c’est l’opérateur le plus présent sur les aires de France. Sur route, nous avons compté 3 h 49 de recharge. Et un peu moins en « ressenti ». Nous avons dû attendre non loin de la voiture seulement… 1 h 11. Voilà la grande différence avec l’autoroute : quand vous ne rechargez pas en dormant ou en étant attablé, vous finissez par attendre en regardant votre voiture sur une aire de repos. On pourra rétorquer que le temps passe vite sur une aire et que l’on peut, là aussi, en profiter pour manger un bout. Mais à moins d’avoir un blog sur les club sandwichs, on a vite fait le tour des recettes existantes…
Route | Autoroute | |
Durée des recharges | 3 h 49 | 2 h 51 |
Energie rechargée en route | 101,57 kWh | 177,1 kWh |
Temps : l’autoroute est deux fois plus rapide
Oubliez de fait la fable du lièvre et la tortue : les économies en consommation, et donc en recharge, grâce aux vitesses moins élevées ne permettra pas d’aller aussi vite que sur les autoroutes. Et surtout pas sur la Nationale 7 qui, malgré les quelques portions à 80 ou 90 km/h, est parsemée de communes. Au terme de notre trajet de 998 km très exactement, nous avons passé près de 18 h 20 derrière le volant de la Renault Megane e-Tech. Soit une vitesse moyenne théorique de 54,4 km/h.
En théorie, oui, puisqu’en pratique, pour les besoins de ce reportage, nous avons effectué de nombreux arrêts photos, eux aussi pris en considération. Car ils représentent notre réalité, mais aussi parce qu’ils pourraient correspondre aux différents arrêts souvenirs des familles en itinérance. Au final, il nous a fallu 19 h 25 pour rallier la porte de l’Italie depuis la porte d’Italie, soit une vitesse moyenne de 51,4 km/h.
Pour le retour, nous avons décidé d’emprunter exclusivement l’autoroute, de nuit afin d’obtenir les consommations et temps de trajet les plus neutres possibles. D’après Google Maps, il faut compter sur près de 110 km/h de moyenne sur tout le trajet. Ce qui est assez proche de notre moyenne de 115 km/h habituelle lors des trajets de 500 km réalisés pour nos Supertest.
Mais malgré nos précautions, il y a encore du monde autour de Montélimar et l’embouteillage est inévitable, même aux heures les plus sombres de la nuit ! Le ralentissement est bien plus bref que lors du célèbre « samedi noir » du chassé-croisé, mais la moyenne en prend pour son grade. De plus, à quelques kilomètres de notre destination, nous ne pouvons pas éviter les traditionnels bouchons matinaux sur l’A6. Sur ce trajet de 953 km, nous avons roulé 9 h 39. Ce qui équivaut à une vitesse moyenne de 98,8 km/h.
Rien de nouveau sous les tropiques, nous avons passé deux fois plus de temps à rouler sur la route nationale que sur l’autoroute. Si ce dernier trajet peut être avalé d’une traite par les plus motivés, il faudra compter deux jours bien tassés sur la route nationale, au minimum. De notre côté, nous avons scindé le parcours en trois, avec une nuit à Lyon et une autre à Cannes.
Route | Autoroute | |
Durée du trajet | 19 h 25 | 9 h 39 |
Vitesse moyenne | 51,4 km/h | 98,8 km/h |
Prix : jusqu’à cinq fois moins chère sur la route
Enfin, dernier comparatif, parlons petits sous. Le choix le plus économique est bien entendu celui de la route nationale. Nous n’avons dû sortir la carte bleue que pour les recharges, puisque nous n’avons rencontré aucun péage. Total des recharges aussi diverses et variées : 40,10 €. Bien « qu’imposée » par le temps de parcours, nous écartons le prix d’une nuit d’hôtel (80 € en étant raisonnable), qui variera selon les choix des conducteurs et le nombre de nuit.
Sur l’autoroute, la facture est salée. Les seules recharges sur les stations Ionity ont coûté 122,20 € au total, au prix unitaire de 0,69 €/kWh. Au final, on s’en tire ici avec un prix de 12,82 €/100 km. Et bien sûr, n’oublions pas d’ajouter le prix des péages, qui s’élèvent à 85,20 € au total. Ce qui fait une note totale de 207,40 €.
