Hyundai Kona Hybrid

Selon une récente étude publiée par Transport & Environment, la réduction de la taille des véhicules et des batteries pourrait permettre de diminuer de près d’un quart la demande en métaux critiques.

Depuis quelques mois, les constructeurs automobiles se livrent une course effrénée pour tenter de ne plus dépendre des métaux clés pour la fabrication des batteries électriques : le lithium, le nickel, le cobalt ou encore le manganèse. Comme c’est le cas avec les terres rares, la production des métaux dits « critiques » émet des émissions polluantes qui nuisent à l’environnement. Sans surprise, la période actuelle d’une transition rapide vers le véhicule électrique provoque une augmentation de la demande en matières premières.

Premier levier : réduire la taille des véhicules et des batteries

La Fédération européenne pour le transport et l’environnement est une organisation européenne regroupant une cinquantaine d’organisations non gouvernementales actives dans le domaine. Dans cette étude publiée le 17 juillet 2023, la Fédération européenne présente les leviers qui peuvent permettre de réduire la consommation des principaux métaux critiques d’ici à 2050. Des pistes à explorer pour éviter que l’extraction de ces matières premières ne devienne un problème trop important.

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Diane Strauss, directrice du bureau français de l’ONG, estime que « si nous ne voulons pas remplacer notre dépendance au pétrole par une dépendance aux métaux critiques, il faut que nous soyons plus efficaces dans la gestion des ressources ». Le défi est bien là. Remplacer une industrie polluante par une autre n’aurait aucun intérêt. C’est la raison pour laquelle la Fédération européenne pense qu’il est indispensable d’orienter la production vers des petits véhicules.

La demande en matières premières multipliée par 200 ?

C’est simple, si rien est fait, le rapport souligne que « la demande en matières premières pourrait être multipliée par 200 d’ici à 2050 ». Rien que ça. Pour éviter d’en arriver là, Transport & Environnement propose trois pistes : la réduction de la taille des véhicules électriques et des batteries, des technologies de batteries innovantes et la rationalisation des usages de la voiture. Pour y parvenir, la Fédération appelle « les gouvernements et l’Union Européenne à mettre en place des incitations fiscales ».

Réduire la taille des véhicules électriques permettrait par exemple de réduire la demande en métaux critiques de 23 % selon l’étude. Autre piste : les batteries à base de fer ou à base de sodium pourrait permettre de « mieux maîtriser notre consommation de métaux ». Transport & Environnement estime également que le bonus écologique « gagnerait à prendre en compte les bénéfices climatiques, mais aussi l’efficacité dans l’utilisation des matières premières ». Pour l’ONG, un SUV électrique ne devrait pas être subventionné à la même hauteur qu’une citadine électrique.