Selon une récente étude publiée par Transport & Environment, la réduction de la taille des véhicules et des batteries pourrait permettre de diminuer de près d’un quart la demande en métaux critiques.
Depuis quelques mois, les constructeurs automobiles se livrent une course effrénée pour tenter de ne plus dépendre des métaux clés pour la fabrication des batteries électriques : le lithium, le nickel, le cobalt ou encore le manganèse. Comme c’est le cas avec les terres rares, la production des métaux dits « critiques » émet des émissions polluantes qui nuisent à l’environnement. Sans surprise, la période actuelle d’une transition rapide vers le véhicule électrique provoque une augmentation de la demande en matières premières.
Premier levier : réduire la taille des véhicules et des batteries
La Fédération européenne pour le transport et l’environnement est une organisation européenne regroupant une cinquantaine d’organisations non gouvernementales actives dans le domaine. Dans cette étude publiée le 17 juillet 2023, la Fédération européenne présente les leviers qui peuvent permettre de réduire la consommation des principaux métaux critiques d’ici à 2050. Des pistes à explorer pour éviter que l’extraction de ces matières premières ne devienne un problème trop important.
À lire aussi Avec des batteries recyclées à 96 %, que va-t-il rester aux anti-voitures électriques ?Diane Strauss, directrice du bureau français de l’ONG, estime que « si nous ne voulons pas remplacer notre dépendance au pétrole par une dépendance aux métaux critiques, il faut que nous soyons plus efficaces dans la gestion des ressources ». Le défi est bien là. Remplacer une industrie polluante par une autre n’aurait aucun intérêt. C’est la raison pour laquelle la Fédération européenne pense qu’il est indispensable d’orienter la production vers des petits véhicules.
La demande en matières premières multipliée par 200 ?
C’est simple, si rien est fait, le rapport souligne que « la demande en matières premières pourrait être multipliée par 200 d’ici à 2050 ». Rien que ça. Pour éviter d’en arriver là, Transport & Environnement propose trois pistes : la réduction de la taille des véhicules électriques et des batteries, des technologies de batteries innovantes et la rationalisation des usages de la voiture. Pour y parvenir, la Fédération appelle « les gouvernements et l’Union Européenne à mettre en place des incitations fiscales ».
Réduire la taille des véhicules électriques permettrait par exemple de réduire la demande en métaux critiques de 23 % selon l’étude. Autre piste : les batteries à base de fer ou à base de sodium pourrait permettre de « mieux maîtriser notre consommation de métaux ». Transport & Environnement estime également que le bonus écologique « gagnerait à prendre en compte les bénéfices climatiques, mais aussi l’efficacité dans l’utilisation des matières premières ». Pour l’ONG, un SUV électrique ne devrait pas être subventionné à la même hauteur qu’une citadine électrique.
« un SUV électrique ne devrait pas être subventionné à la même hauteur qu’une citadine électrique. »
Mais quelle est la définition du SUV pour l’ONG ?
personnellement je propose le plastique noir autour des ailes
et vous ?
Tous en citadine c’est ça ?
et si on a 3 enfants on achète 2 véhicules afin de transporter les passagers et les bagages ?
La piste principale est de réduire la masse des véhicules, et surtout la puissance du moteur. Car 150CV pour un VE de 60kWh et 1450kg sont largement suffisants.
Je ne comprends pas qu’on vende et donc fabrique des véhicules avec +300km d’autonomie, qui a besoin de cette autonomie au quotidien ? Arrêtons de dimensionner / vouloir des voitures pour faire des trajets de +600km 1 fois ou 2 par an. Lorsque ces trajets sont nécessaires, selon le nombre de voyageur(s), train ou voiture thermique ponctuellement seront bien plus adaptées en location, et limiteraient significativement l’impact de nos vehicules. Croire vertueux que nous pourrons continuer notre mode de vie juste en changeant de type motorisation est le meilleur moyen pour continuer à foncer dans le mur. Mais bon en attendant on se donne bonne conscience avec des automobiles « » » »propres » » » »…
Contrairement aux fossiles, les minerais d’une batterie peuvent être recyclés presque indéfiniment, c’est un point rarement pris en compte dans les estimations d’impacts environnementaux concernant les VE.
on me pose souvent la question des « terres rares ».
Je demande souvent ce qu’on entend par la ?
evidemment, c’est souvent le truc ultime pour dire je ne veux pas de VE ou pas changer mes habitude…
sans encenser les constructeurs auto, je me demande si les autres secteurs de l’industrie font autant d’efforts pour ameliorer les conditions d’extraction et de polution.
Meme si c’est pas forcement les boites de l’automobile qui extraient les minerais directement.
Cette problematique des terres rares / critiques a eut un effet positif dans le sens ou le secteur auto a du reagir assez tot et proposer des solutions pour ne pas prolonger de potentiels scandales…
Grace a ca, le secteur fait relativement attention a la provenance des metaux et dans le futur, les batteries vont avoir un passeport avec tracabilité de la provenance.
Je ne suis pas naif, il y aura toujours des tricheurs qui frauderont comme dans la filiere bovine (ou dieselgate) mais quelle autre industrie joue autant la transparence ?
Tout ce qui a été dit est valable (mais pas forcément désiré). N’avait-on jamais pensé que faire des voitures à pétrole moins grosses, lourdes et puissantes, cela permettait de réduire la conso et les émissions de CO2 et de poisons?
Rien de vraiment nouveau dans tout cela.
Proposition : bonus écologique en fonction de la consommation électrique en usage réel (donc évolution de la norme WLTP ?), pertes lors des charges incluses.
Ce serait cohérent avec l’objectif de mobilité durable…
A compléter éventuellement si besoin d’une dégressivité en fonction du prix ?
Et un cita-SUV comme la Fiat 600e (4,17m x 1,78m x 1,52m) ? Il vaudrait mieux parler en termes de dimensions et de poids parce que mettre des bas de caisses et des arches de roues en plastique brut ne fait pas d’une voiture un SUV…
Limiter la consommation, le poids et la vitesse, pour permettre la mobilité du plus grands nombre, mesure juste et solidaire.
Pour l’US National Research Council et la Commission européenne, un métal ou un minéral est critique lorsqu’il est « à la fois essentiel dans son usage et sujet à d’éventuelles restrictions d’approvisionnement.
la définition n’a rien à voir avec la pollution.
Un véhicule qui coûte plus de 20-25k€ ne devrait pas être subventionné ET la subvention devrait être inversement proportionnelle au poids.
Que les constructeurs arrêtent de fabriquer des véhicules hors normes qui coutent une blinde, et se focalisent plutôt sur des VE abordables, dont les pièces maitresses sont facilement remplaçables et « raisonnables » quant au coût !