Pour un calcul au plus juste d’un coût de revient kilométrique (uniquement les recharges), il convient d’ajouter à la fin la recharge qui permet de retrouver le taux de charge au départ du trajet. Pour être tout à fait précis, nous avons profité d’une borne du réseau MonacON (un modèle en matière d’accès et de facilité). Toutefois, au prix unitaire domestique indicatif de 0,1740 €/kWh, cela porte le coût à 4,93 €/100 km sur la route et à 13,52 €/100 km sur l’autoroute.
Route | Autoroute | |
Recharge sur la route | 40,10 € | 122,20 € |
Péages | – | 85,20 € |
Coût net total | 40,10 € | 207,40 € |
Coût de revient brut (recharges uniquement) | 4,93 €/100 km | 13,52 €/100 km |
Ce n’est pas la destination qui compte, mais le chemin
Difficile de comparer objectivement les deux trajets, chacun répondant à des besoins bien spécifiques. Aussi, si nos données enregistrées sur autoroute se montrent relativement proches de la réalité, celles compilées sur la route nationale ne correspondent qu’à notre organisation. Les temps de trajets pourraient être plus ou moins longs, et les recharges plus ou moins fréquentes. Le prix total des recharges dépendra aussi des bornes sélectionnées. Bref : les conclusions pour un trajet sur la N7 peuvent être multiples. Un peu moins sur l’autoroute, où les choix sont plus réduits.
Deux confrontations sont alors possibles entre les deux itinéraires. Objectivement, l’autoroute a bien des avantages : malgré son surcoût de 157 € et certes plus courte, elle nous a fait économiser au minimum 8 h 55 (hors pauses touristiques, recharges et nuitées). Et nous étions bien moins rincés à l’arrivée. Subjectivement, rien n’équivaut la route nationale, que ce soit la N7 ou d’autres tracés mythiques, en matière de découverte. Une petite aventure qui permet de s’en mettre plein les mirettes et les papilles, partir à la rencontre des locaux, échanger et s’enrichir. Conscient qu’elle nous obligera à prendre notre temps, on se surprend à lever le pied, à moins regarder la montre et à se dire que finalement, dans un voyage, ce n’est pas la destination qui compte, mais le chemin. Tout le contraire de l’autoroute.
Et vous, quel itinéraire choisissez-vous pour la route des vacances ?
Commentaires
Incontestablement, ma préférence est hors autoroute. J'ai (re)découvert les autres routes sur grands trajets il y a quelques années avec ma Leaf 30kWh. Je faisais régulièrement le trajet Marne-la-Vallée <> Chalon-sur-Saône. Via l'autoroute je n'ai jamais mis moins de 5h (350km) et 3 recharges. Et en roulant à 110 km/h. Las des déboires des recharges autoroutières (c'était en 2017), et parce que l'Yonne était déjà très bien équipée (un département modèle !), j'ai fait le choix des autres routes, dont parfois l'ex N6, mais le plus gros du trajet reste des routes plus secondaires. Bilan, 2 arrêts, et très peu de soucis? J'ai même pu faire une fois le trajet avec 1 seul arrêt....
Depuis 2019 je roule en Model 3. "yapafoto" côté recharge et autonomie. Si j'ai repris l'autoroute par besoin (comme pour rejoindre Marseille ou Toulon dans la journée), j'évite les autoroutes au maximum. Alors oui, çà prend du temps mais souvent c'est un vrai plaisir de conduire, de voir des paysages autres, (l'A6 et l'A7 j'en ai soupé !). Sur certains parcours, je me réserve des sections qui sont un régal pour la conduite. Bref, hormis pour des trajets où l'écart est du simple au double et si je n'ai pas assez de temps, j'évite un maximum les autoroutes. Le temps c'est de l'argent, là on peut le mesurer... 89000km, 15,3kwh/100 en moyenne, et budget péage réduit au maximum. Bonne route.
Team National aussi dès que possible et encore confirmer par notre trajets retour région de Béziers vers montauban 1 h de plus soit 3h30 mais 22€ d'économie et un trajet ou ont à profiter plus des paysages. De plus en sachant qu'entre Carcassonne et Narbonne ça bouchonne régulièrement par l'autoroute moins de stress pour moi.
Test pas plus tard que ce samedi: trajet Hossegor-Tours. 5h20 d'après Waze via les autoroutes, 6h30 sans les autoroutes.
Coût total des péages : 52 €, soit le prix d'une bouteille de Dom Ruinart.
C'est ce que j'ai proposé à ma femme: tu préfères arriver une heure en avance ou profiter d'un Dom Ruinart à l'arrivée ?
Et c'est ce que nous avons fait: trajet sans encombres et Dom Ruinart à 49 € à notre arrivée.
À l'heure où tout le monde se plaint du coût de la vie, une heure de route en moins vaut-elle aussi cher que 50€ ? Je ne suis pas de cet avis, l'autoroute est trop onéreuse.
A moduler avec les probabilités de chopper un PV a 65€ sur routes nationales - loin d'être nulle même en essayant de respecter eu km/h près les limitations de vitesse 80/70/50/80/90/ tiens le 70 avec le radar piège/50/3050//70/80/70/ euh là c'est 80 ou 70 je sais plus bon je vais me mettre a 60 au cas où etc - et le stress permanent associé, ou bien l'autoroute où on règle le limiteur a la vitesse autorisée et basta, zero stress, zero amende, zero point en moins. Perso j'arrive deux fois plus frais et détendu apres un trajet sur autoroute qu'apres un gymkana sur départementale et nationale. Ça a un coût, c'est vrai.
En 25 ans de permis je ne me suis jamais pris de PV pour excès de vitesse. Vous avez raison pour ce qui est du mic-mac de la vitesse autorisée sur départementale/nationale, c'est n'importe quoi et ils feraient mieux de tout remettre à 90 km/h sur tout le territoire. Par contre pour le reste, c'est certainement une question de nature, je ne ressens pas la fatigue sur le réseau secondaire pour à mon avis diverses raisons (c'est subjectif):
L'autoroute est (et l'effet est encore pire de mon expérience avec l'auto-pilot de la Tesla) au final assez dangereuse pour moi :
Résultat sur l'autoroute je m'oblige à toujours entretenir une discussion avec mes passagers car je sais que sinon l'ennui et la somnolence vont vite m'emporter.
Mon point de vue est celui d'une personne qui fait des longs trajets uniquement pour ses congés (et encore, pour les sports d'hiver je ne prends plus que le train, beaucoup plus pratique car de toutes façons la voiture ne bouge pas durant un séjour à la montagne en hiver)
Je serais curieux de savoir comment vous traversez les Landes d'hossegor jusqu’à Bordeaux sans prendre l'Autoroute et en ne perdant pas de temps, sachant que la RN (2 *2voies) entre Bordeaux et Poitiers rallonge de 20 min (pour 50km de moins), et que Poitiers Tours via RN 10 (traversée de Poitiers, Châtellerault et tous les villages) rajoute 50min.
Il est possible de ne pas payer le péage en entrant et sortant avant et après chaque barrières (pas de péage aux sorties Landes), mais ne pas prendre l'autoroute et perdre si peu de temps je vois pas.
De plus la RN 10 Bordeaux-Poitiers c'est pas de l'autoroute mais presque surtout avec les "murs" de camion.
Pour Hossegor-Bordeaux je suis passé par départementale puis A63 pour quelques dizaines de kilomètres jusqu'à Labouheyre (mon arrêt supercharger) puis de nouveau départementale (passage par Le Barp, etc) jusqu'à Bordeaux où j'ai attrapé le périphérique pour passer la Garonne puis Angoulême, Poitiers et Tours. Notez que c'était samedi (je suis parti à 10h40 de Hossegor) qui était une journée rouge d'où le probable fait que Waze m'ait annoncé 5h20 via les autoroutes.
Enfin sur ce trajet pas trop de poids-lourds, j'imagine qu'ils préfèrent passer par Niort et Saintes qui est une route qui a moins de relief
La RN 10 sur Bordeaux-Angoulème, c'est environ 40000 camions/jour, le samedi c'est beaucoup moins. A vitesse normal (90 sur A10) un PL gagnera pas de temps sur un PL (a 80 sur RN) qui aura 50km de moins à faire et sans péage. La différence de relief est minime entre les deux itinéraires. Le trafic PL se sépare à Angoulême vers Limoges par RCEA ou Poitiers via RN10.
Le temps de trajet normal par autoroute est de 4h30, c'est donc 2h d’écart avec votre trajet qui est peu soumis aux variations de temps de trajet.
Ma curiosité était surtout de savoir comment vous aviez traversé les Landes où la RN10 a été substitué par l'A63 sans moyen d'y échapper. Vous avez donc fait environs 30km d'autoroute faute d’itinéraire parallèle. Le contournement de Bordeaux jusqu'à RN10 c'est 35km d'autoroute supplémentaire et enfin le RN 10 jusqu’à Poitiers c'est 200km de nationale en 2*2voies. Soit plus de la moitié du trajet. Nous sommes loin du trajet bucolique par la campagne, se trajet existe mais là c'est 8h minimum. Votre exemple est plutôt un "hybride" permettant de pas perdre trop de temps en évitant les péages. C'est donc économiquement malin, mais ce n'est pas vraiment touristique.
Cela fait près de 25 ans que je fais le trajet de 1 000 km Bretagne/Alpes en évitant l'autoroute : étant à la retraite, j'ai le temps pour faire ce voyage en 2 jours. L'économie réalisée sur le péage et la consommation de carburant m'ont payé largement mes nuits d'hôtel. Cela permet également d'arriver frais et dispo à destination.
En VE, c'est encore mieux : en roulant moins vite, l'autonomie est fortement augmentée ( j'ai fait une étape de plus de 500 km dans le sens Alpes/ Bretagne, les 50 premiers km en descente m'ont bien aidé) et on peut profiter des pauses repas ou sommeil pour faire les recharges. Pour ce trajet retour, une charge complète à Montluçon ( pendant ma nuit d'hôtel) et une de 30 minutes à Poitiers et c'est tout.
On peut si nécessaire faire le trajet à 130 km/h sur autoroute : je l'ai fait une fois, contraint par obligation familiale. Pas de problème : on peut optimiser les temps de charge en se débrouillant pour arriver au superchargeur avec 5 à 10 % de niveau de charge pour avoir une charge puissante et arrêter cette charge pour arriver au prochain superchargeur avec également 5 à 10 %, avant que la puissance de charge ne diminue fortement. La précision des ordinateurs de bord est impressionnante : quand il vous dit que vous arrivez à x % à destination, vous arrivez effectivement à x %, quitte à ralentir un peu si nécessaire ou pouvoir accélérer un peu si les conditions sont favorables. Agir de la sorte, cela fait un peu plus d'arrêt, mais des arrêts très courts. Avec un départ à 100 % et une recharge quasi complète pendant la pause repas du midi ( à Bourges), cela permet de ne faire que 2 ou 3 biberonnages pour ce trajet ( Clermont Ferrand, Angers, Nantes si nécessaire)
Vous êtes a la retraite, vous avez le temps... Nul reproche ni jalousie de ma part (vous avez sans aucun doute amplement mérite votre retraite et j'espere y arriver un jour moi aussi, quoi qu'a 67 ou 68 ans minimum les probabilités se réduisent), mais helas beaucoup d'actifs n'ont pas le loisir de pouvoir musarder ainsi. Une location c'est du samedi au samedi, et sauf à avoir un patron suffisamment cool pour vous accorder le vendredi et le lundi qui suit pour faire le trajet en 2 jours (ça existe dans le monde réel ? ), pas le choix, il faut faire le trajet dans la journée...
La critique que je mettrais sur l'article concerne essentiellement le choix à l'aller de rouler de jour et le retour de nuit. Faites l'A6 et l'A7 de jour entre juin et août de jour et votre temps pour aller à votre destination aura pris deux heures minimum de plus par les bouchons. Impossible pour moi de tenir les 100km/h de moyenne en été sur ce type de trajet.
Sinon, effectivement, les personnes passant à l'électrique sont revenues pour la plupart à "l'essence" même du voyage, découvrir. La richesse de la France, ce ne sont pas ses autoroutes, mais ses coeurs de villages et de villes, ses chateaux, ses paysages toutes ce choses que l'on ne peut quasiment pas voir ou que de loin par autoroute. Etant moi-même motard, il y a bien longtemps que j'ai compris le désintérêt à utiliser l'autoroute sauf contrainte particulière. Et un VE c'est un peu comme une moto, c'est une vision différente et plus écologique du voyage.
Sur un trajet très important, le mix des deux quand on est pressé est effectivement comme le soulignent d'autres commentaires une solution utile. Mais au final quitte à dépenser autrement les 200 euros économisés, je préfère les mettre dans un hôtel où je rechargerai gratuitement, des repas nettement plus agréables et locaux que sur les aires d'autoroute et finalement, je préfèrerai donner mon argent à des commerces locaux qu'à des méga sociétés qui vont faire des profits colossaux sur le seul fait que la majorité pense encore que la vitesse est l'avenir de l'Homme.
Et pour finir et reprendre une conclusion d'un lecteur, je préfère mourir dans longtemps et en bonne santé que plus jeune, stressé, mais content d'avoir gagné quelques heures dans ma vie. Car mes heures, elles n'auront pas été perdues et auront permis des rencontres formidables et des... souvenirs
Beau commentaire. Bravo!